Les marchés mondiaux évoluent prudemment mercredi, face à la poursuite du conflit entre Israël et l’Iran, mais ne cèdent pas à la panique, pariant sur le fait que l’affrontement ne provoquera pas de guerre généralisée.

En Europe, Paris a perdu 0,36% et Francfort 0,50%. Les places de Milan (+0,08%) et Londres (+0,11%) sont restées à l’équilibre. A Zurich, le SMI a cédé 0,40%.

A Wall Street, vers 15H50 GMT, le S&P 500 prenait 0,45%, le Dow Jones 0,42% et le Nasdaq 0,63%.

«Pour l’instant, les marchés parient sur le fait que la situation actuelle ne conduira pas au pire des scénarios», c’est-à-dire, «une guerre ouverte entre l’Iran et les États-Unis», a expliqué à l’AFP Mike O’Sullivan, chef économiste chez Moonfare.

Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que l’Iran était entré en contact avec Washington pour négocier, après plusieurs jours d’échanges intenses de tirs avec Israël.

«Ils ont même suggéré de venir à la Maison-Blanche», a déclaré M. Trump, en qualifiant cette proposition de «courageuse».

Ces propos ont rassuré les investisseurs, même si le président américain a aussi entretenu le doute mercredi sur la possibilité que Washington effectue des frappes sur l’Iran, affirmant devant la presse: «Je vais peut-être le faire, peut-être pas.»

Globalement, «les marchés semblent complètement ignorer la possibilité que ce conflit évolue vers quelque chose de sérieux pour l’économie mondiale», a rapporté Felipe Villarroel, gérant de portefeuille associé chez TwentyFour AM.

Hausse modérée du pétrole et du gaz

Dans ce contexte, «on ne voit pas vraiment le risque que courent les entreprises, et donc les actions, sauf à court terme si le pétrole flambe franchement», a relevé Mike O’Sullivan.

Après avoir grimpé dans la matinée, les prix du pétrole et du gaz se sont détendus mercredi, après les propos de M. Trump.

Vers 15H50 GMT, le cours du baril de WTI américain atteignait 73,80 dollars (-1,38%), et celui du baril de Brent de la mer du Nord 75,32 dollars (-1,47%).

Les prix restent toutefois plus élevés que leur niveau d’avant le conflit, lorsqu’ils évoluaient autour des 65 dollars.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, cédait de son côté 1,55%, à 38,70 euros.

L’or était stable (+0,01%), à 3.388,54 dollars l’once.

La Fed au second plan

«Le chaos qui règne au Moyen-Orient est le véritable moteur de la tendance» des marchés, selon Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index. Mais «les investisseurs attendent avec impatience la décision de la banque centrale américaine (Fed) ce (mercredi) soir», a-t-il ajouté.

Le comité de politique monétaire de la Fed rendra sa décision à 18H00 GMT et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, particulièrement suivie par les investisseurs.

«Il est évident que la Réserve fédérale américaine (Fed) ne fera rien, tout comme lors de ses trois dernières réunions», a jugé Jochen Stanzl, analyste chez CMC Market.

Le marché anticipe largement un statu quo sur les taux, laissés inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.

L’institution est toutefois sous la pression de M. Trump, qui a souhaité mercredi des baisses des taux, en qualifiant de «stupide» le président de la Fed, Jerome Powell.

Dans ce contexte, l’emprunt à dix ans américain, de référence, atteignait 4,35%, contre 4,39% la veille en clôture. Son équivalent à deux ans affichait 3,92%.

Côté devises, le dollar reculait de 0,36% face à la monnaie unique européenne, à 1,1522 dollar pour un euro.

Tullow Oil dévisse à Londres

Le groupe pétrolier britannique Tullow Oil a cédé 20,56%, à 17 pence, à Londres, après que le média Sky News a rapporté l’échec des discussions quant à une fusion avec Meren Energy (anciennement Africa Oil Corporation).