Gonet: l'actualité des marchés au 22 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,33%, S&P 500 -0,14%, Nasdaq -0,24%, Russell 2000 -0,62%, SOX -0,62%, Eurostoxx +0,64%, SMI +1,17%.

Les négociations autour du budget du gouvernement américain sont une fois de plus interrompues vendredi, les représentants républicains quittant la table des discussions. Le marché en prend ombrage et rend du terrain sur la nouvelle, ce d’autant plus que Janet Yellen plombe l’ambiance des banques régionales en indiquant que de nouvelles fusions pourraient s’avérer nécessaires, l’ETF KRE perd 1,88% sur la séance, mais gagne 7,8% sur la semaine. La Fed semble momentanément passer au second plan des préoccupations du marché, qui note toutefois que Jerome Powell veut marquer une pause dans le cycle de hausses le mois prochain, afin de faire le point sur l’état de l’économie et de l’inflation. Le marché des Fed Funds ne prévoit du coup guère plus de hausse le 14 juin et semble moins convaincu que la Réserve Fédérale va démarrer un cycle de baisses d’ici la fin de l’année.

On revient au plafond de la dette US, avec des stratèges qui sortent du bois pour nous avertir que l’indice S&P500 (SPX) risque de chuter de 20% si les Etats-Unis font défaut sur le paiement de leur dette, ces mêmes oracles prédisant 50% de probabilités que le Congrès vote un relèvement du plafond, ben voyons… Le SPX donc, qui parvient à rebondir quelque peu de ses plus bas du jour vendredi, mais ne réussit pas à se hisser au-dessus de la barre des 4'200 points. La plupart des secteurs reculent, les banques surtout (en particulier les banques régionales). Le secteur de la vente au détail connait une faiblesse généralisée, Foot Locker (FL -27,2%) entraînant d'autres noms de l'habillement athlétique dans sa chute après un échec et une réduction des prévisions dans un contexte macroéconomique difficile (Nike NKE -3,5% pèse également sur le groupe après les gros titres sur des amendes potentielles). Les mastodontes de la tech clôturent majoritairement en baisse, mais n’érodent qu'une petite partie de leurs gains cumulés depuis le début de l'année. Le dollar reste faible, la paire EUR/USD se maintient à 1,0809. Le pétrole évolue à 70,68 dollars le baril de WTI Light Crude, l’or à 1976 dollars l’once et la volatilité progresse de 4,7% à 16,81.

Du côté des bons du Trésor US, l’annonce du départ des républicains de la table des négociations budgétaires provoque une chute des rendements, qui se stabilisent quelque peu ce lundi matin, le 2 ans évolue à 4,24% et le 10 ans à 3,66%.

Christine Lagarde réitère sa rhétorique faucon, déclarant que «la BCE ne fait pas de pause sur la base des informations dont je dispose aujourd'hui» et que les perspectives d'inflation sont «trop élevées et pour trop longtemps». Elle ajoute toutefois que les décideurs politiques ont parcouru une grande partie du chemin vers la maîtrise des prix. Aux États-Unis, Neel Kashkari déclare qu'il pourrait soutenir une pause en juin.

Les négociateurs sur la limite de la dette américaine ont repris les discussions hier soir après que Joe Biden et Kevin McCarthy ont accepté que leurs équipes se penchent à nouveau sur la question. Ils prévoient de se rencontrer en personne aujourd'hui. Le républicain Garret Graves déclare que le GOP insiste sur un plafond de dépenses pluriannuel. Janet Yellen a déclaré que le gouvernement sera à court de fonds à la mi-juin, soulignant l'urgence de parvenir à un compromis. «Je pense que les chances d'atteindre le 15 juin tout en étant en mesure de payer toutes nos factures sont assez faibles», déclare-t-elle à la chaîne NBC. Les économistes de Goldman estiment que le niveau des liquidités du Trésor tombera d'ici le 8 ou le 9 juin en dessous des 30 milliards de dollars qu'il a indiqué comme étant le strict minimum pour faire face aux obligations fédérales.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis bat son opposition lors des élections nationales d'hier, se rapprochant ainsi d'un nouveau mandat de quatre ans et signalant aux marchés que sa politique favorable aux investissements se poursuivra. Son parti, la Nouvelle Démocratie, obtient environ 41% des voix, dépassant ainsi les attentes. Il n’atteint pas le seuil nécessaire pour former immédiatement un gouvernement, il optera donc probablement pour un nouveau scrutin dans environ un mois.

La visite surprise de Volodymyr Zelenskiy au sommet du G7 d'Hiroshima lui donne l'occasion de faire appel aux économies émergentes qui ont adopté une position neutre – et parfois ambivalente – sur la guerre. Trois invités – le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, l'Indien Narendra Modi et l'Indonésien Joko Widodo – évoquent la nécessité de la paix en termes généraux, même si Lula déclare qu'il condamne l'occupation de l'Ukraine. Les États-Unis mettent fin à leur opposition à l'envoi de chasseurs F-16 à l'Ukraine par les alliés du G7, tandis que M. Zelenskiy propose la tenue d'un sommet de la paix en juillet pour marquer les 500 jours de l'invasion russe.

Rien de bien consistant à se mettre sous la dent au menu macro-économique du jour.

Fitch relève la note de Sanofi d'un cran, à «AA-», perspective stable. La justice américaine bloque la fusion entre American Airlines et JetBlue. Instagram (Meta Platforms) prépare un rival à Twitter pour l'été. GAM Holding rejette l'offre de Taure et recommande toujours celle de Liontrust. Bataille judiciaire entre le président de Ferrari (John Elkann) et sa mère (Margherita Agnelli) autour de l'héritage Agnelli. La Chine fait savoir que les produits Micron ont échoué à son test de cybersécurité. Exxon Mobil succombe à son tour à la fièvre du lithium, selon le WSJ. Equinor, Shell, Exxon Mobil se rapprochent d'un contrat de terminal GNL en Tanzanie. Nike pourrait avoir mal référencé des entrepreneurs indépendants, ce qui l'exposerait à des amendes fiscales dépassant 500 millions de dollars, selon le Guardian.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo gagne 0,90% à la cloche, Hong Kong progresse de 1,55%, Shanghai avance de 0,36% et Séoul monte de 0,76%. Le future SPX rend 5 points et l’Europe ouvre en très léger repli.

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