L’inflation et le marché du travail restent stables aux Etats-Unis pour le moment
Le répit de 90 jours entre Washington et Pékin concernant la mise en place effective des droits de douane a largement dépassé les attentes du marché, générant une réponse positive mais mesurée sur les places financières.
Malgré ce recul tactique, l’agenda tarifaire de Donald Trump n’a pas été totalement abandonné. Le scénario de base, avec des droits de douane de 10% généralisés, reste historiquement élevé, alimentant les craintes d’une détérioration progressive des perspectives économiques mondiales et d’une inflation persistante.
Aux Etats-Unis, les derniers indicateurs montrent pour l’instant une inflation modérée. L’indice des prix à la consommation (CPI) a ralenti à 2,3% sur un an en avril, contre 2,4% en mars, principalement en raison de la baisse des prix des carburants. L’inflation sous-jacente est restée stable à 2,8%. Côté production, l’indice des prix à la production (PPI) a reculé de manière inattendue de 0,5%.
La consommation des ménages, moteur de l’activité économique américaine, demeure modeste, avec des ventes au détail en légère hausse (+0,1%), tandis que la production industrielle est restée inchangée. Sur le front de l’emploi, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage sont stables, mais la hausse des rendements obligataires à 10 ans signale une inquiétude croissante face aux tensions sur l’offre et aux secousses affectant les chaînes d’approvisionnement.
L’abaissement de la note de crédit des Etats-Unis par Moody’s souligne les incertitudes quant à la politique budgétaire du président américain. Le 30 ans américain a atteint le niveau préoccupant de 5% reflétant les doutes concernant la capacité de l’administration Trump à maitriser ses déficits publics.
Ces chiffres mitigés renforcent les anticipations d’un assouplissement monétaire par la Fed, vraisemblablement en septembre.
Perspectives de croissance ternes en Europe
En zone euro, le PIB n’a progressé que de 0,3% au premier trimestre. Les perspectives à moyen terme restent ternes, le FMI a même abaissé ses prévisions de croissance à 0.8% pour 2025. Les surtaxes américaines sur des secteurs clés, comme l’automobile et les métaux, freinent toute reprise vigoureuse. La stagnation post-pandémie, exacerbée par la crise énergétique liée à l’Ukraine, continue de peser sur la dynamique économique européenne.
Les prix du pétrole ont chuté de plus de 3%, après des déclarations de D. Trump évoquant une possible détente avec l’Iran sur le dossier nucléaire. Cette évolution illustre la forte sensibilité des marchés à l’environnement géopolitique et au risque de choc externe.
Dans ce contexte, les marchés hésitent entre soulagement et incertitude. L’indice du S&P500 a rebondi de 5,27%, et l’indice technologique du Nasdaq 100 de 6,81% sur la semaine. L’indice du Stoxx Europe 600 a terminé en hausse de 2,10% et le SMI de 2,05%.
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