Gonet: l'actualité des marchés au 21 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,72%, S&P 500 -0,47%, Nasdaq -0,16%, Russell 2000 -0,47%, SOX -0,70%, Eurostoxx -0,44%, SMI -0,80%.

Wall Street revient de son long weekend sur une note légèrement baissière. Le positionnement, le sentiment du marché, la Fed et les performances récentes incitent les traders à faire un pas en arrière, ce d’autant plus que Jerome Powell sera auditionné cet après-midi par la commission des services financiers de la Chambre des représentants, il se prête à cet exercice deux fois par an. Et lorsqu’Oncle Jay prend le micro, c’est tout le marché qui se tait et écoute, même si les probabilités qu’il altère son discours récent semblent faibles. Pour mémoire, lors de sa réunion de la semaine dernière, la Fed a décidé de marquer une pause dans la hausse des taux, encouragée par les signes de détente de l’inflation ressortant à un plus bas depuis deux ans à 4% (les fond fédéraux restant dans une fourchette de 5-5,25%). L’impact des dix hausses passées semblent avoir eu un effet apaisant sur l’inflation. Néanmoins, le «dot plot» qui anticipe les attentes des membres de la Réserve Fédérale dans leur grande majorité (18 membres contre 2) montre qu’ils sont toujours convaincus qu’il faut poursuivre la hausse au moins jusqu’en 2025. Le PIB devrait augmenter de +0,3% à 1% et le chômage devrait se situer à 4,1%. Le niveau de vigilance envers l’inflation reste élevé, mais les hausses de taux ne devraient pas excéder 0,25 points de base pour chaque hausse, avec une reprise de la réduction de son bilan. Ce matin les Fed Funds prévoient 77% de probabilités que la Fed relève ses taux de 25 points de base lors de sa réunion du 26 juillet.

On continue de suivre les statistiques macro-économiques de près, hier c’est le marché immobilier qui est sous la loupe avec des départs de chantiers qui ressortent plus forts que prévu, ce qui permet à l’ETF US Home Construction (ITB) de gagner 1% malgré la morosité ambiante. Au chapitre des secteurs, seule la consommation discrétionnaire parvient à clôturer dans le vert hier, portée par Amazon (AMZN +0,2%) et surtout Tesla (TSLA +5,3%), qui voit Rivian (RIVN +5,5%) rejoindre le camp des firmes utilisatrices des superchargeurs de la société d’Elon Musk. Les indices parviennent à rebondir de leur plus bas du jour, surtout grâce à certains mastodontes de la tech (Apple (AAPL +0,1%), Meta (META +1,2%), NVIDIA (NVDA +2,6%)). La volatilité reste faible, le VIX recule de 2% à 13,88, le breadth est mauvais, 406 titres de l’indice S&P500 (SPX) reculent à la cloche. La barre des 4'400 points semble un peu élevée en l’état pour le SPX, qui repasse en-dessous et clôture à 4388 points et se maintient en territoire suracheté.

Le marché obligataire reste plutôt en retrait, le 2 ans US traite à 4,72%, le 10 ans à 3,75%, il semble ceci dit que techniquement le 10 ans ait envie de revenir humer l’air de 4,00% - 4,10%. Côté monnaies c’est assez calme, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0912, tandis que l’or n’y arrive pas, l’once évolue à 1935 dollars, prochain support 1892 dollars puis la moyenne mobile à 200 jours à 1850 dollars.

Il faut regarder la Chine de près, Pékin a annoncé une baisse de 10 points de base de ses taux à 1,95 (taux de prise en pension sur sept jours ) due à la faible croissance de l’économie et les inquiétudes sur le marché immobilier. La Chine qui devait être le moteur de la croissance a vu son marché d’actions chuter fortement. Les ventes immobilières ont baissés de 6,9%, les mises en chantiers de 27, or ce secteur pèse plus de 25% du PIB.

La BCE a terminé la plupart de ses augmentations de taux d'intérêt, selon François Villeroy. D'éventuelles hausses supplémentaires seraient moins importantes dans la lutte contre l'inflation que la durée globale de la politique monétaire restrictive, déclare-t-il aux Echos. L'inflation devrait revenir près de 2% en 2025 «et peut-être même dès la fin de 2024», déclare M. Villeroy.

Le Pentagone pourra dépenser 6 milliards de dollars de plus qu'initialement prévu en armes pour l'Ukraine grâce à ce qu'il a appelé des «erreurs comptables». Le Royaume-Uni annonce qu'il garantira 3 milliards de dollars de prêts de la Banque mondiale à Kiev sur trois ans afin de renforcer sa stabilité économique. Une conférence de deux jours sur les efforts de redressement de l'Ukraine s'ouvre aujourd'hui à Londres.

Au menu macro-économique du jour, l'inflation britannique de mai est à peu près le seul indicateur macro majeur du jour (sortie plus forte que prévu). Le patron de la Fed, Jerome Powell, sera donc auditionné par la commission des services financiers de la Chambre des représentants dans le cadre de sa mise à jour semestrielle (16h00).

Fedex: le titre perd 3% hors séance après la publication des résultats trimestriels. ENI serait proche d'un rachat de Neptune Energy pour 5 milliards de dollars. L'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, a intenté une action en justice d'un milliard de dollars contre le constructeur automobile japonais, alléguant de «profonds dommages» causés par son éviction de l'entreprise fin 2018. Volkswagen tient une journée investisseurs. Rivian utilisera à son tour les «superchargeurs» de Tesla. L'Inde aurait avalisé l'usine de test de puces de Micron Technology, qui veut investir 2,7 milliards de dollars. Roche étend son partenariat avec DKSH au Vietnam.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, à l’exception de Tokyo qui progresse de 0,56% à la cloche. Hong Kong abandonne 2,02%, Shanghai perd 0,99% et Séoul recule de 0,86%. Le future SPX rend 6 points et l’Europe ouvre à l’équilibre. Tout le monde sur le pont à 16 heures pour le discours de Jerome Powell!

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