Gonet: l'actualité des marchés au 9 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +2,58%, Dow +3,4%, S&P500 +3,4%, Russell +4,6%, SOX +3,43%, Eurostoxx -0,22%, SMI -0,86%.

Wall Street annule le bear market (marché baissier) le plus court depuis 1929 (19 février au 23 mars). L'annonce du retrait de Bernie Sanders de la course à la présidence des Etats-Unis laisse la voie grande ouverte à Joe Biden pour faire face à Donald Trump en novembre. Joe Biden, qui mène face au président sortant par 49% contre 41% (sondage Quinnipiac). L'ancien vice-président de Barack Obama tend immédiatement la main aux partisans de Bernie Sanders: «Je vous vois, je vous entends et je comprends l'urgence de ce qui doit être fait pour ce pays. J'espère que vous nous rejoindrez». Autre raison de la bonne tenue du marché des actions hier, Donald Trump qui revient à la charge pour remettre «Corporate America» au travail au plus vite.

Et l'analyse technique prend les rênes. L'indice S&P500 (SPX) est désormais en hausse de 22,9% depuis le 23 mars et donc techniquement de retour en bull market (marché haussier). Il récupère sa moyenne mobile à 200 semaines et se paie même le luxe de repasser au-dessus d'un niveau de retracement Fibonnacci de 2009. L'indice Nasdaq100 (NDX) revient au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours et récupère les 8200 points. Le NDX ne perd plus «que» 5,7% depuis le premier janvier, ça semble surréaliste dans le contexte actuel. Les valeurs de la biotechnologie réalisent un superbe début d'année (Regeneron +36,5%, Gilead +15,5%, Vertex +14%). On ne se plaint pas trop non plus du côté de certaines techs comme Microsoft (+5%), Amazon (+10,5%) ou encore Netflix (+14,7%). Le bon vieux Dow Jones récupère le niveau de 23'000 points et est en hausse de 26% depuis le 23 mars. La prochaine résistance sur le SPX se situe à 2792 points, qui correspond à 50% de retracement Fibonnacci de la baisse du mois de mars. Du côté des semi-conducteurs, l'indice SOX s'arrête pile sur sa 200 jours, à suivre. A suivre également l'indice Smart Index, qui repart à la baisse. Cet indice mesure le degré d'émotion dans le marché, lorsqu'il se retourne vers le bas (dans un marché haussier), cela signifie que les investisseurs institutionnels ont probablement commencé à vendre.

Au chapitre des secteurs, les intervenants recherchent les titres qui avaient le plus souffert du virus, notamment les actions de voyagistes et de l'énergie. On revient également en force dans les petites capitalisations, regardez l'indice Russell2000 qui surperforme ses grands frères. Les shorts (positions vendues à découvert) se couvrent massivement, le FOMO (Fear Of Missing Out), la peur de ne pas en être, semble faire son retour.

La volatilité recule une fois de plus, l'indice VIX (volatilité du SPX) en baisse de 7% à 43,35, support en vue à 40. Les volumes d'échanges s'effondrent, Pâques approche à grand pas mais on assiste à un embouteillage d'acheteurs à la clôture du NYSE (New Yorks Stock Exchange) avec 2,2 milliards de dollars du côté de la demande. Les investisseurs se détournent des obligations gouvernementales, le rendement de l'emprunt US à 10 ans remonte à 0,74%, le pétrole repart à la hausse, le baril de WTI Light Crude traite à 25,85 dollars ce matin, dans l'espoir que d'importantes réduction de production seront annoncées aujourd'hui à l'occasion de la réunion de l'OPEP+. L'or fait du surplace à 1667 dollars par once. Sur le front des monnaies, le dollar est stable, l'indice Dollar Index DXY à 100,18, la paire eur/usd à 1.0855. Le marché du crédit se détend quelque peu mais les spreads restent bien écartés et l'Italie continue de souffrir, notamment à cause du manque de cohésion crasse sur le vieux continent, les ministres des finances ne parvenant pas à s'entendre sur la marche à suivre, tancés d'ailleurs à ce sujet par la patronne de la BCE, Christine Lagarde.

Le marché américain des actions est donc de retour en mode bull market. Notons que la Suisse (SMI) n'y est pas encore avec un rebond de 16,5% depuis le 23 mars. Pour l'Eurostoxx50 c'est 14,88%. Tout va-t-il donc mieux, les ours sont-il définitivement retournés dans leurs grottes? S'il est indéniable que les indices boursiers vont mieux depuis quelques temps, la situation sanitaire mondiale reste loin d'être réglée. Par exemple on note moins de morts en Italie mais plus de nouveaux cas. Plus de nouveaux cas aussi en Espagne alors que le nombre de décès augmente aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Belgique. Et quid de l'impact de la pandémie sur l'économie? En Grande-Bretagne, de plus en plus d'assureurs cessent de payer des dividendes, aux Etats-Unis les défauts sur prêts automobiles explosent. Il y a plus des prêts autos qu'hypothécaire dans ce pays. Le Wall Street Journal indique ce matin que près d'un tiers des locataires américains n'ont pas payé leur loyer de la première semaine du mois d'avril. Hier soir, les minutes de la dernière réunion de la Fed ont été publiées, qui indiquent que la banque centrale des Etats-Unis s'attend à voir son économie se détériorer vivement. De son côté, Pimco prévoit que le PIB américain va se contracter de 30% au second trimestre et de 5% en 2020. Ce ne sont que quelques exemples mais ils indiquent que tout peut arriver dans un futur proche, même un retour du Bear market. Raison garder donc il faut.

Au menu du jour, les minutes de la dernière réunion de la BCE, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis, le consensus Bloomberg attend 5,5 millions de requêtes. Toujours aux US, l'indice des prix à la production et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan.

Les organisateurs munichois de la fête de la bière résistent aux scientifiques, qui appellent à annuler la manifestation, qui se tient chaque année en octobre.

SAP souffre du virus, Crédit Suisse et UBS réduisent leur dividende de 50% mais verseront la seconde moitié si la situation s'améliore en automne. l'Arabie saoudite a investi 1 milliard de dollars dans 4 firmes pétrolières européennes (Equinor, Royal Dutch, Total et ENI), Walt Disney grimpe de 7% après la clôture du NYSE, Disney+ a désormais plus de 50 millions d'abonnés. Le partenaire de Roche, Chugai, va démarrer un essai de phase III avec Actemra dans le COVID-19. Une tendance qui se dessine? Après Carrefour, Casino signe un partenariat avec Uber Eats pour livrer ses clients.

Cette nuit et ce matin, les indices asiatiques traitent globalement en hausse. Tokyo clôture à l'équilibre, Hong Kong progresse de 0,7%, Shanghai de 0,5% et Séoul de 1,6%. Le future SPX progresse actuellement de 0.5% et l'Europe est indiquée en progrès de 1,2%.

Aujourd'hui, la Norvège et le Danemark sont fermés, la Suède traite une demi-journée.

Retour de l'actualité des marchés mardi 14 avril, bonnes fêtes de Pâques à toutes et tous.

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