L’incertitude continue de perturber les marchés mondiaux, portée par une double onde de choc: une géopolitique en ébullition et des signaux économiques brouillés. La semaine a également été marquée par la décision de plusieurs Banques centrales, notamment de la Fed et de la BNS.
Dynamique fragile aux Etats-Unis
Le récent embrasement au Moyen-Orient, marqué par une série de frappes entre Israël et l’Iran, suscite de vives inquiétudes sur la stabilité régionale et ses répercussions sur les prix de l’énergie. D’autant plus que l’intervention surprise des Etats-Unis ce weekend, suscite des inquiétudes d’une guerre généralisée. L’escalade militaire menace l’accessibilité au détroit d’Ormuz qui concentre près de 20% des flux mondiaux de pétrole et alimente une forte volatilité sur les prix du brut, le baril étant passé de 60 à 75 dollars en deux semaines.
Face à cette situation tendue, les marchés cherchent des repères. Du côté de la Réserve fédérale américaine, la ligne est à la prudence. Lors de sa réunion du 18 juin, la Fed a maintenu ses taux inchangés, confirmant un ralentissement économique modéré et une remontée attendue de l’inflation, notamment liée à l’impact des tarifs douaniers. La croissance prévue pour 2025 a été abaissée à 1,4%, tandis que l’inflation est revue en hausse à 3%, loin de l’objectif de 2%. Si deux baisses de taux restent théoriquement envisagées cette année, le discours de J. Powell a nettement refroidi les espoirs d’un assouplissement dès l’été. Le consensus prévoit avec une légère majorité une baisse en septembre, mais l’inflexion pourrait être reportée au quatrième trimestre si les tensions inflationnistes persistent.
La dynamique macroéconomique américaine reste fragile. La production industrielle a reculé de 0,2% en mai, et les ventes de détail ont chuté de 0,9%, conséquence probable d’un effet d’anticipation des achats des consommateurs en avril lié aux hausses tarifaires. Le taux d’utilisation des capacités industrielles a légèrement baissé, tandis que le chômage est attendu en hausse à 4,5% d’ici fin 2025 selon les dernières estimations de la Fed.
La BNS baisse son taux directeur
En Europe, la dynamique est contrastée, avec peu de nouvelles sur le front macroéconomique. L’inflation en zone euro a ralenti sous l’objectif à 1,9% en mai, offrant un peu de répit.
La Banque nationale suisse a, sans surprise, abaissé son taux à 0%, la sixième baisse consécutive. Elle doit en parallèle gérer un franc suisse trop fort et un risque de déflation. D’ailleurs, ses projections d’inflation pour 2025 ont été réduites à 0,2% contre 0,4% attendu en mars dernier. Par ailleurs, les exportations horlogères suisses ont nettement reculé en mai (-10%) en comparaison annuelle. Les envois vers les Etats-Unis ont reculé après leur envolée du mois précédent dans l’anticipation de l’augmentation des droits de douane américains. Dans ce contexte, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a abaissé ses prévisions de croissance pour la Suisse de 10 points à 1,3% pour l’année en cours.
Les marchés boursiers mondiaux évoluent avec une certaine nervosité. Dans cet environnement, le S&P500 a baissé de 1,28% sur la semaine et le Nasdaq de 1,09%. Le Stoxx Europe 600 a perdu 1,54% et le SMI 2,26%.
L’essentiel en bref