Gonet: l'actualité des marchés au 14 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +0,47%, Dow -1,38%, S&P500 -1,01%, Russell -2,78%, SOX +1,37%, Eurostoxx fermé, SMI fermé.

Wall Street fait son nettoyage de printemps à l'approche des résultats de sociétés US au premier trimestre, qui vont commence à tomber dès aujourd'hui. En l'absence des actions européennes, les volumes d'échanges sont limités et on fait le tri dans les salles de marchés, les intervenants recherchant les titres de la nouvelle économie au détriment de l'ancienne. Les industrielles souffrent avec notamment Caterpillar (CAT) qui recule de 8%. Les valeurs utilitaires sont également délaissées. La séance d'hier est en quelque sorte le miroir de ce qui s'est produit la semaine passée et les gagnants du jour sont les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) dont l'indice progresse de 3,8%. Amazon (AMZN +6,17%) atteint son plus haut niveau de tous les temps en séance, pour clôturer légèrement en-dessous. La firme de Jeff Bezos a commencé à développer des capacités de test du COVID-19. Netflix (NFLX +7%) se rapproche doucement de ses plus hauts historiques, Canaccord a relevé son objectif de cours sur la valeur à 450 dollars. A noter que Netflix réalise la plus belle performance du jour de l'indice S&P500 (SPX). Et que dire de Tesla (TSLA) qui nous fait une Space-X et est propulsée de 13,6% par le marché, après une note d'Oppenheimer qui voit le titre à 684 dollars (clôture à 651 dollars). Les investisseurs délaissent les actions dites de valeur (value stocks) et privilégient clairement les titres de croissance (-3,5% contre +1,7%). C'est la première fois en 7 séances que l'indice du momentum progresse vers le haut. Les semi-conducteurs ignorent une note prudente de Morgan Stanley sur le secteur. Les leaders montrent la voie avec Advanced Micro Devices (AMD) qui s'adjuge 5,3% et Intel (INTC) qui progresse de 2,7%.

Le sentiment du marché s'améliore progressivement quant au COVID-19, on parle de plus en plus de stratégies de déconfinement, de réouverture des économies. La volatilité recule quelque peu, l'indice VIX (volatilité du SPX) en repli de 1,2% à 41,17, attention au support de 40. Cela dit, le fait que le VIX soit revenu à près de 40 n'est pas anecdotique, il traitait encore proche de 90 il y a peu et reste historiquement élevé. La fièvre est quelque peu retombée mais le patient reste en observation. Et les stratèges de tous bords sortent enfin du bois pour nous dire de quoi demain sera fait. Goldman Sachs annonce que nous avons vu le bas du marché, Morgan Stanley conseille d'acheter toute faiblesse, JP Morgan pense que nous verrons de nouveaux plus hauts historiques l'an prochain et Piper déclare que le Bear Market (marché baissier) est terminé.

Les rendements des obligations gouvernementales remontent légèrement, confirmant la détente progressive de la psyché ambiante. Le 10 ans US traite à 0,76% ce matin. Le dollar glisse doucement, on abandonne le valeurs refuges, le Dollar Index (DXY) à 99,20 et la paire euro/dollar à 1,0938. Le pétrole semble avoir déjà intégré l'idée d'une réduction de la production globale, qui a été annoncée par l'OPEP+ ce weekend, le baril de WTI Light Crude est stable à 22,6 dollars. En revanche l'or nous fait aussi une Space-X, l'once traite à 1714 dollars ce matin. Au-delà de son rôle de valeur refuge, qui ne semble pas se justifier aujourd'hui, on peut penser que de nombreux intervenants se préparent à un retour de l'inflation, le métal jaune étant recherché lors d'un tel phénomène. Voyez les ETFs (Exchange Traded Funds) sur les TIPs (Treasury Inflation Protected Securities) qui se rapprochent de leurs plus hauts historiques. Et un retour de l'inflation ne peut être exclu d'un revers de la main avec le tsunami de liquidités que les banques centrales de la planète on déclenché.

Techniquement, le SPX semble maintenu en respect par le niveau de 2792 points, qui correspond à 50% de retracement Fibonnacci de la baisse récente.

A noter et à suivre: l'indice de surprises économiques de Citigroup (CESI Citi Economic Surprise Index) qui atteint son plus bas niveau en 9 ans. Cet indice précise le niveau de surperformance des données macroéconomiques publiées par rapport aux anticipations des prévisionnistes. L'indicateur entretient un lien fort avec les indices d'actions, particulièrement en phase haussière. 6 des 7 dernières fois où le CESI est passé en territoire négatif, l'indice Russell3000 a réalisé une performance négative lors des trois mois qui ont suivi.

D'ailleurs, le marché se voit offrir une excellente occasion de tester sa solidité actuelle. La saison des résultats de sociétés au premier trimestre débute aujourd'hui aux Etats-Unis avec, en hors d'oeuvre, Wells Fargo, Johnson & Johnson et JP Morgan. On le dit à chaque trimestre mais cette fois-ci c'est encore plus vrai que d'habitude, ça passe ou ça casse. Le SPX traite entre 21 et 27 fois les bénéfices estimés, selon les points de vues d'analystes.

AB Inbev réduit son dividende de moitié, Publicis fait de même, Julius Baer veut également morceler le sien. Temenos déclare ses prévisions caduques en raison du COVID-19. Amazon embauche 75'000 personnes aux Etats-Unis. Exxon lève 9,5 milliards de dollars sur le marché de la dette, pour renforcer sa trésorerie, Walt Disney fait de même et emprunte 5 milliards de dollars.

Cette nuit et ce matin, les indices asiatiques traitent en hausse, encouragés par la statistique des exportations chinoises au mois de mars, qui ont reculé de 3,5% (en yuans) alors que le consensus s'attendait à une chute de 12,8%. Tokyo clôture en progression de 3,1%, Hong Kong avance de 0,7%, Shanghai de 1,2% et Séoul de 1,7%. Le future SPX progresse de 1,2% et l'Europe est indiquée en hausse de 1,1% à l'ouverture.

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