Gonet: l'actualité des marchés au 9 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,61%, S&P 500 +0,66%, Nasdaq +0,60%, Russell 2000 +0,81%, SOX +1,79%, Eurostoxx +0,29%, SMI -0,14%.

Le sentiment du marché est binaire, il est animé par la cupidité ou la peur. Cet été notre ami sentiment a été d’humeur plutôt versatile, penchant clairement du côté obscur à partir du 16 août après deux mois marqués par un bel appétit au risque. Il se trouve qu’hier, tous les signaux d’alarmes sont allumés, on fourbit ses armes sur les barricades des taureaux, le danger guette et la peur semble sur le point de tenter l’estocade. La  Banque Centrale Européenne (BCE) et Jerome Powell sont tous deux de sortie et l’on sait déjà que le mot « complaisance » ne fait plus partie de leur vocabulaire.

La BCE relève ses taux de 75 points de base, comme attendu. Cette hausse fait suite à celle de 50 bps lors de la réunion précédente, le loyer de l’argent passe donc à 1.25% sur le vieux continent. Christine Lagarde et ses collègues ne font que suivre le mouvement entamé par les autres banques centrales de la planète, Fed en tête. Le but de la manœuvre est de ralentir puis de faire reculer l’inflation, Madame Lagarde fait montre d’une détermination « à la Draghi », dans le marché on s’attend désormais déjà à une hausse supplémentaire de 75 points de base lors de la prochaine réunion, le travail est fait et plutôt bien. Notons enfin que la décision de relever les taux de 75 points de base est prise à l’unanimité par le conseil des gouverneurs de la BCE. De l’autre côté de l’Atlantique, le patron de la Fed Jerome Powell donne un discours et reste droit dans ses bottes : « Nous devons agir maintenant, franchement, fermement comme nous l’avons fait et nous devons continuer jusqu’à ce que le travail soit fait ».

Le marché se retrouve donc face aux deux principaux banquiers centraux du globe plus faucons que jamais. Et c’est là que le sentiment tacle les attentes, il s’améliore assez nettement et les indices d’actions poursuivent leur chemin vers le nord, c’est à relever, notamment après une séance de mercredi déjà haussière. L’indice S&P500 (SPX) clôture au plus haut de sa séance et récupère le niveau de 4’000 points à la cloche. Il se rapproche de ses moyennes mobiles à 50 et 100 jours qui se situent à 4025 et 4034 points. La volatilité recule logiquement, le VIX rend 4.2% à 23.61, les volumes d’échanges sont faibles avec 9.7 milliards de titres traités sur le NYSE. Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de la santé, des financières et des materials. Les titres de la pharma bénéficient de la bonne tenue de Regeneron (REGN +19%) après la publication d’une étude prometteuse pour le traitement des yeux vieillissants. Les banques passent une bonne journée, la saison des conférences du secteur débute avec celle de Barclays Financial lundi prochain. Notons par ailleurs que le rendement réel à 10 ans atteint son niveau le plus élevé depuis 2019 aux Etats-Unis.

Le marché se détend, cela signifie que le dollar peut se relaxer quelque peu, le billet vert revient à parité contre euro, tandis que le Dollar Index (DXY) recule à 108.91, mardi il évoluait à 110.78. L’or en profite, qui traite actuellement dans les cordes et ne fait vraiment pas le fier, le métal jaune revient péniblement à 1724 dollars l’once, dead cat bounce ? Le pétrole reprend quelque couleur mais reste faible, le baril de WTI Light Crude traite à 83.58$

Les opérateurs de swap estiment qu’il y a environ quatre chances sur cinq que la Fed augmente ses taux de 75 points de base le 21 septembre. Barclays, Nomura, BofA et Jefferies revoient leurs prévisions à la hausse après que Jerome Powell a déclaré que la banque centrale devait agir sans ambiguïté. Même les anciennes colombes de la Fed ne s’opposent pas à un mouvement de 75 points de base ce mois-ci : Charles Evans déclare que la banque centrale «pourrait très bien faire 75».

L’inflation des prix à la consommation en Chine recule de manière inattendue en août, car des fermetures sporadiques ont réduit les dépenses. La croissance des prix à la production ralentit également plus que prévu, ce qui donne aux responsables politiques une plus grande marge de manœuvre pour soutenir l’économie si nécessaire. Le CPI augmente de 2,5% par rapport à l’année précédente, contre 2,7% en juillet.

Les ministres européens de l’énergie discuteront aujourd’hui d’une intervention d’urgence sur les marchés de l’électricité afin d’atténuer les tensions croissantes. Ils pourraient également examiner une proposition visant à plafonner les prix des importations de gaz russe, que Vladimir Poutine a qualifiée de «nouvelle stupidité». Dans le même temps, les États-Unis cherchent à éviter une éventuelle flambée des prix du pétrole en décembre, peut-être en procédant à un nouveau prélèvement sur les réserves d’urgence de pétrole brut, selon l’agence Bloomberg.

Au menu macro-économique du jour, les stocks des grossistes américains sont attendus à 16h00.  

Mercedes et Rivian veulent produire ensemble des camionnettes électriques. Merck KGaA va créer 800 emplois dans son usine alsacienne de Molsheim. T-Mobile US gonfle son programme de rachat d’actions à 14 milliards de dollars.  Tesla songe à installer une raffinerie de lithium au Texas. S&P relève la note crédit de Barry Callebaut à «BBB». Telecom Italia est proche de vendre une participation minoritaire dans sa branche de services aux entreprises. General Motors dévoile un SUV électrique.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo gagne 0.53% à la cloche, Hong Kong avance de 2.67%, Shanghai prend 0.90% et Séoul est fermée. Le future SPX progresse de 10 points et l’Europe ouvre autour de l’équilibre. La réaction du marché hier est intéressante, prochaine étape la semaine prochaine avec la Banque d’Angleterre, puis le clou du spectacle des banques centrales le 21 septembre avec la Fed.

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