Gonet: l'actualité des marchés au 23 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,35%, S&P 500 -0,84%, Nasdaq -1,37%, Russell 2000 -2,26%, SOX -2,81%, Eurostoxx -1,85%, SMI -1,26%.

Wall Street digère sa déception de mercredi soir, la Fed ne lui ayant pas laissé espérer un ralentissement prochain du cycle de hausses de taux. L’indice S&P500 (SPX) tente une échappée dans la dernière ligne droite de la séance, mais se fait rattraper par le peloton des ours 13 minutes avant la cloche, c’est ballot, mais c’est ainsi. Le marché des actions est actuellement en mode «vendre la force», probablement aussi en train d’accepter l’idée d’une récession, ce que son grand frère le marché obligataire ne cesse de lui annoncer depuis bien longtemps. À ce propos, la courbe des taux US continue de bouger et pas qu’un peu, le rendement du 10 ans, qui était resté muet hier, se met en mode Space-X et décolle à 3,71%, le prochain niveau à suivre est 3,80%, s’il est cassé on regardera 4%. Le 2 ans évolue à 4,12% tandis que les bills à 12 mois se situent à 4%, il y a un an ils évoluaient à… zéro! Imaginez un peu la joie du trésorier d’Alphabet, qui est assis sur une montagne de cash de 172 milliards de dollars. En plaçant cette somme en T-Bills US à 1 an, il peut générer tranquillement 7 milliards de dollars d’intérêts… À propos d’intérêts, de nombreux trésoriers de sociétés ont dû passer une fort agréable journée hier en Suisse, la BNS mettant fin à l’ère anormale des taux négatifs.

On revient à Wall Street, où les volumes d’échanges restent limités, on est bien loin de la capitulation. Ceci dit, le SPX n’a «plus que» 3,2% à perdre pour revenir à son bas de 3636 points, atteint à la mi-juin. Au chapitre des secteurs, hier seuls les services de communication et la santé parviennent à clôturer dans le vert. Je note par ailleurs que quelques grands noms font de même (notamment GOOGL +87bps, MSFT +85bps, META +45bps). En parallèle, la volatilité recule, le VIX abandonnant 2,43% à la cloche (27,35 points). C’est intéressant à constater, dans un contexte d’une parade de banques centrales, toutes aussi agressives les unes que les autres. Ah non, en fait une d’entre elles résiste à l’envahisseur, la Banque du Japon persiste à rester accommodante, mais se résout tout de même hier à tenter de défendre sa monnaie, le yen étant au 36ème sous-sol contre le billet vert, qui pète la forme comme jamais et menace l’euro de passer en-dessous (ou au-dessus c’est selon) de 0,98. La paire traite actuellement à 0,9818. La BoJ, la BNS et la Fed mises à part, hier la Banque d’Angleterre relève ses taux de 50 points de base, c’était attendu mais on constate que le comité est divisé, le marché n’aime jamais cela. Ailleurs dans le monde, ça relève les taux à tout va, en Norvège, en Afrique du Sud, en Indonésie, aux Philippines, à Taiwan et au Vietnam.

Un mot sur le dollar, qui est fort comme rarement et réalise actuellement son cycle de hausse le plus long de l’histoire (11e année en cours). Le billet vert profite logiquement de la posture faucon de la Fed, mais aussi de son statut de première valeur refuge au monde car étant l’actif le plus liquide sur terre et de loin. Le greenback est devenu un «crowded trade» comme j’en ai rarement vus, attention à ne pas sombrer dans le syndrome de Stockholm, les crowded trades sont voués à être débouclés tôt ou tard, quelle que soit l’approche fondamentale derrière l’actif concerné.

Techniquement, l’or va fort mal. Le métal jaune est en train de casser son support horizontal et sa moyenne mobile à 200 semaines, il regarde 1600 dollars et 1598 dollars par once, cours actuel 1670 dollars.

Singapour dépasse Hong Kong pour devenir le premier centre financier d'Asie – et le troisième au monde – selon le Global Financial Centres Index. New York occupe la première place, suivie de Londres. Hong Kong glisse à la quatrième place, battu par les restrictions strictes de Covid et l'exode des talents. San Francisco complète le top 5. Paris fait son retour dans le top 10, tandis que Tokyo dégringole à la 16e place.

La volonté de l'Union européenne de conclure un pacte imposant un plafonnement des prix du pétrole russe s'est renforcée depuis que Vladimir Poutine a annoncé une «mobilisation partielle» des troupes, et ce pacte fera probablement partie d'un nouveau train de sanctions proposé par la Commission européenne, selon l’agence Bloomberg. L'exécutif présentera un plan de numérisation de son réseau énergétique, nécessitant 565 milliards d'euros de dépenses d'infrastructure d'ici à la fin de la décennie.

Au menu macro-économique du jour, les investisseurs s'intéresseront à la première mouture des indices PMI de septembre, publiés pour les principales économies.

Credit Suisse dément les rumeurs de départ des Etats-Unis, alors que le titre a été chahuté hier à cause d'informations sur une augmentation de capital en préparation. Volkswagen envisage de délocaliser sa production hors d'Europe de l'Est dans le contexte de la crise énergétique. Cano Health serait dans le collimateur d'Humana et d'autres acquéreurs, selon le Wall Street Journal. Boeing va payer 200 millions de dollars pour mettre fin à l'enquête de la SEC sur la communication autour du B737MAX. ABB va prendre une participation de 10% dans le groupe technologique de surveillance de la santé des actifs Samotics. Mercedes va rappeler plus de 100’000 voitures dans le monde en raison d'un problème d'humidité. Tesla rappelle 1,1 million de véhicules américains en raison d'un problème de logiciel d'inversion automatique des vitres.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo est fermée, Hong Kong recule de 0,58%, Shanghai abandonne 0,56% et Séoul perd 1,81%. Le future SPX recule de 6 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,1%.

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