Les marchés européens peu rassurés par les chiffres de l’inflation

AWP

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Après une séance volatile, le rouge a finalement dominé la clôture: Paris a perdu 0,38%, Francfort 0,11% et Londres 0,74%. A Zurich, le SMI a lâché 1,08%.

Les marchés boursiers étaient orientés à la baisse mardi, face aux signaux d’un regain d’inflation en Europe et aux États-Unis qui laissent planer le doute sur l’orientation des politiques monétaires des banques centrales.

Wall Street évoluait en ordre dispersé: vers 16H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,51%, tandis que le S&P 500 gravitait autour de l’équilibre et que le Nasdaq grappillait 0,09%.

En Europe, après une séance volatile, le rouge a finalement dominé la clôture: Paris a perdu 0,38%, Francfort 0,11% et Londres 0,74%. A Zurich, le SMI a perdu 1,08%.

«Le marché est un peu atone, il a besoin d’éléments plus concrets pour faire sa religion sur la hausse des taux», estime auprès de l’AFP Philippe Cohen, analyste chez Kiplink.

Depuis vendredi, les investisseurs voient tomber des taux d’inflation plus élevés que prévu. Aux États-Unis, les prix ont augmenté de 5,4% en janvier sur un an, un chiffre nettement supérieur aux prévisions du marché qui tournaient autour de 4,9%.

Révélés mardi, les chiffres de l’inflation en France et en Espagne ont suivi la même tendance. Pour la France, l’inflation a accéléré en février à +6,2% sur un an, après un tassement en décembre et janvier. En Espagne, elle a très légèrement rebondi en février pour atteindre 6,1% sur un an, poussée par la hausse des tarifs de l’électricité.

En parallèle, des signes de ralentissement de l’activité économique apparaissent: «les intentions d’achats de logements ou de voitures sont en baisse, de même que ceux concernant les gros équipements. Les intentions de départ en vacances sont également en repli», a affirmé dans un communiqué M. Ozyildirim, directeur économique de l’organisme chargé de la publication de l’indice qui mesure la confiance des consommateurs aux États-Unis (Conference Board).

Au milieu de tout cela, «les investisseurs se demandent si la Fed tiendra plutôt compte de l’inflation ou de la dégradation de l’économie américaine», résume M. Cohen.

La Banque centrale européenne (BCE) et la banque centrale américaine (Fed) veulent faire descendre le taux d’inflation autour de 2%, notamment en relevant les taux d’intérêt pour tenter de freiner l’activité économique.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines se sont tendus. Vers 16H50 GMT, le taux français à 10 ans grimpait à 3,11%, au plus haut depuis avril 2012, celui de l’Allemagne à même échéance atteignait 2,64% et le taux américain 3,93%.

Mercredi, l’Allemagne publiera ses chiffres préliminaires d’inflation, avant ceux de la zone euro jeudi.

Ocado n’emballe pas

Le distributeur en ligne d’épicerie Ocado a passé mardi une mauvaise journée à la bourse de Londres, après avoir dévoilé des pertes doublées sur un an en raison d’une augmentation de ses coûts, l’inflation limitant les dépenses de ses clients.

Le titre a perdu plus de 12% à la clôture, terminant dernier de la place britannique.

Hasbro n’amuse pas ses actionnaires

Le fabricant de jouets et jeux de société Hasbro a payé l’annonce d’un chiffre d’affaires trimestriel en baisse de 17%, selon des données préliminaires. Pour faire face au ralentissement de ses ventes, le groupe va supprimer 1.000 postes, soit environ 15% de ses effectifs.

A New York, son cours chutait de 1,58% vers 16H50 GMT.

Adecco dévisse

Le groupe suisse de travail temporaire Adecco a vu son bénéfice net chuter de 42% en 2022 à 342 millions d’euros, sous le poids notamment des frais d’intégration d’Akka, qu’il a racheté l’an passé, a-t-il annoncé mardi.

En Bourse, à Zurich, le cours de la société a chuté de 2,90%.

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, vers 16H50 GMT, la livre prenait 0,30% à 1,2101 dollar pour une livre. L’euro était à l’équilibre, à 1,0607 dollar pour un euro.

Les prix du pétrole sont en hausse: vers 16H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour de cotation, gagnait 1,77% à 83,91 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, montait de 2,39% à 77,49 dollars.

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