Flash boursier de la Banque Bonhôte au 12 février

Groupe Bonhôte

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Les Etats-Unis au centre de la tourmente. Que nous réserve la Saint-Valentin?

Nous sortons d’une semaine difficile sur les marchés boursiers. Si nous rembobinons la bande, la correction des cours a débuté lors la dernière publication des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis (qui étaient meilleurs qu’attendu) avec comme principale crainte, une hausse de l’inflation. Ceci est venu interrompre un environnement extrêmement calme, caractérisé jusqu’alors par des marchés haussiers et une volatilité historiquement basse. Cet effet «douche froide» a fait passer les investisseurs d’un extrême à l’autre, vendant massivement leurs positions dans un mouvement de panique.

Le récent accord sur la nouvelle augmentation du déficit budgétaire américain vient encore exercer une pression supplémentaire à la hausse sur les taux, et les 3 à 4 relèvements de la part de la Fed deviennent dès lors plausibles. Les craintes inflationnistes sont ainsi renforcées et rendent les investisseurs encore plus fébriles. En observant les flux financiers, les acteurs du marché ont fortement diminué leur exposition en actions et ont placé le produit de ces ventes sur le marché monétaire (les obligations ne sont pas une alternative au vu des anticipations sur l’inflation). Parmi ces investisseurs, les programmes quantitatifs de trading ayant la volatilité comme intrant ont tous été forcés de réduire leurs positions en même temps. Ces stratégies utilisent des instruments passifs comme des ETF ou des fonds indiciels et ont donc vendu le marché dans sa totalité, d’où l’impression justifiée qu’aucun secteur, aucun titre n’a été épargné par la baisse.

Les résultats des entreprises restent encourageants
et confirment les signaux positifs de l’économie.

L’activité économique globale reste cependant saine. Les publications des résultats des entreprises sont globalement encourageantes et confirment les signaux positifs de l’économie. Toutefois l’environnement est désormais propice à davantage de méfiance de la part des investisseurs et nous devons nous attendre à plus de volatilité qu’avant.

La journée de mercredi sera un premier test, car les chiffres de l’inflation aux Etats-Unis seront publiés. Alors qu’en décembre l’indice des prix à la consommation était en hausse de 2,1% par rapport à l’année passée en variation annuelle, le marché s’attend à une valeur légèrement inférieure pour le mois de janvier (1,9%). La journée de la saint-Valentin pourrait être placée sous le signe d’une flamme ravivée entre les investisseurs et le marché, ou au contraire marquée par un brutal retour de flamme si l’inflation devait être supérieure aux attentes.

L’essentiel en bref

 
Titres sous la loupe

ABB (ISIN: CH0012221716 / prix CHF: 22.70)
Pas facile de publier ses résultats dans des marchés aussi chahutés. Le groupe ABB a dû passer par cette douloureuse expérience alors que ses chiffres du 4e trimestre ressortaient un peu en dessous des attentes. La division « réseaux électriques » affichait la moins bonne performance due en partie à un effet de base puisqu’une grosse commande avait positivement impacté le 4e trimestre 2016.
Il est sans doute important de ne pas se noyer dans les résultats à court terme du groupe et de prendre un peu de recul. ABB est extrêmement bien gérée tant sur le plan de la stratégie que sur celui des coûts. Le groupe est solide financièrement (17% de ratio de dettes sur actifs), géographiquement bien diversifié et dispose de quatre divisions bien équilibrées en termes de contribution au résultat. L’automation industrielle, la robotique et le développement des réseaux électriques sont des secteurs d’avenir.
La société dispose de plus d’une grande crédibilité et d’une véritable « marque » au niveau mondial lui permettant de participer aux plus grands appels d’offres. La correction suite à la publication trimestrielle offre une excellente opportunité de rentrer sur le titre.
Acheter, objectif zone CHF 28.-

 

Pirelli (ISIN: IT0005278236, EUR 7.24)
Pirelli est la société leader dans la fabrication de pneus destinés aux marques de prestige, un marché en forte croissance. Ce positionnement lui permet de répercuter plus aisément les pressions sur les prix des matériaux (caoutchouc, pétrole) sur le prix de vente au consommateur final.
Les pneus à forte valeur ajoutée représentent près de 55% du chiffre d’affaires de Pirelli et 80% de son bénéfice. La dépense d’investissement est essentiellement allouée à ce segment, le plan stratégique à horizon 2020 prévoyant de réduire de 20% le volume de production de pneus standard.
Pirelli projette une amélioration du mix (plus de pneus pour véhicules de luxe, SUV et gamme hiver) et de la qualité des produits (ajout de capteurs, réduction du bruit). Ceci, couplé au programme de coupe des dépenses (unités de production situées dans les régions à main d’œuvre bon marché, optimisation du coût des matériaux) pourra soutenir la génération de cash-flow.
Le ratio d’endettement (50% de ratio dettes/actifs) est nettement plus élevé que celui des principaux concurrents (Nokian Renkaat, Michelin, Continental) ce qui constitue un point critique en cas de retournement conjoncturel. Il devrait progressivement être amené à diminuer.
Acheter, objectif EUR 8.50.

 

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