Les Bourses mondiales freinent brutalement après l’inflation américaine

AWP

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Paris a terminé en baisse de 1,39%, Londres de 1,17%, Milan de 1,36% et Francfort de 1,59%.

Les Bourses mondiales reculaient fortement mardi, le dollar se renforçait et les taux montaient, en réaction à l’inflation américaine plus haute qu’anticipé et aux répercussions attendues sur les politiques des banques centrales.

Wall Street chutait, après quatre séances de hausse: le Nasdaq dévissait de 4,00%, le S&P500 de 3,11% et le Dow Jones de 2,70% peu après 15H50 GMT.

En nette hausse à mi-séance, les indices européens sont tombés dès la diffusion de la publication de l’administration américaine: Paris a finalement terminé en baisse de 1,39%, Londres de 1,17%, Milan de 1,36% et Francfort de 1,59%.

«On a eu un joli rebond avant cette publication et il y avait de quoi retomber», a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Certes, la hausse des prix sur un an a ralenti en août aux États-Unis: elle s’élève à 8,3% contre 8,5% en juillet, notamment en raison de la baisse des prix de l’essence. Mais les analystes s’attendaient à un chiffre plus bas encore, autour de 8,0%, sous-estimant notamment la pression des prix de l’alimentation.

De plus, «la hausse de l’inflation sous-jacente», qui exclut les prix plus volatils de l’essence et de l’alimentation, «signifie que l’inflation sera probablement beaucoup plus tenace que l’évaluation des marchés» et que sa décrue sera lente développe Michael Hewson, de CMC Markets.

«Il faudra plus de temps et de volonté pour faire baisser l’inflation», a reconnu le président américain Joe Biden.

La publication donne une nouvelle motivation d’agir pour la banque centrale américaine, via le relèvement de son taux directeur. Les analystes s’attendent déjà à une troisième hausse de 75 points de base lors de la prochaine réunion de la Fed, les 20 et 21 septembre, 100 points n’étant désormais plus exclus.

Les investisseurs s’adaptaient aussi sur les autres marchés, comme celui de la dette: les taux d’intérêt des États montaient encore, notamment les taux à courtes échéances, plus sensibles aux décisions des banques centrales: le taux de l’emprunt à 10 ans américain, l’échéance qui fait référence, se rapprochait de ses plus hauts de l’année, à 3,43% vers 15H50 GMT.

A la peine depuis plusieurs séances, le dollar reprenait de la vigueur et repartait vers ses plus hauts atteints en début de semaine passée: l’euro reculait de 1,17% face au billet vert, revenant proche de la parité (1,0003 dollar pour un euro), et la livre de 1,32% à 1,1530 dollar.

Le bitcoin chutait de 7,07% à 20.820 dollars.

L’énergie résiste 

Les producteurs du gaz et d’électricité en Europe étaient portées par des rumeurs avant la publication dans la semaine d’un projet législatif détaillé de la Commission européenne sur la crise énergétique dans le continent. L’exécutif européen doit notamment décider de l’idée de confisquer les «superprofits» du nucléaire et des renouvelables, et dans quelle mesure.

Engie a pris 2,90%, et RWE 3,34%, Equinor de 1,57%.

Aux Etats-Unis, le spécialiste du gaz naturel liquéfié (GNL) Cheniere (+3,03%), plus important exportateur de GNL américain, profitait à plein de la flambée du marché du gaz et a relevé ses prévisions pour l’ensemble de son exercice.

Recul du pétrole, rebond du gaz 

Le pétrole baissait, la hausse plus soutenue des taux des banques centrales faisant peser un risque sur la croissance et la demande de pétrole.

Le baril de WTI américain pour livraison en octobre perdait 1,05% à 86,86 dollars vers 15H35 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord à échéance novembre reculait de 1,65% à 92,47 dollars.

Le gaz naturel en Europe se négociait à 203 euros le mégawattheure (+6,15%) sur le marché de référence, le TTF néerlandais, vers 13H40 GMT après plusieurs séances de nette baisse.
 

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