Gonet: l'actualité des marchés au 8 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq -0,33%, S&P500 -0,16%, Dow -0,12%, Russell +0,03%, SOX -0,47%, Eurostoxx +2,21%, SMI +0,55%.

Wall Street décolle de 3,6% en début de séance mais entame une opération de restitution intégrale des gains dès 19h heure de Genève, pour clôturer en territoire légèrement négatif. C’est assez frustrant pour les Bulls (haussiers) mais rappelons que la belle performance de la veille est préservée. Les volumes d’échanges repartent à la hausse avec 14,1 milliards d’actions échangées sur le NYSE (New York Stock Exchange), on assiste à nouveau à des couvertures de positions shorts (vendues à découvert) dans les secteurs qui ont le plus souffert du virus (notamment les grands magasins, les automobiles, les cartes de crédit, les voyagistes, les hôtels et les sociétés de prêts hypothécaires). Le comportement du marché illustre à merveille combien les indices restent volatiles. Le VIX (volatilité de l’indice S&P500 - SPX) progresse de 3,2% à 46,70. Les espoirs suscités par d’encourageantes nouvelles sur la progression du coronavirus, notamment en Allemagne, en Espagne, en Italie, en France mais aussi dans l’Etat de New York, sont tempérés par de nouvelles statistiques qui indiquent que le nombre de nouveaux cas repart à la hausse au Royaume-Uni et Aux Etats-Unis. A New York, le maire Bill de Blasio est moins optimiste que le gouverneur Cuomo, on modère son enthousiasme donc dans les salles de marchés, ce d’autant plus que le pétrole repart à la cave, les intervenants prenant conscience que les stocks d’or noir gonflent à une vitesse vertigineuse. Le baril de WTI Light Crude chute à 23,54 dollas hier, pour revenir à 25,13 dollars ce matin. Au chapitre des monnaies, le dollar est sous pression, les intervenants retrouvent quelque appétit au risque et s’en détournent. Le dollar index (DXY) à 100,16 ce matin, la paire eur/usd à 1,0872. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans se stabilise à 0,72% et l’or revient à 1664 dollars par once.

Hier les niveaux techniques ont aussi joué un rôle, peut-être même le premier. L’indice Nasdaq100 (NDX) teste sa moyenne mobile à 200 jours en séance sans parvenir à se maintenir au-dessus à la cloche. On assiste à des prises de profits durant toute la séance dans les grosses capitalisations technologiques. De son côté, le SPX teste une importante résistance à 2748 points (plus haut du jour à 2756,89) et ne parvient pas non plus à la tenir. Il réussit tout de même à clôturer légèrement au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours. Ceci dit, en début de séance hier, le SPX se retrouve en hausse de 20% par rapport à la clôture du 23 mars. S’il avait maintenu ces niveaux à la cloche, les Bulls auraient pu crier à qui voulait l’entendre que le bull market est de retour. Les Bears (baissiers) argueront qu’il s’agit d’un rebond dans un marché baissier et que les plus hauts de février doivent être récupérés pour que l’incendie soit circonscrit. Cela dit, 2009 reste dans toutes les têtes. Au début du mois de mars de cette année, le SPX avait atteint le niveau de 666 points puis il lui avait fallu seulement 10 séances pour rebondir de 20% et entamer une période de 11 années de hausse. En bref, si le SPX clôture à 2’684 points ou au-dessus ce soir, alors nous aurons vécu le «Bear Market» le plus court depuis 1929, ce qui n’exclut en rien un retour rapide de ce dernier, rappelons que la volatilité reste très élevée.

Au registre des grandes déclarations qui ne servent pas à grand chose, le numéro un mondial en la matière s’en prend à l’organisation mondiale de la santé (OMS), «financée en grande partie par les Etats-Unis, mais très sino-centrique» et qui s’est «vraiment plantée» au début de la crise.

En vrac : Donald Trump cherche 250 milliards de dollars supplémentaires pour aider les PME, l’analyste quant de Citigroup est pessimiste quant aux résultats de sociétés à venir, début de la saison du premier trimestre la semaine prochaine, la BCE (Banque Centrale Européenne) permet d’utiliser des obligations grecques comme collatéral, ArcelorMittal est dégradée à «junk» par Fitch, les ventes de Givaudan au premier trimestre dépassent les attentes, le Japon annonce un plan massif de soutien à son économie de près de 1’000 milliards de dollars, en Chine pour la première fois hier aucun nouveau décès lié au Covid-19 n’a été enregistré, Facebook annonce que son service de messagerie WhatsApp va limiter le transfert des messages considérés comme viraux afin de lutter contre la désinformation et les rumeurs, la FDA prolonge l’examen de Risdiplam de Roche, Lufthansa va fermer sa division low cost Germanwings et réduire ses capacités en retirant des avions du circuit, les ventes de Nissan ont chuté de 45% au mois de mars en Chine.

La Norvège va commencer à assouplir les mesures imposées pour limiter la propagation du coronavirus, après que le Danemark et l’Autriche soient devenus les deux premiers pays européens à assouplir les restrictions. En Norvège, les écoles, les universités et les collèges techniques commenceront à ouvrir leurs portes à partir du 27 avril, annonce le Premier ministre Erna Solberg. Les services qui nécessitent un contact personnel, tels que les coiffeurs et les physiothérapeutes, pourront reprendre progressivement, tandis que les restrictions concernant les grands événements sportifs et culturels resteront en place jusqu’au 15 juin.

Aujourd’hui nous concentrerons notre attention notamment sur les inventaires hebdomadaires de pétrole, publiés cet après-midi par l’EIA (US Energy Information Administration). Les minutes de la dernière réunion de la Fed seront publiées à 20h heure de Genève.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé avec Tokyo qui progresse de 2,1% à la cloche, Hong Kong qui abandonne 1%, Shanghai qui recule de 0,15% et Séoul qui perd 0,5%. Le future SPX traite autour de l’équilibre, l’Europe est indiquée en recul de 1,3%. On assiste à un timide retour de l’aversion au risque avec le rendement de l’emprunt US à 10 ans qui recule à 0,70%, l’euro/dollar qui revient à 1,0833 et le pétrole qui repart à la baisse, actuellement à 24,75 dollars le baril de WTI Light Crude.

A lire aussi...