Les taux de vacance à des «niveaux records»

AWP

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Selon les statistiques présentées par la Finma, plus de 60’000 logements destinés à la location étaient inoccupés en Suisse cette année.

Les taux de vacance dans l’immobilier locatif ont atteint «des niveaux records», exerçant une pression sur les loyers et les rendements des investisseurs, a averti mardi l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) dans son rapport sur les risques en 2019.

«L’activité soutenue de construction d’une part et le déclin du solde migratoire d’autre part conduisent à une offre excédentaire dans l’immobilier résidentiel», a souligné le gendarme des marchés financiers dans son étude.

Ces déséquilibres renforcent «les risques de futures chutes substantielles de prix dans le domaine des immeubles de rendement».

Selon les statistiques présentées par la Finma, plus de 60’000 logements destinés à la location étaient inoccupés en Suisse cette année. Le taux de vacance se situait en moyenne nationale à un peu plus de 1,5%, en hausse constante depuis 2009.

Si les prix dans l’immobilier de rendement venaient à chuter, cela augmenterait le risque de défaillance sur les hypothèques qui devraient être absorbées par les fonds propres des banques ayant émis ces crédits. Les fonds axés sur l’immobilier seraient également négativement impactés par une telle situation de crise.

Les assureurs, fortement engagés dans l’immobilier, se retrouveraient aussi dans la tourmente. Un effondrement des prix du foncier pèserait à hauteur de «plusieurs milliards de francs» sur leurs actifs sous gestion.

Les logements destinés à l’achat sont moins concernés par la problématique d’une offre excédentaire. Selon le régulateur, le taux de vacance dans ce domaine est resté relativement constant ces dernières années.

La Finma change d’avis sur l’autorégulation

Fin novembre, le Conseil fédéral avait renoncé à prendre des mesures dans le domaine des objets résidentiels de rendement, disant vouloir privilégier «une autorégulation du secteur».

L’Association suisse des banquiers (ASB) avait en effet modifié en juin la norme prudentielle minimale d’autorégulation pour le financement des immeubles de rendement, devant entrer en vigueur au 1er janvier 2020.

Cette dernière prévoit que le preneur de crédit doit désormais apporter au moins un quart de la valeur de nantissement sous forme de fonds propres, au lieu des 10% requis jusqu’ici. Le principe de la valeur minimale - financement de l’écart entre le prix d’achat et la valeur de nantissement exclusivement par des fonds propres - continue de s’appliquer.

De plus, la dette hypothécaire devra être amortie des deux tiers de la valeur de nantissement au plus tard dans les dix ans, contre 15 ans actuellement.

La Finma avait apporté début juillet son blanc-seing à l’autorégulation de l’ASB, estimant que «les modifications apportées durcissent les exigences concernant le nantissement et l’amortissement des crédits hypothécaires destinés à des immeubles de rendement».

Mardi, le patron de la Finma, Mark Branson, a pourtant dit douter que l’autorégulation décidée par les banques suisses soit suffisante pour endiguer la bulle spéculative dans l’immobilier de rendement. Le régulateur va donc «suivre de près» les établissements sur ce dossier, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.

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