Les ours retrouvent quelques couleurs hier, encouragés par les résultats décevants de Target (TGT -2,7%), le détaillant basé à Minneapolis enregistre de solides ventes au deuxième trimestre, mais son bénéfice chute de près de 90%, Target a dû baisser ses prix afin d’éliminer ses stocks indésirables de vêtements et d’articles ménager. Le spectre des avertissements sur bénéfices de Walmart reste présent, le marché goûte peu ces nouvelles potentiellement mauvaises au sujet du sacro-saint consommateur américain. Mais le plat de résistance du jour est servi à 20h, lorsque la Fed publie les minutes de sa dernière réunion. Ça démarre plutôt bien, le rapport indiquant que la Réserve Fédérale a discuté d’un ralentissement potentiel du rythme de hausses de taux, afin d’évaluer l’impact des hausses déjà effectuées. Ceci dit, le procès-verbal n’envoie quasiment pas de signe que le biais «hawkish», l’approche restrictive de la Fed, soit sur le point de disparaître, le FOMC veut voir l’inflation mettre un genou à terre avant de desserrer l’étreinte. En résumé, le marché des actions, ce petit enfant gâté, n’obtient pas ce qu’il cherchait et boude.

L’indice S&P500 (SPX) se trouve par ailleurs au pieds d’une sorte de muraille, sa moyenne mobile à 200 jours, qui se situe à 4324 points. On se souvient qu’il l’a testée très brièvement mardi, hier il reste cantonné à une vingtaine de points de la grande muraille, pour clôturer 50 points en-dessous. Les volumes d’échanges sont limités avec 10,3 milliards de titres traités sur le NYSE, on observe un gigantesque programme de vente en provenance d’un algorithme, qui affecte 1891 sociétés, cela se voit clairement dans le comportement de l’indice TICK hier soir, rappelons que demain nous avons droit à l’expiration mensuelle des options, la volatilité guette. À ce sujet, le VIX reste timide, il gagne 1,7% à 19,90, ce qui nous indique que le sentiment du marché reste serein en l’état.

Au chapitre des secteurs, notons l’énergie, le seul à terminer sa séance dans le vert, merci au pétrole, qui récupère un peu de terrain, le baril de WTI Light Crude revient à 87,91 dollars ce matin. Les grosses capitalisations technologiques font l’objet de dégagements, on délaisse les actions de croissance hier au profit des bonnes vieilles défensives, et le SMI de clôturer quasiment à l’équilibre, son triumvirat de choc (Nestlé, Novartis, Roche) tenant la cote à quasiment lui tout seul.

Le marché obligataire reste sur ses gardes, le spread 2/10 ans US traite ce matin à -40 points de base, le 10 ans remonte à 2,89%, quant au dollar il reste demandé, la paire EUR/USD évolue à 1,0153. L’or a perdu du terrain, l’once traite à 1761 dollars.

Sur le front des statistiques économiques publiées hier,  les ventes au détail américaines sont restées stables d'un mois sur l'autre en juillet (consensus +0,2%), entraînées par les baisses des ventes de véhicules automobiles -1,6%, des ventes des stations-service -1,8%, et des ventes de marchandises générales -0,7%. Hors automobiles, les ventes au détail ont augmenté de 0,4% (consensus +0,1%). Il est rassurant de constater que les dépenses de consommation ont tenu le coup en juillet dans la plupart des catégories, aidées vraisemblablement par un certain soulagement lié à la baisse des prix de l'essence.

Antony Blinken assure son homologue ukrainien que l'aide américaine continuera d'affluer. Le président Volodymyr Zelenskiy exhorte ses concitoyens à ne pas s'approcher des installations militaires russes dans les zones occupées, laissant entendre que Kiev pourrait mener davantage d'actions en coulisse. La note de crédit de l'Ukraine est relevée par l'agence Fitch et le FMI confie à Julie Kozack, qui avait dirigé les négociations avec l'Argentine, un rôle clé dans les discussions avec l'Ukraine.

Les États-Unis et Taïwan entament des négociations officielles sur une initiative commerciale bilatérale visant à approfondir leurs liens économiques, une initiative susceptible d'attiser les tensions avec la Chine. Le premier cycle de négociations est prévu pour le début de l'automne, annonce le bureau commercial américain. Les discussions porteront notamment sur la facilitation des échanges, les pratiques réglementaires et les normes de lutte contre la corruption.

Selon Bloomberg Economics, les ménages de la zone euro ont réussi à maintenir leur épargne accumulée depuis la pandémie au-dessus de 300 milliards d'euros, après que cette manne ait légèrement diminué par rapport au pic atteint il y a environ un an. Il s'agit d'un tampon potentiel contre la hausse des prix, bien que les recherches de la BCE montrent que seule une minorité de ménages a mis de côté davantage de revenus pendant la pandémie.

Eurostat fournira à 11h00 la seconde estimation de l'inflation européenne de juillet. Aux Etats-Unis, l'indice Philly Fed et les inscriptions hebdomadaires au chômage sont attendus à 14h30 avant à 16h00 l'indice des indicateurs avancés et les ventes l'immobilier ancien.

Sonova: Research Partners reste à l'achat avec un objectif réduit de 430 à 370 francs. Swiss Life: UBS reste à l'achat avec un objectif de relevé de 557 à 565 francs. Alcon: AlphaValue reste à accumuler avec un objectif réduit de 81,30 à 78,20 francs. Cisco: le titre gagne 4% hors séance après ses résultats trimestriels. Geberit: le groupe améliore ses revenus de 5,5% à 1,93 milliard de francs au premier semestre, mais son bénéfice net recule de 12,5% à 402 millions de francs. Le titre perd 2,6% dans le prémarché.  Zur Rose: le pharmacien en ligne suisse augmente sa perte nette semestrielle après une légère baisse de ses revenus. La rentabilité opérationnelle est attendue l'année prochaine. L’action décolle de 7% dans les échanges avant bourse.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, Tokyo recule de 0,96% à la cloche, Hong Kong perd 1%, Shanghai rend 0,49% et Séoul abandonne 0,33%. Le future SPX se replie de 0,3% et l’Europe ouvre en baisse de 0,1%.