Gonet: l'actualité des marchés au 17 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,56%, S&P 500 +0,08%, Nasdaq +0,59%, Russell 2000 +0,14%, SOX +2,33%, Eurostoxx -1,01%, SMI -0,75%.

Wall Street termine sa semaine en ordre dispersé et recule légèrement sur la semaine, les investisseurs sont probablement en train d’avaler la pilule de la normalisation de la politique monétaire de la Fed, la question est de savoir combien de temps et comment cette fameuse pilule mettra à passer. Il faut aussi dire que les chiffres de l’inflation ont confirmé la semaine passée que cette dernière est tout sauf une vue de l’esprit. En Europe, la semaine passée a vu des valeurs du luxe à la peine, comment donc les en blâmer?

Vendredi est une journée intéressante, plus ou moins tout monte, les rendements obligataires, les valeurs technologiques, l’énergie, le dollar qui retrouve quelque allant, c’est en somme un joli et calme pataquès qui anime la bourse en cette fin de semaine. Les valeurs financières sont sur le devant de la scène. Les bénéfices du quatrième trimestre chutent de 14% chez JPMorgan Chase (JPM -6,15%) et de 26% chez Citigroup (C -1,25%), mettant fin à ce qui avait été une série de gains importants pendant la majeure partie de 2021. Les revenus n'ont pas beaucoup bougé, mais les dépenses ont augmenté. Les banques ont bénéficié d'une croissance inégalée pendant la pandémie, soutenue par un boom des transactions, une volatilité du marché qui a dopé les divisions de négociation et un marché immobilier qui a rendu les prêts hypothécaires plus rentables que jamais. Dans le même temps, les scénarios d'apocalypse contre lesquels les banques s'étaient préparées au début de la pandémie ne se sont jamais réalisés, ce qui a permis de dégager des bénéfices supplémentaires. Les prêts irrécouvrables restent à un niveau historiquement bas, et les consommateurs comme les entreprises ont surmonté la pandémie avec, en moyenne, beaucoup de liquidités. Aujourd'hui, certaines des forces qui ont poussé les bénéfices des banques vers de nouveaux records commencent à s'affaiblir. JPMorgan indique que l'environnement changeant et les coûts plus élevés signifient qu'elle n'atteindra pas ses objectifs de rentabilité à long terme en 2022 et peut-être en 2023. Et les banques arrivent à la fin du cycle de liquidation des réserves pour pertes sur prêts, une source importante de gains de revenus plus tôt en 2021. JPMorgan et Citigroup ont tous deux libéré la majorité des fonds qu'ils avaient mis de côté en 2020. En bref, welcome back sur terre chers banquiers d’affaires américains.

On revient au marché avec les principaux indices US qui clôturent proches de leurs plus hauts du jour, la pression acheteuse augmente en fin de séance, sans raison particulière. À la clôture on observe des intérêts acheteurs pour 2,5 milliards de dollars, ce qui n’est pas négligeable. La volatilité recule quelque peu, le VIX se replie de 5% à 19,25, le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte assez subitement à 1,78%, alors que les statistiques économiques du jour ne sont pas folichonnes, surtout les ventes au détail qui manquent nettement les attentes des économistes. On peut éventuellement attribuer ce regain de forme du rendement du 10 ans US à la composante inflation du rapport de la confiance des consommateurs, qui atteint 3,1%, un niveau plus observé depuis 2011. Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie (le baril de WTI light Crude pète la forme, il évolue au-dessus de 84 dollars), la technologie (merci aux mastodontes et aux semi-conducteurs) et des services de communication.

En ce début d’année 2022, on observe un contraste plutôt saisissant entre les principales banques centrales du monde, qui revêtent leur plumage de faucon, et la banque centrale chinoise, qui se fait toute colombe. Ce weekend la PBoC (People Bank of China) assouplit sa politique plus que prévu en abaissant deux taux d'intérêt directeurs. Elle abaisse le taux de la facilité de prêt à moyen terme à un an à 2,85% et réduit le taux de prise en pension à sept jours à 2,1%. Ces mesures sont prises juste avant la publication de données indiquant que la croissance économique de la Chine a ralenti à 4% au quatrième trimestre, un résultat qui dépasse ceci dit le consensus. La croissance pour l'ensemble de l'année a atteint 8,1%, ce qui est bien supérieur à l'objectif de Pékin, qui était de «plus de 6%».

