La semaine a été marquée par plusieurs évènements, notamment la suspension des droits de douanes sur l’Europe jusqu’au 9 juillet, les résultats de Nvidia et la remise en question de la légitimité des droits de douanes réciproques par le Tribunal de commerce international des Etats-Unis.
États-Unis: tensions douanières et signaux économiques mitigés
Le principal catalyseur du rebond boursier a été la décision du Tribunal de commerce international des Etats-Unis de suspendre une grande partie des droits de douane imposés par l’administration Trump. Ce jugement, qui remet en cause la légalité de ces taxes, a été salué par les marchés, bien que la Maison Blanche dispose encore de moyens juridiques pour contourner cette décision. Une cour d’appel a d’ailleurs rapidement suspendu cette décision en attendant un jugement définitif. En fin de semaine, Donald Trump a accusé la Chine de ne pas avoir respecté les conditions de l’accord de détente entre les deux pays pour abaisser leurs droits de douane, ravivant l’inquiétude sur les marchés financiers.
Dans ce climat incertain, les données économiques américaines ont apporté un certain soulagement. Le PIB du premier trimestre s’est contracté de 0,2% contre un repli de 0,3% attendu, tandis que la confiance des consommateurs a nettement progressé en mai. Toutefois, les commandes de biens durables ont chuté de 6,3%, avec une baisse marquée de 1,3% pour les biens d’équipement hors défense et aviation, un indicateur clé de l’investissement des entreprises.
Sur le front monétaire, les «minutes» de la Fed révèlent des inquiétudes croissantes autour d’une possible combinaison entre inflation et ralentissement économique, alimentée par l’instabilité commerciale. L’indice PCE, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, a légèrement reculé à 2,1% au mois d’avril. L’institution reste prudente face à l’impact encore flou des politiques douanières sur les prochains mois, renforçant les attentes d’un maintien des taux.
Europe: vers un assouplissement monétaire
En Europe, les signaux sont plus favorables à un assouplissement monétaire. La confiance des consommateurs s’améliore et l’inflation française est ressortie à 0,6% en mai, bien en dessous des 0,9% attendus. Les marchés anticipent une baisse de 25 points de base des taux directeurs par la BCE lors de sa réunion du 6 juin.
En Suisse, les effets des tensions commerciales se font sentir. Les exportations vers les Etats-Unis ont reculé, à l’exception du secteur horloger. Le Conseil fédéral a approuvé un mandat de négociation avec les Etats-Unis, espérant éviter une détérioration plus large des relations économiques bilatérales.
Sur le front des entreprises, Nvidia a une fois de plus surpassé les attentes de Wall Street. La demande robuste pour ses produits d’IA et de data centers a rassuré les investisseurs sur le secteur malgré les restrictions américaines à l’exportation vers la Chine.
Malgré des signaux économiques globalement positifs et des résultats d’entreprises solides, l’instabilité réglementaire et géopolitique pèse sur les marchés. L’indice du S&P 500 a progressé de 1,19% sur la semaine, le Nasdaq de 0,99%, le Stoxx Europe 600 de 0,65%, alors que le SMI a reculé de 0,35%.
L’essentiel en bref