Manhattan devient orange, Wall Street s’ennuie. Le flux de nouvelles est quasiment inexistant hier, les indices évoluent peu, on note que le S&P500 (SPX) termine sa journée quasiment à son plus bas, après s’être approché à nouveau de très près de la barre des 4'300 points, sans la toucher ceci dit. C’est la deuxième fois en trois séances que le SPX nous fait le coup, ce petit timide. Cela étant, les intervenants ne sont pas exaltés à ce point, tout un chacun a bien conscience dans le marché que le niveau de 4325 constitue d’une certaine façon la mère de toutes les résistances, surtout pour un marché qui manque cruellement de force dans les jambes actuellement. Clôture à 4267 points hier. En parallèle, le contexte actuel de volatilité prête à réfléchir, le VIX est tombé si bas (13,94 hier soir à la cloche) que sa marge de manœuvre est désormais nettement plus importante vers le nord que le sud. Côté acheteur, l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie, accompagné d’un repli de l’inflation, anime encore une partie des acteurs du marché, ce qui apporte du support aux taureaux.

Au chapitre des secteurs, on notera que les petites et moyennes capitalisations poursuivent leur rebond hier, probablement portées par des attentes de ralentissement en douceur de la croissance économique américaine et peut-être aussi par des couvertures de shorts dans ce segment par les CTAs. Les valeurs cycliques se portent plutôt bien hier (banques régionales, énergie, constructeurs immobiliers, médias, autos, détaillants, semis, transports). Du côté obscur de la cote, on ne retiendra que les mastodontes de la tech, qui suffisent à eux seuls à empêcher les indices d’aller dans l’autre sens… que le leur.

Le marché est probablement en train de se mettre en mode veille, dans l’attente de la publication de l’indice américain des prix à la consommation mardi prochain, qui sera suivi de la décision de la Fed le lendemain (14 juin). Et comme les Fed Funds semblent perdus dans la traduction de la macro (ils ne prédisent plus grand-chose d’ici à la fin de l’année, avec un positionnement proche de 50% ce qui équivaut à n’être ni pour ni contre, bien au contraire) et que les banques centrales d’Australie et du Canada viennent de relever leurs taux contre toute attente, on va certainement faire un pas en arrière sur les parquets de trading d’ici à mercredi soir 20h, voire rendre un peu des gains récents.

Ce matin le dollar recule légèrement, la paire EUR/USD repasse juste au-dessus de 1,0700, l’or n’en profite guère et évolue à 1945 dollars l’once, le pétrole remonte à 72,58 dollars le baril de WTI Light Crude et les rendements obligataires US remontent, le 2 ans à 4,58%, le 10 ans à 3,81%, objectif technique 4,00% - 4,10%.

Les entreprises américaines du secteur des valeurs mobilières risquent d'être confrontées à des coûts de mise en conformité plus élevés aux États-Unis après l'expiration, le mois prochain, d'un sursis accordé par l'Europe aux règles strictes de la MiFID II. Gary Gensler déclare que la SEC ne prévoit pas de prolonger l'allègement temporaire des règles de l'UE, qui exigent que les courtiers facturent séparément les clients pour leurs analyses sur les actions et les obligations. L'allègement est en place depuis 2017 et devrait expirer début juillet, et c'est ce que l'industrie «devrait anticiper», ajoute le président de la SEC.

La fumée des incendies de forêt au Canada recouvre les villes nord-américaines, générant des alertes sanitaires de l'Ontario à la Caroline du Sud. La qualité de l'air à New York est la plus mauvaise de toutes les grandes villes du monde, certains vols à l'arrivée sont interrompus et les habitants sont invités à porter des masques. Google demande à son personnel de la côte Est de travailler à domicile, rapporte CNBC. Près de 4 millions d'hectares de forêts ont brûlé au Canada, et plus de 400 foyers sont actuellement actifs.

Au menu macro-économique du jour, deux statiques aux Etats-Unis: les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30) et les stocks des grossistes (16h00).

GameStop: le titre perd 19% hors séance après ses trimestriels. L'action Meta Platforms chahutée hier après un article du WSJ sur un réseau pédophile d'ampleur sur Instagram. Vodafone et Hutchison annonceront leur fusion au Royaume-Uni dès vendredi, selon plusieurs sources. Sandoz publie sa feuille de route avant séparation d'avec Novartis. Eni envisage des projets d'énergie renouvelable en Libye. Wolters Kluwer achète Invistics, fournisseur de logiciels de santé basés sur l'IA. Nestlé investit dans The Yield Lab Latam dans le cadre de sa politique de développement durable.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis en Chine ou Hong Kong progresse de 0,23% et Shanghai gagne 0,45%. Tokyo rend 0,85% à la cloche et Séoul perd 0,18%. Le future SPX rend 6 points, il semble bien fatigué, l’Europe ouvre en repli de 0,3%.