L'Angleterre abaisse le seuil d'âge pour les piqûres de rappel à 16 ans. L'Autriche infligera une amende aux personnes non vaccinées à partir de la mi-mars, tandis que la France adopte un projet de loi visant à interdire l'accès aux restaurants et autres lieux publics aux citoyens qui n'ont pas été vaccinés. Pékin signale son premier cas d'omicron trois semaines avant le début des Jeux olympiques d'hiver. Hong Kong est confronté à des épidémies de type delta et omicron.

Les États-Unis ne seraient pas surpris que la Russie soit à l'origine de la cyberattaque de vendredi contre les sites Web du gouvernement ukrainien, déclare le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Le Kremlin indique pour sa part qu'il est "inquiétant" que les pourparlers diplomatiques n'aient pas réussi à résoudre l'impasse de l'OTAN. L'Ukraine prévient que les milices armées par la Russie accumulent une plus grande puissance de feu dans les régions orientales du pays, tandis que la Suède renforce ses forces armées dans certaines régions, dont l'île balte de Gotland, en invoquant l'activité militaire accrue de la Russie.

La saison des résultats de sociétés accélère cette semaine avec les rapports de notamment Goldman Sachs (GS), Procter & Gamble (PG), Travelers (TRV) et Netflix (NFLX). Dans l'ensemble, les bénéfices des sociétés du S&P 500 devraient augmenter de plus de 20% ce trimestre, malgré tous les coûts supplémentaires liés à la période des fêtes. Les mises à jour des orientations devraient varier considérablement en fonction de la capacité des entreprises individuelles à lutter contre les pressions inflationnistes.  Le calendrier économique de la semaine comprend des mises à jour sur les mises en chantier, les permis de construire, les ventes de logements existants et l'indice de la Fed de Philadelphie. Ce sera une semaine tranquille pour les responsables de la Fed avec une période d'interdiction de communiquer avant la réunion du FOMC prévue le 26 janvier, mais les rendements du Trésor seront toujours surveillés de près, comme le lait sur le feu.

Logitech: Goldman Sachs réduit son objectif de 102 à 88 francs. Swisscom: Jefferies reste à sousperformance avec un objectif réduit de 427 à 413 francs. Unilever: Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 4600 GBp. António Horta-Osório quitte la présidence du Crédit Suisse moins d'un an après son arrivée, remplacé par Axel Lehmann. Unilever confirme avoir approché GlaxoSmithKline en vue d'un rachat de sa branche de santé grand public pour 50 milliards de livres sterling. GSK a repoussé l'offre. Volkswagen pourrait réduire sa participation dans sa division batteries, qui pourrait faire l'objet d'une introduction en Bourse, selon Thomas Schmall (membre du directoire) à FAZ. Stadler Rail a remporté la plus grande commande de son histoire, qui pourra aller jusqu'à 4 milliards d’euros, auprès d'un consortium de six entreprises allemandes et autrichiennes pour des trains-tram Citylink. Plusieurs Etats américains accusent Google et Meta Platforms (ex-Facebook) d'entente sur le marché de la publicité en ligne.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,74% à la cloche, Hong Kong recule de 0,70%, Shanghai avance de 0,58% et Séoul abandonne 1,09%. Le future SPX traite quasiment inchangé et l’Europe va ouvrir en hausse de 0,4%. Le future SPX traite, mais les marchés américains vont rester fermés aujourd’hui, c’est le Martin Luther King, Jr Day. Ce lundi devrait donc être fort calme dans les salles de marchés.

Certaines grandes surfaces britanniques désignent désormais leurs bouteilles d’alcool comme des «articles de bureau». Sacré Boris…

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