Baisse de taux reportée par la vigueur du marché du travail? – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Pierre-François Donzé, David Zahnd et Bertrand Lemattre, Banque Bonhôte & Cie SA

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La Fed cible trois baisses de taux en 2024. L’inflation ralentit en Europe.

Les marchés actions ont été soutenus par les résultats des valeurs technologiques américaines. Et, à la suite du discours plutôt prudent du président de la Fed, quant à une baisse des taux d’intérêt dès le mois de mars, les rendements obligataires ont connu un léger rebond.

Le taux 10 ans US a rebondi au-dessus de 4%, alors que le rendement allemand se situe au-dessus de 2,25%.

La vigueur du marché du travail américain, qui a créé 353’000 postes non agricole au mois de janvier contre 180’000 attendu, reporte la perspective d’une première baisse de taux de la part de la Fed. En effet, le marché du travail plutôt tendu fait peser un risque de rebond de l’inflation, via notamment des hausses de salaires, ce qui explique la prudence de l’institution à court terme. D’ailleurs, le président de la Fed a laissé entendre lors de son intervention qu’il fallait plutôt s’attendre à 3 baisses de taux dans le courant de l’année et non pas 4.

Ainsi, le nombre d’offres d’emploi a progressé en décembre, ce qui témoigne de la résistance du marché du travail aux hausses de taux d’intérêt. Les offres d’emploi ont rebondi à 9’026 millions en décembre, selon le dernier sondage du département du Travail.

Dans le même temps, 224’000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage ont été annoncées la semaine du 22 janvier, un chiffre en hausse de 9’000 par rapport au chiffre de la semaine précédente.

Sur le plan de l’activité économique, le secteur manufacturier a enregistré un rebond en janvier. Ainsi, l’indice PMI du secteur est ressorti à 50,7 après 47,9 pour décembre. Les nouvelles commandes ont renoué avec la croissance, mais l’inflation des coûts a accéléré pour atteindre son rythme le plus élevé depuis neuf mois.

Toutefois, l’augmentation de la productivité, qui contribue à réduire l’inflation, a fortement rebondi au second semestre 2023, permettant une croissance du pouvoir d’achat des Américains et un recul des pressions inflationnistes.

En Europe, l’inflation a ralenti en janvier et est ressortie conforme aux attentes en rythme annuel. L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européenne (IPCH) a augmenté de +2,8% sur un an le mois dernier après +2,9% en décembre. En excluant les éléments les plus volatils, soit les produits alimentaires non transformés et l’énergie, l’inflation a ralenti à 3,6% après 3,9% le mois précédent. L’inflation a notamment poursuivi son ralentissement en Allemagne en janvier pour atteindre son plus bas niveau en 2 ans et demi, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique.

Dans ce contexte, le S&P 500 termine la semaine avec un gain de +1,38%, le Nasdaq progresse de +1,12%, alors que le Stoxx Europe 600 est resté stable avec +0,02%.

L’essentiel en bref

 


Où est la limite?

Les publications des 7 magnifiques ont été diverses, mais un thème récurrent soutien la croissance de ces valeurs, l’intelligence artificielle (IA).

En effet, chacune a fait part de développement de solutions utilisant l’IA et qu’une large partie de leur CAPEX sera destinée à la thématique qui va s’avérer porteuse sur les années à venir au fur et à mesure de son adoption par les entreprises.

D’ailleurs, Alphabet, Meta Platforms et Amazon ont toutes offert des réflexions progressives sur les améliorations liées à l’IA dans leurs portefeuilles respectifs. Meta, a même relevé de USD 2 mrds le plafond de ses prévisions de dépenses d’investissement pour 2024, à USD 37 mrds.

La croissance a été soutenue par leur activité du cloud avec l’adoption de nouvelles solutions utilisant l’IA. Azure de chez Microsoft a accéléré de +28%, AWS d’Amazon de +24% et Google cloud a crû de +26%. La publicité numérique a également connu une accélération au dernier trimestre 2023 et est venue soutenir les revenus d’Alphabet et d’Amazon.

Les excellents résultats du 2e trimestre ont renforcé la position de leader en matière d’IA de Microsoft. La société est bien positionnée pour tirer parti de l’accélération de la thématique de manière rentable dans de nombreux axes: productivité, sécurité et consommation de l’entreprise. Lors de la conférence, le Management a révélé que la productivité des employés de Microsoft utilisant GenAI s’est améliorée de 70% pour des tâches spécifiques. La direction a voulu souligner la capacité d’économie de dépenses d’exploitation lors d’utilisation d’outils d’IA à grande échelle par les entreprises.

Ainsi la thématique de l’IA est certes porteuse et ces développements vont constituer un soutien de croissance à ces entreprises technologiques. Toutefois, cette accélération est déjà en partie reflétée dans les prix. En effet, les valorisations de ces sociétés sont tendues et appelle à la prudence sur ces dossiers à court terme.

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