Gonet: l'actualité des marchés au 23 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,01%, S&P 500 +0,37%, Nasdaq +0,95%, Russell 2000 -0,80%, SOX +0,57%, Eurostoxx -0,42%, SMI +0,09%.

La plupart des principaux indices d’actions américains parviennent à clôturer au plus haut du jour, mais l’oxygène se raréfie et les ours aiguisent leurs griffes. Les gains de la journée sont rapidement rendus dans les échanges après-bourse, l’ombre des banques centrales de tous bords obscurcit de plus en plus les perspectives à court terme des taureaux. L’ambiance est pourrie bien avant l’ouverture du NYSE, la banque d’Angleterre relève son taux de 50 points de base, les économistes prédisaient 25 bps. Même phénomène en Norvège tandis que la Turquie relève ses taux de 650 points de base, à 15%. Et dire que le marché s’attendait à nettement plus… Ajoutez à cela des commentaires de Michelle Bowman, membre votante de la Fed, qui indique que des hausses de taux supplémentaires sont nécessaire pour endiguer l’inflation, alors que son patron Jerome Powell en remet une couche et reparle de deux hausses de 25 points de base cette année encore. Et comme le marché des Fed Funds s’entête à faire la sourde oreille, les actions en prennent ombrage tandis que les taux obligataires remontent. Regardez bien le 10 ans US, qui évolue ce matin à 3,79%. Sa résistance à court terme se situe à 3,80%, ensuite on regarde la zone 4,00% - 4,10%. Le spread 2 / 10 ans US traite à -101 points de base, le marché obligataire continue donc de crier haut et fort que la récession nous guette, tandis que le joyeux royaume des actions reste perché sur la planète optimisme, bien que des doutes commencent à émerger on le voit bien, notamment en Europe ou les indices enchainent leur quatrième séance consécutive de repli hier. À court terme, de nombreux indicateurs plaident pour un repli de l’indice S&P500 (SPX) et ses pairs, à long terme c’est une autre histoire.

Le SPX clôture donc au top de sa journée, dans des volumes d’échanges vraiment faibles. Son breadth est négatif à raison de 2:1, l’ETF Equal Weight SPX recule de 0,4% alors que des mastodontes de la tech progressent nettement à la hausse (AAPL +1,7% sans raison particulière, une excellente nouvelle pour qui en détient, AMZN +4,3%, AWS va investir 100 millions de dollars dans un nouveau programme d’IA générative, GOOG +2,2% pas de nouvelle particulière). Les banques souffrent, il semble que les membres de la Fed soient divisés quant aux exigences en matière de fonds propres. Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de la consommation discrétionnaire, des services de communication et de la tech, un joli cocktail d’appétit au risque, plutôt étonnant dans ce contexte de fatigue croissante des indices accompagnée de taux d’intérêts en hausse.

Et puis il y a le VIX, l’indicateur de la volatilité du SPX, autrement appelé «indice de la peur». Il recule encore hier, de 2,2% à 12,91, un niveau historiquement très bas et qui correspond plus ou moins à là où il traitait juste avant que la folie du covid ne s’empare des marchés financiers en février 2020. L’analyse technique montre un support à long terme autour de 12. Il faut bien comprendre qu’un VIX dans les niveaux actuels équivaut à un boxeur qui baisserait la garde face à Mike Tyson au meilleur de sa forme, la suite n’est probablement pas jolie à voir, à court terme tout au moins. Quoi qu’il en soit, c’est à suivre de près, cet indicateur est en train d’atteindre un niveau extrême et montre clairement que le marché des actions est devenu complaisant.

Le pétrole se prend les pieds dans le tapis et chute de 5%, ce matin le baril de WTI Light Crude traite à 68,40 dollars, les craintes de récession globale se font sentir, le dollar remonte d’ailleurs, la paire EUR/USD traite à 1,0868 ce matin. Côté métaux précieux, l’or recule chaque jour un peu plus, ce matin à 1917 dollars par once, objectif technique 1892 dollars puis 1850 dollars.

Janet Yellen estime que le risque que les États-Unis tombent en récession diminue et suggère qu'un ralentissement des dépenses de consommation pourrait être le prix à payer pour contenir l'inflation. La secrétaire au Trésor a souligné que la résistance du marché du travail et la récente baisse de l'inflation réduisent les risques de ralentissement économique. Certes mais comment concilier ralentissement de la consommation des ménages et croissance économique? Sachant que les ménages contribuent à raison de deux tiers environ de la création de richesse du pays.

Au menu macro-économique du jour, les indicateurs d'activité PMI initiaux du mois de juin seront publiés tout au long de la journée, notamment pour la zone euro (10h00) et les Etats-Unis (15h45).

3M Company conclut un accord provisoire de 10,3 milliards de dollars concernant les plaintes relatives aux «produits chimiques éternels» aux Etats-Unis. Siemens Energy revoit ses prévisions de résultats à la baisse en raison de l'activité éolienne, une fois de plus. Selon le Wall Street Journal, Ford préparerait un nouveau plan social aux Etats-Unis. Telecom Italia entame des négociations exclusives pour la vente de ses activités de réseau à KKR. Meta va bloquer les médias canadiens refusant de les payer. Moderna demande l'autorisation pour son vaccin COVID-19 mis à jour. Shell et BP Plc signent des protocoles d'accord pour acheter du GNL à l'entreprise australienne Tamboran Resources.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo recule de 1,45% à la cloche, Hong Kong rend 1,31%, Shanghai est fermée et Séoul perd 0,91%. Le future SPX recule de 14 points, il se bat avec le niveau de 4400 points. En Europe, les indices ouvrent en repli de 0,3%.

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