Les marchés européens en berne, inquiets des livraisons de gaz russe

AWP

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Paris termine en baisse de 1,21%, Francfort de 1,31%, Londres de 0,83% et Milan de 1,10%. A Zurich, le SMI cède 0,67%.

Le risque d’un arrêt des livraisons de gaz russe aux pays occidentaux inquiète les marchés boursiers, notamment en Europe où l’activité économique est largement dépendante de cette source d’énergie.

La place de Paris a terminé en repli de 1,21% à 6’659,87 points, Francfort de 1,31%, Londres de 0,83% et Milan de 1,10%. Elles réalisent leur pire repli, exceptée Londres, depuis l’arrivée du COVID-19, début 2020, l’indice européen de référence l’Eurostoxx 50 ayant perdu 9,21% depuis le 1er janvier. Londres a réussi à progresser de 1,78% sur la même période. A Zurich, le SMI a cédé 0,67%.

La Bourse de New York évoluait en baisse aussi, après plus de deux semaines de gains quasi ininterrompus. Le Dow Jones cédait 0,40%, le S&P 500 0,22% et le Nasdaq 0,27% vers 16H00 GMT.

«Le marché se focalise sur l’approvisionnement en gaz» qui, s’il est coupé, pourraient menacer l’activité économique et avoir un «aspect récessif en Europe», explique Alexandre Hezez, stratégiste de Banque Richelieu.

Le gaz naturel européen bondissait de 2% après la menace du président russe Vladimir Poutine de l’arrêt des livraison de gaz aux clients occidentaux qui refuseraient de payer en roubles.

Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est «écrit dans les contrats», lui a répondu jeudi le chancelier allemand Olaf Scholz. La France et l’Allemagne se préparent toutefois à un arrêt des livraisons de gaz russe, selon le ministre français de l’Économie.

Les prix du pétrole reculaient pour leur part, réagissant à la décision des États-Unis de puiser un million de barils par jour dans les réserves stratégiques d’or noir et ce, pendant six mois.

«Cette mesure des États-Unis ne rassure pas le marché car c’est une solution temporaire, une espèce de sparadrap, qui ne règle pas le problème de long terme et ne remplace pas les exportations russes», analyse Alexandre Hezez.

La hausse du prix des matières premières fait pression sur l’inflation dans les pays occidentaux. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont continué d’accélérer en mars, progressant de 6,4% sur un an et de 0,6% sur un mois, selon l’indice PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed).

«On ne voit pas de stabilisation de l’inflation», regrette l’analyste de Banque Richelieu, qui craint que la banque centrale américaine ne soit «obligée d’accélérer fortement ses hausses de taux».

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines reculaient nettement, notamment en Europe où le rendement du Bund allemand à 10 ans s’établissait à 0,54%, contre 0,64% la veille.

Légère hausse de l’offre de pétrole

En plus de l’annonce des États-Unis de puiser dans leurs réserves, les pays producteurs de pétrole de l’Opep+ ont décidé d’ouvrir modestement leurs vannes d’or noir. La nouvelle cependant permis de limiter un peu la chute des prix du pétrole.

Le baril de WTI pour livraison en mai perdait ainsi 3,62% à 103,96 dollars, après avoir cédé plus de 6%. Le Brent de la mer du Nord à même échéance se repliait de 4,59% à 108,24 dollars vers 15H55 GMT.

Le mouvement entraînait certaines pétrolières comme TotalEnergies (-1,99%), BP (-1,93%), Eni (-0,69%), Repsol (-0,82%) ou encore Chevron (-0,38%) aux Etats-Unis.

Les énergies alternatives plébiscitées

Alors que les États souhaitent réduire leur dépendance au pétrole et au gaz russes, les investisseurs se tournaient jeudi vers les valeurs liées aux énergies alternatives comme l’allemand RWE (+2,28%), les français Neoen (+3,04%) et Voltalia (+0,33%), l’espagnol Endesa (+2,36%), le portugais EDP (+1,25%) ou l’américain AES (+1,59%).

H&M bradé

Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes & Mauritz (H&M) a annoncé des résultats nettement inférieurs aux attentes pour son premier trimestre décalé. Il a perdu 12,91% et a entraîné d’autres noms du secteur comme Inditex (-5%), maison mère de Zara à Madrid, Next (-3,86%) et Associated British Foods, maison mère de Primark (-3,96%) à Londres.

Du côté des devises

L’euro cédait du terrain (+0,55%) à 1,1097 euros le billet vert autour de 15H50 GMT.

Le bitcoin perdait 1,65% à 46.490 dollars.

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