Le dollar bondit grâce aux tensions géopolitiques et au rapport sur l’emploi
Le taux de change EUR/USD a nettement reculé la semaine dernière, les opérateurs de marché s’étant rués sur le dollar dans un contexte de montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. L’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël a alimenté les craintes des investisseurs d’une escalade et dispersion du conflit dans la région, ce qui s’est notamment traduit par une forte hausse des cours de pétrole, la plus forte hausse hebdomadaire depuis mars 2023.
L’euro est passé d’un plus haut à environ 1,12$ à moins de 1,10$ la semaine dernière. Le très solide rapport sur l’emploi américain publié vendredi a enfoncé le clou sur le taux de change. Il faut dire que les créations d’emplois sont ressorties presque deux fois plus nombreuses qu’attendues et que le taux de chômage a diminué de manière inattendue à 4,05%. Ces solides chiffres ont fortement modéré les anticipations de baisse des taux de la Fed, la probabilité d’une nouvelle baisse de 50 points de base lors de la prochaine réunion en novembre ayant été réduite à néant contre 37% il y a une semaine.
L’EUR/USD a également été pénalisé la semaine dernière par des données économiques décevantes en zone euro, qui renforcent les perspectives d’une nouvelle baisse des taux de la BCE la semaine prochaine. L’indice PMI des services a diminué (51,4 contre 52,9) et la contraction du PMI manufacturier s’est accentuée (45 contre 45,8), car la demande de biens et de services dans la zone euro a chuté au rythme le plus rapide depuis huit mois, ce qui a entraîné des réductions du carnet de commandes et une légère accélération du rythme des suppressions d'emplois.
Graphique journalier du cours de l’EUR/USD - niveaux clés
L’évolution des tensions géopolitiques sera décisive pour l’action Chevron
Du point de vue de l’analyse technique, l’EUR/USD a enfoncé le seuil symbolique à 1,10$ la semaine dernière, se repliant ainsi sous creux de début septembre. Le taux de change a ainsi formé une figure en «double top» entre 1,12$ et 1,10$, qui témoigne d’un changement significatif du sentiment et suggère le début d’un renversement baissier.
Les perspectives redeviennent donc baissières sur l’EUR/USD et les prochains supports à surveiller seront à environ 1,0860$, puis le creux de début août à 1,08$.
En plus de l’évolution des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les publications de l’inflation IPC et IPP des Etats-Unis seront cruciales pour l’EUR/USD cette semaine. Une inflation américaine supérieure aux attentes diminuerait encore davantage les anticipations de baisse des taux de la Fed, ce qui renforcerait le dollar, tandis qu’une inflation inférieure aux attentes renforcerait les perspectives de baisse des taux, ce qui fragiliserait le dollar.
A moyen/long terme, les perspectives de l’EUR/USD restent toutefois positives en raison de la récente sortie par le haut du triangle symétrique dans lequel il évoluait depuis près d’un an. Par ailleurs, si les banques centrales réussissent leur «soft-landing» et que l’économie mondiale se remet à accélérer, l’euro a beaucoup plus de chances de profiter de ce contexte que le dollar.
Entrée | Short à 1,10$ |
Objectif | 1,0860$, puis 1,08$ |
Stop | 1,11$ |
Ratio risque/rendement | >1 |