Entre craintes et optimisme – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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Craintes du nouveau variant et d’une inflation en hausse. La perspective de relèvement des taux fait pression sur les valeurs technologiques.

Les principaux indices boursiers ont vacillé de haut en bas la semaine dernière provoqué par les craintes du nouveau variant et d’une inflation en hausse. Le président de la Réserve fédérale américaine a en effet pour la première fois avoué que le terme transitoire n’était plus approprié pour décrire l’inflation.

La situation contradictoire dans laquelle nous nous trouvons entraine une volatilité plus accrue pour cette fin d’année. D’un côté le variant Omicron pourrait ralentir la croissance et retarder le resserrement monétaire de la Fed, et de l’autre côté, l’inflation qui est au plus haut depuis 30 ans pourrait exacerber les pressions sur les chaines d’approvisionnement.

Craintes du nouveau variant et d’une inflation en hausse.

Vendredi les chiffres américains de l’emploi sont ressortis en dessous des attentes avec 210’000 postes créés en novembre contre 550’000 attendus. Le taux de chômage est cependant tombé à 4,2% contre 4,6% en octobre.

Les données décevantes des créations d’emplois amènent les investisseurs à penser que la Fed est contrainte de maintenir une politique accommodante, n’anticipant pas une hausse des taux d’intérêt, malgré la flambée de l’inflation. Mais cette perspective est démentie par les membres de la Fed, qui sont de plus en plus nombreux à adopter une direction plus restrictive.

Cette perspective de hausse des taux fait pression sur les valeurs technologiques. Les indices subissent des soubresauts dus à cette incertitude ambiante et à la fin d’année qui approche à grand pas et qui incite les investisseurs à prendre leurs bénéfices sur des marchés fortement valorisés.

Cette perspective de hausse des taux fait pression sur les valeurs technologiques.

Le marché des actions n’est pas le seul à subir des va-et-vient. Le rendement du 10 ans américain a fait le grand écart en passant de 1,49% à 1,35%.

La valeurs chinoises sont depuis quelques temps sous pression de la part des gouvernements américains et chinois dont les règles de cotations divergent. Didi en est la première victime, avec l’annonce de son delisting de la bourse de New York seulement 6 mois après son introduction. Dans la foulée, les autres titres chinois ont plongé, sous les rumeurs que leur tour arriverait.

La saga Evergrande continue avec un risque de défaut de plus en plus imminent. Le Premier ministre chinois a d’ailleurs déclaré que les réserves obligatoires des banques seront abaissées en temps voulu pour renforcer le soutien à l’économie réelle.

L’essentiel en bref

 
Secteur technologique chinois sous pression

L’annonce du delisting du New-York Stock Exchange de la société chinoise Didi, le Uber chinois, a semé la panique sur le secteur technologique de l’Empire du milieu. Après moins de 6 mois de cotation aux Etats-Unis, Didi a décidé, sous la pression du gouvernement chinois, de se retirer du marché américain. Il y a en effet une opposition de fonds entre les régulateurs boursiers des deux pays. Le Sénat américain a voté en mai une loi permettant au gendarme de la bourse américain de suspendre de cotation les sociétés étrangères qui ne répondraient pas à certains critères en matière de transparence. Les nouvelles émissions pourraient être interdites si les comptes des sociétés des trois dernières années n’étaient pas publiés selon les standards américains. Cette loi demande également que la transparence soit faite sur le contrôle effectif des états étrangers sur les sociétés étrangères. Ce positionnement est en porte-à-faux par rapport à celui du régulateur chinois qui demande lui à ce que les rapports d’audit sur les sociétés chinoises soient déposés en Chine et ne puissent être consultés par les régulateurs étrangers. Deux positionnements difficilement réconciliables. Malgré la panique de la semaine passée, la plupart des grandes valeurs chinoises cotées aux Etats-Unis telles que JD, Baidu ou Alibaba le sont également à Hong Kong dont la monnaie est indexée au dollar américain et n’est pas autorisée à fluctuer de plus de 1,28% depuis 2005. Les titres ADR (American Depositary Receipt) peuvent être échangés sans problème contre des titres cotés à Hong-Kong. Ce qui assure de facto une concordance des prix entre les deux places de bourses.

Comme le montre le graphique ci-dessus, l’évolution de l’indice technologique chinois par rapport à l’indice des pays émergents a déjà subi par le passé des fluctuations importantes. La correction actuelle, induite par le tour de vis du gouvernement chinois sur les pratiques de plusieurs secteurs d’activité n’est donc pas exceptionnelle. La panique de la semaine passée semble donc largement surfaite.

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