Détente du sentiment du marché – Flash boursier Bonhôte

Pierre-François Donzé, Julien Staehli, Karine Patron, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

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L’Allemagne renoue avec la croissance. La Fed a opté pour un statut quo.

Le sentiment du marché s’est quelque peu détendu lorsque la Fed a rassuré sur le fait qu’elle n’allait pas remonter les taux, rappelant que la croissance américaine demeurait forte et qu’il n’y a pas de risque de stagflation. De même, les chiffres de l’emploi sont venus soutenir la détente des rendements obligataires ainsi que la hausse des actions entamée jeudi par le discours moins agressif qu’anticipé de J. Powell.

Ainsi le marché obligataire a repris son souffle, le 10 ans américain est tombé à 4,50% et le 10 ans allemand à 2,49%.

La baisse de l’inflation et des prix de l’énergie ont permis à l’Allemagne de renouer avec la croissance. Ainsi l’activité économique allemande a crû au 1er trimestre 2024, de 0,2% après un recul sur l’ensemble de l’année 2023.

La zone euro est aussi sortie de sa récession technique avec un PIB en hausse de 0,3% au 1er trimestre 2024, alors qu’il avait reculé les deux trimestres précédents. L’inflation en d’avril s’est stabilisée à 2,4%, alors que corrigée des éléments volatils, elle a poursuivi sa baisse à 2,6% sur un an, contre 2,9% en mars.

L’activité manufacturière a continué sa contraction pour le 22e mois consécutif, l’indice PMI harmonisé est ressorti à 45,7. Le fort recul des nouvelles commandes depuis 4 mois reflète la faiblesse de la demande en zone euro. L’économie européenne est enlisée dans une stagnation depuis 1,5 an, ce qui plaide en faveur d’une baisse des taux de la part de la BCE en juin.

Du coté des Etats-Unis, la Fed a opté pour maintenir ses taux directeurs faisant état d’une inflation plus persistante que prévu et d’un marché de l’emploi encore trop tendu. Elle a écarté l’hypothèse d’une hausse des taux et annoncé qu’elle ralentira le rythme de la réduction de son bilan dès le mois de juin pour alléger la pression sur les rendements obligataires.

La Fed reste dépendante des données qui laissent peu de place à un essoufflement des prix. L’ISM manufacturier est tombé en zone de contraction, légèrement inférieur aux attentes, à 49,2, mais avec une composante prix très robuste et des nouvelles commandes en contraction. Celui des services a également basculé dans la zone de contraction à 49,4 avec aussi une composante prix plus forte qu’anticipé.

Cependant, les chiffres de l’emploi, publiés vendredi, ont fait état d’un marché de l’emploi qui commence à plier. Ainsi l’économie américaine a créé moins d’emplois au mois d’avril qu’attendu, 175’000 contre 240’000 prévu, alors que la hausse des salaires a décéléré de 0,2% sur le mois. Le taux de chômage est monté à 3,9% en avril. Ce ralentissement du marché de l’emploi américain est perçu comme une bonne nouvelle par les marchés, car il ôte de la pression à l’économie et est un argument en faveur d’une baisse des taux de la Fed.

Le S&P500 est monté de +0,55% sur la semaine, le Nasdaq de +1,43%, tandis que le Stoxx Europe 600 a baissé de -0,48%.

L’essentiel en bref

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