Haleon finit en nette baisse après son lancement à la Bourse de Londres

AWP

2 minutes de lecture

L’action de la nouvelle société qui regroupe les produits pharma de grande consommation de GlaxoSmithKline clôture en recul de 6,56% à 308,35 pence soit une valorisation de 28,5 milliards de livres.

Le nouveau géant des soins de grande consommation Haleon a terminé en nette baisse lundi à la Bourse de Londres après sa scission avec le laboratoire pharmaceutique britannique GSK.

L’action a fini en recul de 6,56% à 308,35 pence soit une valorisation de quelque 28,5 milliards de livres, lors du plus gros lancement à la Bourse de Londres depuis celui du géant minier suisse Glencore en 2011.

Haleon regroupe les produits de grande consommation de GlaxoSmithKline(GSK), comme les dentifrices Sensodyne, l’anti-douleur Voltaren ou les produits à la nicotine Nicorette.

Il s’agit d’un «portefeuille de marques de calibre mondial, que les gens connaissent et en lesquelles ils ont confiance», a fait valoir le directeur général du nouveau groupe Brian McNamara dans un communiqué, jugeant que «la santé grand public n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui».

Le groupe espère que ce marché grandira de 3 à 4% annuellement à moyen terme, et s’attend à voir dans le même temps ses revenus croître de 4 à 6% par an à périmètre constant.

Haleon, une association de termes issus du vieil anglais signifiant «en bonne santé» et «force», sera aussi coté cette semaine à New-York, sous forme d’»ADS» («American Depositary Shares»), des titres attribués aux entreprises étrangères désireuses d’accéder à Wall Street.

Michael Hewson, analyste de CMC Markets, parle de «flop».

Interrogé par l’AFP, il estime que la réaction du marché montre que les dirigeants de GSK étaient probablement «un peu optimistes».

«Ils ont perdu une opportunité de tirer plus (de leur branche de soins de grande consommation) en n’acceptant pas une offre d’Unilever» à 50 milliards de livres il y a plusieurs mois.

Unilever avait fait en janvier une tentative de rachat à 50 milliards de livres, rejetée par GSK qui la jugeait insuffisante.

Une nouvelle ère

Projet phare d’Emma Walmsley, qui a pris en 2017 les rênes de GSK et se trouve depuis plus d’un an sous la pression d’investisseurs activistes, la scission est censée doper la croissance du laboratoire, qui se focalisera désormais sur les produits biopharmaceutiques.

Le début de la cotation de Haleon marque «une nouvelle ère et un nouvel objectif: nous sommes à présent à 100% focalisés sur l’innovation en biopharmacie», a tweeté lundi GSK.

Emma Walmsley a fait valoir à plusieurs reprises que cette opération permettra de «libérer le potentiel à la fois de GSK et de Haleon».

Lundi, les actionnaires de GSK, qui détenait 68% de cette entité, se sont vu remettre une action d’Haleon pour chaque titre détenu dans le laboratoire britannique.

GSK conservera 6% du nouveau groupe dans un premier temps avant de se désengager progressivement, et le géant pharmaceutique américain Pfizer, qui détient les 32% restant, a fait savoir qu’il se sortirait lui aussi à terme de l’entreprise pour se focaliser sur sa propre stratégie de «médicaments et vaccins innovants».

GSK, à la traîne ces dernières années par rapport à son rival Astrazeneca et distancé sur le vaccin contre le COVID-19, compte s’appuyer notamment sur les médicaments de niche à l’appui d’une ambition de croissance des ventes de plus de 5% cette année.

Tout à sa nouvelle stratégie, le laboratoire a déjà lancé les grandes manoeuvres. En avril, il a annoncé l’acquisition pour 1,9 milliard de dollars de l’entreprise californienne Sierra Oncology, spécialisée dans les thérapies ciblées contre les formes rares de cancer.

Et fin mai, le rachat de la société biopharmaceutique américaine Affinivax, «pionnière dans le développement d’une nouvelle classe de vaccins», notamment contre le pneumocoque, pour une somme pouvant atteindre 3,3 milliards de dollars.

Après des ventes en berne au plus fort de la pandémie, le groupe a vu son chiffre d’affaires rebondir au premier trimestre, tant dans son activité biopharmaceutique que dans les soins de grande consommation.

Une bonne nouvelle pour le futur Haleon, qui avait déjà vu son bénéfice net plus que doubler sur deux ans en 2021, à 1,4 milliard de livres.

A lire aussi...