Les marchés européens s’ajustent face à l’accélération de l’inflation aux USA

AWP

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L’Europe a pris de la hauteur en fin de séance pour finir en territoire positif, de Paris (+0,03%) à Francfort (+0,17%) en passant par Milan (+0,44%). Londres, dopé par des résultats d’entreprises, a même gagné 0,91%.

Les marchés boursiers mondiaux restaient solides mercredi après la publication des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis, qui s’est accélérée plus vite que prévu, restant confiants dans le maintien des mesures de soutien des banques centrales.

Wall Street évoluait en légère baisse vers 17h25 GMT: le Dow Jones cédait 0,18%, le Nasdaq 0,63% et le S&P500 0,27%.

En revanche, l’Europe a pris de la hauteur en fin de séance pour finir en territoire positif, de Paris (+0,03%) à Francfort (+0,17%) en passant par Milan (+0,44%). Londres, dopé par des résultats d’entreprises, a même gagné 0,91%. En Suisse, l’indice vedette SMI a pris 0,27% à la clôture.

L’inflation s’est accélérée bien plus que prévu en octobre aux États-Unis, atteignant un niveau record sur un an, à 6,2%.

Plus tôt, en Chine, les prix à la production et à la consommation pour le mois dernier sont aussi ressortis plus élevés qu’attendu.

Cette forte inflation «soulève des interrogations légitimes sur l’évolution des marges des entreprises... et donc sur les bénéfices du quatrième trimestre», commente dans une note Alexandre Baradez, analyste d’IG France.

Mais les investisseurs sur les marchés actions semblent encore «suivre la position de la Fed», à savoir que cette inflation est transitoire et liée à des facteurs externes à la politique monétaire, notamment les problèmes d’approvisionnement, selon Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe de Kiplink Finance.

Sur le marché obligataire, les taux remontaient nettement, même s’ils évoluaient encore loin de leur niveau du début du mois. Le 10 ans américain prenait dix points de base (0,10 point de pourcentage), à 1,53%. Le Bund allemand à cette échéance évoluait à -0,25%, contre -0,33% lors de la clôture mardi.

Le luxe mal orienté

Les données sur l’inflation en Chine, qui repart à la hausse, ainsi que la résurgence de cas de Covid-19 dans le pays, ont perturbé les valeurs du luxe, dépendantes de ce marché. Les investisseurs gardaient en tête aussi l’évolution du paiement des créances du géant chinois de l’immobilier Evergrande, criblé de dettes.

A Paris, Kering a reculé de 2,51% à 664,80 euros, Hermès de 0,73% à 1.430 euros et LVMH de 1,23% à 698,60 euros.

A Milan, Salvatore Ferragamo a chuté de 4,23% à 19,13 euros, après la publication de ses résultats, mentionnant des inquiétudes sur la Chine.

Les résultats portent Londres

Le groupe audiovisuel britannique ITV a bondi de 15,14% à 126 pence, après de bons résultats trimestriels et un chiffre d’affaires en hausse comparé à avant la pandémie.

Les magasins Marks and Spencer ont terminé en progression de 16,48% à 227 pence, après des prévisions revues en hausse.

Les chaines de restauration manquent de monde

A Wall Street, les investisseurs avaient du mal à digérer les résultats de la chaîne de restauration rapide Wendy’s (-7,81% à 21,25 dollars), dont les marges sont sous pression du fait de l’augmentation du coût de la main-d’oeuvre et des matières premières, mais aussi d’une moindre fréquentation de ses établissements.

Les problèmes de fréquentation, notamment pour les personnes âgées qui craignent d’attraper le Covid-19, ont aussi pénalisé la chaîne de pubs britannique Wetherspoon (-7,24% à 955 pence).

Le pétrole flanche, l’or et le bitcoin montent

Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont continué d’augmenter, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), ce qui faisait baisser les cours.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier perdait 1,75% à 83,31 dollars vers 17H20 GMT.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre lâchait 2,42% à 82,11 dollars.

Après l’inflation américaine, l’once d’or s’échangeait pour 1.851,72 dollars, en hausse de 1,09% sur la séance, dépassant les 1.850 dollars pour la première fois depuis le mois de juin.

Le volatil bitcoin, que certains investisseurs estiment également être un moyen de se protéger de l’inflation, prenait pour sa part 1,24% à 68.570 dollars, après avoir touché un nouveau plus haut historique à 68.992 dollars.

L’euro perdait 0,71% face au billet vert à 1,1510 dollar.

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