Gonet: l'actualité des marchés au 8 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow inchangé, S&P 500 -0,19%, Nasdaq -0,51%, Russell 2000 -0,31%, SOX -0,01%, Eurostoxx -0,46%, SMI -0,89%.

Mais où est donc passé le rallye de Noël? Well... admettons-le, en l’état sœur Anne a beau scruter l’horizon, elle ne voit rien venir. Il semble bien qu’il va nous falloir passer par l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, mardi prochain 13 décembre, puis par la dernière annonce de la Fed sur les taux le lendemain. Il se passe des choses quelques peu étranges Downtown Manhattan. Prenez les taux d’intérêts, qui ne cessent de reculer depuis le dernier discours de Jerome Powell. Le 10 ans US par exemple, a perdu près de 100 points de base depuis son top d’octobre. Hier il poursuit sa glissade et traite à 3,44% soit juste en-dessous de sa moyenne mobile à 100 jours. Techniquement on regarde le prochain support à 3,20%, puis la 200 jours à 3,08%. Or, des taux en baisse sont en théorie bons pour les actions, notamment celles de croissance. D’ailleurs on sait pourquoi les rendements reculent encore un peu plus hier, le rapport final sur la productivité montre que le coût du travail a progressé nettement moins que prévu aux Etats-Unis au troisième trimestre. Ajoutez à cela des exportations et des importations nettement plus faibles que prévu en Chine et vous obtenez un recul logique des rendements obligataires. Oui mais ce moteur d’une inflation plus faible implique en parallèle une croissance plus fragile, ce qui remet sur le devant de la scène les inquiétudes ambiantes quant aux bénéfices des sociétés l’an prochain. Dans ce contexte, les Fed Funds prévoient toujours une hausse de 50 points de base par la Fed la semaine prochaine, mais un taux terminal en-dessous de 5%, en mai, puis des baisses de taux au second semestre 2023.

On peut aisément comprendre que les indices d’actions se réfugient quelques jours en Catatonie, ils se réveilleront probablement en deuxième partie de la semaine prochaine. On y croit donc encore, le «Santa Claus Rallye» peut avoir lieu, attention tout de même à la rumeur lancée par le très sérieux Gorafi, qui pense qu’Elon Musk voudrait racheter le père Noël afin de rendre payantes les lettres des enfants…

Hier l’indice S&P500 (SPX) fait preuve d’une certaine résilience. Les acheteurs restent prudents mais les vendeurs sont moins actifs, au final la séance accouche d’un quasi non-lieu. Le vénérable Dow Jones termine pile à l’équilibre, tandis que les valeurs technologiques rendent un peu de terrain mais on a vu nettement pire. Le podium du jour du SPX se compose de la santé, des biens de consommation de base et des REITs, qui adorent les taux en baisse. Les volumes d’échanges sont faibles, la volatilité remonte légèrement, le VIX gagne 2,3% à 22,68, un niveau qui attire à nouveau quelques investisseurs en manque de produits structurés. L’indice MOVE, le cousin obligataire du VIX, semble endormi malgré les mouvements de taux (la courbe 2 / 10 ans s’inverse encore plus à 83 points de base). Le dollar reste faible, le Dollar Index (DXY) ne parvient pas à récupérer sa moyenne mobile à 200 jours et la paire EUR/USD se maintient aisément au-dessus de la sienne, elle traite actuellement à 1,0519. Le pétrole est dans les cordes, le baril de WTI Light Crude recule à 72,87 dollars.

Résumons: le dollar baisse, les rendements obligataires baissent, le pétrole baisse et la bourse… ne monte pas. Well… est-il besoin de rappeler que ces trois classes d’actifs en repli devraient pousser les actions à la hausse? On revient donc aux échéances de la semaine prochaine mais attention chers ours, ne vendez pas la peau du call avant son expiration…

Techniquement, le SPX se bat avec sa moyenne mobile à 100 jours. Elle se situe à 3930 points contre une clôture hier soir à 3933. La 200 jours reste le graal à franchir, elle évolue à 4040 points. Plus j’y pense, plus je me dis que l’indice des prix à la consommation de la semaine prochaine jouera le rôle d’arbitre dans ce money time technique et de fin d’année.

Au menu macro-économique du jour, les inscriptions hebdomadaires au chômage seront annoncées à 14h30 aux Etats-Unis. Le PIB japonais du troisième trimestre se contracte finalement un peu moins fort que prévu (-0,8% vs. -1% projeté). La banque centrale brésilienne a laissé ses taux directeurs inchangés à 13,75%.

Swiss Re: J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 100 francs. Fitch confirme la notation crédit «AA-» assortie d'une perspective stable de TotalEnergie. Glencore renonce à son projet charbonnier géant en Australie dans le cadre de sa politique environnementale. Partners Group va acquérir une participation majoritaire dans le fournisseur indien d'énergie renouvelable Sunsure. Par ailleurs, la valorisation retenue pour Breitling atteindrait 4,2 milliards de francs dans le cadre du projet de prise de contrôle présumée de Partners Group, qui possède déjà 23%. Les banquiers d'Elon Musk envisagent de fournir au milliardaire de nouveaux prêts sur marge garantis par des actions Tesla pour remplacer une partie de la dette à taux d'intérêt élevé qu'il a accumulée sur Twitter. Generali étudie la vente d'un portefeuille d'assurance vie de 20 milliards d’euros. Roche obtient le feu vert de la FDA pour un test d'Alzheimer. Barry Callebaut dépense 70 millions de dollars pour agrandir et moderniser sa chocolaterie canadienne.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse hormis Hong Kong, qui décolle de 3,58%. Tokyo perd 0,40% à la cloche, Shanghai égare 0,07% et Séoul rend 0,49%. Le future SPX avance de 10 points et l’Europe ouvre en légère hausse de 0,1%.

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