La surprise de la Banque nationale suisse – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Karine Patron, Pierre-François Donzé, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

1 minute de lecture

Les prévisions de baisse des taux de la Fed et des marchés sont en ligne. La BNS prévoit une croissance atone du PIB.

Au calendrier, cinq réunions de banquiers centraux se sont tenues la semaine passée mais celles qui ont tenu la tête de l’affiche sont la Fed et, une fois n’est pas coutume, la BNS.

La Fed a laissé ses taux inchangés. L’enjeu de la réunion était de déterminer le niveau de préoccupation après la légère reprise inflationniste constatée en janvier et en février. La Fed présente l’inflation comme toujours «élevée», et les projections économiques trimestrielles actualisées montrent que l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) hors alimentation et énergie augmentera à un taux de 2,6% à la fin de l’année, contre 2,4% dans les projections publiées en décembre. A noter que la publication de ces prochains chiffres interviendra le 29 mars lorsque nombre de marchés seront fermés pour Pâques. Une grosse surprise pourrait avoir un impact important sur les taux vu la liquidité réduite ces jours-là. Quoi qu’il en soit, pour Jerome Powell, en considérant le chemin parcouru depuis les pics de juin 2022, les indicateurs sont sur la bonne tendance, même malgré quelques soubresauts.

Au niveau de la croissance, les attentes ont quant à elles été révisées en hausse pour 2024 à 2,1%, contre 1,4% en décembre dernier. Mais l’élément le plus attendu était sans conteste le graphique en point (dot plot). Ce dernier est conforme au précédent ce qui démontre que les membres de la Fed considèrent que leur scénario central est maîtrisé. Les prévisions de baisse de taux de la Fed et des marchés sont désormais enfin en ligne, avec trois baisses de taux en 2024.

Alors qu’aucun mouvement n’était attendu, la BNS a créé la surprise en baissant ses taux directeurs de 25bps. C’est la première banque centrale majeure à baisser ses taux. La nouvelle prévision d’inflation conditionnelle de la BNS s’établit nettement en dessous de celle de décembre et les effets de second tour ont eux aussi été revus à la baisse.

La BNS est semble-t-il inquiète pour la croissance en Suisse puisqu’elle prévoit une croissance atone du PIB pour 2024 à cause de la faiblesse de la demande extérieure et l’appréciation du CHF en terme réels depuis début 2023. En effet, malgré un affaiblissement du franc suisse depuis début de l’année, il s’apprécie encore contre l’euro et le dollar si l’on considère son évolution depuis début 2023.

Le dernier élément qui a pu influencer le choix de la BNS est le calendrier. En effet, celui de la BNS étant plus léger, sa prochaine séance aura lieu après celles de la Fed et de la BCE où l’on attend désormais leurs premières baisses. Si elle souhaitait éviter une nouvelle appréciation du franc, la BNS n’avait qu’une marge de manœuvre restreinte et n’avait pas d’autre choix que de baisser déjà ses taux.

Dans ce contexte, le S&P 500 qui a signé son 20e plus haut historique de l’année termine la semaine en hausse de 1,65%, le Nasdaq de 1,97% et le Dow Jones qui est proche du cap des 40’000 points à 1,77%. En Europe, le Stoxx Europe 600 progresse de 1,13%.

A lire aussi...