La chronique des marchés de Vontobel au 5 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0,29%, S&P 500 +0,51%, Nasdaq +1,08%, Russell 2000 +1,71%, Eurostoxx -2,19%, SMI -1,86%.

Wall-Street vit une séance agitée vendredi mais parvient à terminer sa journée dans le vert. L’indice S&P500 (SPX) réalise un sprint de fin de séance, clôture au plus haut du jour et en territoire positif.  Notons par ailleurs que le SPX parvient in extremis à rester au-dessus de sa moyenne mobile à 50 jours, niveau de support important qui tient bon depuis l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis. La hausse du marché est menée par le secteur de la santé, suivi des titres internet et des réseaux sociaux. Les compagnies aériennes et les valeurs de l’acier souffrent des déclaration de Donald Trump quant à des taxes à l’importation d’acier et d’aluminium. Au registre de la vente au détail, Gap bondit de 7,8% après ses résultats. Les monnaies restent relativement stables, l’euro/dollar à 1,2298 alors que la paire euro/suisse traite à 1,1521. Le pétrole (WTI Light Crude) parvient à se stabiliser et rebondit de 3% à 61,53$ le baril après avoir baissé presque toute la semaine passée. L’or rebondit quelque peu (dead cat bounce?) et revient à 1328 dollars l’once. On ne peut pas blâmer les taux obligataires qui restent remarquablement stables, le 10 ans US à 2,82% ce matin.

C’est une bien vilaine semaine qu’ont vécue les marchés, les Etats-Unis abandonnant environ 2% alors que l’Eurostoxx et le SMI perdent un peu plus de 4% chacun. La plupart des intervenants attribuent cela à l’éventuelle guerre commerciale que Donald Trump semble vouloir déclencher. C’est bien vite oublier les déclaration de Jay Powell, le patron de la Fed, qui indique mardi (deux jours avant le discours de Trump) que ses projections économiques personnelles se sont améliorées depuis décembre. Ça aussi Wall-Street ne l’a pas apprécié, les intervenants craignant du coup que la Réserve Fédérale décide de relever ses taux d’intérêts 4 fois plutôt que 3 en 2018. On en a peu ou pas parlé mais une rumeur a circulé mercredi que le Sénat des Etats-Unis ne voterait peut-être pas le plan massif d’infrastructure (vous vous en rappelez?) cette année.

Cette semaine qui débute sera chargée, non plus en résultats d’entreprises, la saison est quasiment terminée aux USA, mais en intenses discussions autour de Donald Trump et son désir apparent de faire dérailler sa propre économie. En parallèle, on observera l’évolution des élections législatives en Italie où aucune majorité ne semble émerger. Mario Draghi, patron de la Banque Centrale Européenne (BCE) parlera demain alors que la BCE annoncera sa décision sur les taux d’intérêts ce jeudi et que de nombreuses autres banques centrales feront de même.  (Japon, Canada, Australie). Et vendredi le marché observera le rapport des créations d’emplois aux Etats-Unis (Nonfarm payrolls).

Les futures européens ont ouvert en nette baisse ce matin pour rapidement récupérer leurs pertes et passer en territoire légèrement positif. Au-delà de l’instabilité récemment créée par le Président des Etats-Unis, les récentes statistiques ont montré que l’économie US et mondiale se portent bien alors que les résultats d’entreprises sont également rassurants. Les indices, surtout européens, sont attractifs, autant en termes de valorisations que de rendements de dividendes. Et si l’on observe le sentiment du marché, on constate que les petits investisseurs sont seulement 34% à être confiants alors que le chiffre monte à 73% du côté des professionnels. C’est un excellent signe. La volatilité reste élevée, le contexte semble propice à un rebond des bourses.

Dans ce contexte, nous aimons LafargeHolcim, qui a chuté vendredi, son nouveau CEO prenant le taureau par les cornes et faisant place nette, nous aimons aussi Volkswagen, qui pourrait lancer sa division «camions» dans le marché, nous aimons Siemens, qui a annoncé l’IPO de sa division santé et nous aimons Axa, qui abandonne près de 7% après avoir annoncé racheter XL Group pour 15.3 milliards de dollars en cash.

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