Les marchés européens positifs malgré des signes de nervosité

AWP

2 minutes de lecture

Malgré la perspective d’un nouveau tour de vis sanitaire, les indices ont fait bonne figure, Paris (+0,45%) et Francfort (+0,07%) affichant de nouveaux records. Londres a cédé de son côté 0,41%, plombé par AstraZeneca.

Les marchés réussissaient à marquer des points vendredi avant le week-end, malgré le niveau préoccupant de l’inflation aux Etats-Unis et des contaminations au COVID-19 en Europe.

Alors que plusieurs pays de l’UE se préparent à un nouveau tour de vis sanitaire, les indices européens ont fait bonne figure, Paris (+0,45%) et Francfort (+0,07%) affichant de nouveaux records en clôture. Londres a cédé de son côté 0,41%, plombée par le géant pharmaceutique AstraZeneca. A Zurich, le SMI a gagné 0,76%. 

La Bourse de New York était nourrie par des achats à bon compte: le Dow Jones avançait de 0,45%, l’indice Nasdaq, orienté par les valeurs technologiques, prenait 0,9% et l’indice élargi S&P 500 0,71% vers 17H25 GMT en dépit d’un recul de la confiance des consommateurs américains en novembre, à son plus bas niveau en dix ans.

«Les marchés des actions ont fait une performance remarquable dans le contexte d’inflation élevée et de relèvement des taux à venir», observe Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Indicateur phare de la semaine publié mercredi, l’inflation américaine a accéléré en octobre pour atteindre 6,2% sur un an, un niveau inédit depuis 1990 et bien supérieur aux prévisions.

Cette donnée, qui conduit certains opérateurs de marché à anticiper que la hausse des prix va se prolonger, pourrait aussi inciter la Réserve fédérale américaine à resserrer sa politique monétaire plus vite et plus massivement qu’espéré.

C’est ce que traduisait vendredi la remontée des rendements des emprunts américains de long terme: celui à 30 ans s’établissait à 1,94% et celui à 10 ans à 1,57% vers 17H25 GMT.

«Les niveaux très élevés des grands indices européens et américains aujourd’hui s’accompagnent, derrière la façade, de signes de nervosité croissante», observe Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux chez Tikehau Capital.

Jusqu’à présent la Fed, qui estime que l’inflation est transitoire, n’envisage pas de relever ses taux directeurs tant que l’emploi n’est pas complètement remis de la pandémie. Entre-temps, elle va commencer, dès ce mois-ci, à réduire le soutien monétaire qu’elle apportait à l’économie depuis le début de la crise sanitaire.

Les investisseurs, qui ont bientôt terminé de digérer une saison de résultats trimestriels globalement positive malgré les circonstances de hausses des coûts des matières premières et de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, vont devoir trouver de nouveaux catalyseurs les prochaines semaines.

Ils auront besoin de «plus d’indices sur l’orientation de l’économie et des politiques monétaires», indique Pierre Veyret, chez ActivTrades.

Richemont fait effet boule de neige 

Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire de la maison de joaillerie Cartier, a vu son bénéfice net pratiquement multiplié par 8 au premier semestre. Son action a bondi de 10,88% à 136 francs suisses à Zurich, entraînant d’autres valeurs du secteur, comme Swatch (+4,87%), Burberry (+3,44%), Salvatore Ferragamo (+2,70%). A Paris, Kering a progressé de 2,92% à 677,80 euros, LVMH de 2,48% à 722,90 euros et Hermès de 2,60% à 1.478,50 euros. 

AstraZeneca dans le rouge 

Première capitalisation boursière à la Bourse de Londres, le titre a perdu 6,81% à 88 pence, alors que le groupe pharmaceutique a accusé une lourde perte au troisième trimestre à cause des coûts d’investissement.

Commerzbank réduit la voilure 

L’action a régressé de 1,88% à 6,95 euros, au MDax alors que la seconde banque allemande veut réduire de 30% les postes d’encadrement, une mesure figurant dans un plan de départs de personnel connu et qui a désormais été validé avec le comité d’entreprises.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin 

Les prix du pétrole reculaient, lestés par les dernières données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui montrent une croissance de la demande moins forte que prévu en 2021.

Vers 17H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perdait 0,88% par rapport à la clôture de la veille, à 82,15 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre lâchait 0,94% à 80,82 dollars.

L’euro s’effritait de 0,06% à 1,1444 dollar.

Le bitcoin lâchait de son côté 2,77% à 63.266 dollars.

A lire aussi...