Wall Street fait une pause et laisse le Nasdaq100 (NDX) s'échapper. L'indice S&P500 (SPX) clôture marginalement en hausse mais c'est bien du côté des titres dits de momentum/croissance qu'il faut chercher les vainqueurs du jour. Résultat des courses, le NDX se situe désormais à 4% de son record historique, 12 de ses composants clôturent à leur plus haut niveau de tous les temps hier dont notamment Nvidia, Netflix, Citrix, ou encore eBay. C'est assez simple en fait, ce sont les titres dits «stay at home» qui ne cessent de pousser les indices vers leurs sommets. Les valeurs biotechs ne sont pas en reste et atteignent également un record historique à la cloche. L'ETF (Exchange Traded Fund) CLOU, qui se compose de valeurs actives dans le cloud, les imite et termine sa séance en territoire inexploré. Salesforce montre la voie, JP Morgan après une note positive de JP Morgan sur le titre. Du côté obscur de la cote, on retrouve les financières, pénalisées notamment par Amex qui chute de 4,7%. Les hôtels font également grise mine, alourdis par Marriott (MAR -5,6%) dont les résultats sont vraiment mauvais, qui montrent un bénéfice par action de 26 cents contre 87 attendus.

Les volumes d'échanges restent limités sur le New York Stock Exchange (NYSE), le pétrole revient à 24,50 dollars le baril de WTI Light Crude, l'or flirt encore et toujours avec la barre des 1700 dollars par once, le rendement de l'emprunt US à 10 ans est stable à 0,69% et le dollar est recherché, le Dollar Index (DXY) repassant au-dessus de la barre des 100. La paire eur/usd à 1,0810 ce matin. La volatilité recule encore, l'indice VIX (volatilité du SPX) rend 1,4% à 27,57 points. Il envoie un signal d'achat (Tom Demark 13 sell exhaustion). Parallèlement, le ratio put/call du SPX atteint son plus bas niveau en trois mois et nous indique que les intervenants se sont massivement débarrassés de leurs options puts (qui leur donnent le droit de vendre et constituent donc une protection contre une baisse future du SPX). On se rappelle le vieil adage qui dit que «when the Vix is high, it is time to buy, when the Vix is low, it is time to go». Pour être précis, le Vix est tombé bas d'un point de vue relatif, si l'on considère son sommet enregistré en mars, mais reste nettement plus élevé que son plus bas «incompressible» qui se situe autour des 10 points. Le ratio put/call nous indique pour sa part que le sentiment du marché devient complaisant et fragilise quelque peu la hausse des indices en cours. Notons enfin que les investisseurs dit «retail», les petits porteurs donc, continuent d'entrer massivement dans le marché, probablement faute de pouvoir parier en ligne sur les événements sportifs.

Le sentiment du marché reste partagé entre l'espoir suscité par l'ouverture progressive des économies et la crainte d'une nouvelle vague d'infection de COVID-19. Au chapitre des échanges commerciaux entre Pékin et Washington, Donald Trump veut rester ferme et refuse de renégocier l'accord commercial en place, ce qui impacte quelque peu les places financières asiatiques cette nuit et notamment le dollar australien qui abandonne près de 1%, il représente un bon indicateur de l'appétit au risque.

C'est aujourd'hui que la Fed va commencer à acheter des ETFs répliquant les obligations d'entreprises. Les élus sont principalement ceux qui investissent dans de la dette de bonne qualité (investment grade) mais la Réserve Fédérale va aussi investir dans des ETF exposés aux obligations à haut rendement.

Les chiffres de l'inflation US seront annoncés à 14h30. Nous aurons aussi droit à plusieurs allocutions de membres de la Fed. Ce matin, la Chine annonce une inflation inférieure aux attentes et une contraction des prix à la production plus importante que prévu.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent plutôt dans le rouge, le spectre de la guerre commerciale fait son retour. Tokyo grappille 0,15% à la cloche, Hong Kong recule de 1,4%, Shanghai de 0,2% et Séoul de 0,4%. Le future SPX indique une ouverture en repli de 0,4% et l'Europe devrait rendre 0,1% dans les premiers échanges.

Selon La Stampa, l'Italie pourrait laisser ses régions décider du calendrier de réouverture de leurs économies respectives.

Swiss Life annonce une hausse de ses revenus issus de frais et commissions de 11% à 453 millions de francs et une normalisation des recettes de primes, le titre est indiqué en recul de 0,4% à l'ouverture.