UBS convainc dans la gestion de fortune, mais peine à économiser

AWP

2 minutes de lecture

La gestion de fortune a fait mieux que prévu, mais n’est pas parvenue à combler l’effet négatif des taux bas et des incertitudes géopolitiques. Action stable.

La débâcle attendue au troisième trimestre n’a pas eu lieu pour UBS. La grande banque, bien qu’en recul dans ses principales lignes de métier, a limité les dégâts et même décoiffé les attentes dans la gestion de fortune. Cependant, le géant zurichois ne parvient pas à réduire ses coûts et se voit contraint de prendre de nouvelles mesures d’économie.

Même avec un recul de 16% sur un an du bénéfice net, le numéro un bancaire helvétique peut se targuer d’avoir dépassé les attentes au troisième trimestre. Ce partiel s’annonçait compliqué pour UBS, en raison de la persistance des taux bas et les incertitudes géopolitiques qui plombent les marchés financiers. Ces difficultés devrait perdurer, à en croire la banque.

«Compte tenu du contexte de marché, nous avons livré un résultat solide et des rendements attrayants», a indiqué mardi Sergio Ermotti, directeur général, cité dans un communiqué.

Le résultat net de 1,05 milliard de dollars (presque autant en francs) s’inscrit dans la fourchette haute des prévisions du consensus AWP, comme la majorité des indicateurs à l’échelle du groupe. Seules les recettes, réduites de 4% à 7,09 milliards, déçoivent les attentes.

UBS s’est particulièrement distingué dans la gestion de fortune, activité stratégique. La division Global Wealth Management (GWM) a subi un recul de 5% du bénéfice avant impôts à 919 millions. Cette ligne de métier a néanmoins dépassé les attentes des analystes les plus optimistes. La Banque cantonale de Zurich salue notamment le niveau des marges brute et nette.

GWM a enregistré des entrées nettes d’argent de 15,7 milliards de dollars entre juillet et septembre. Au troisième trimestre 2018, avant que la grande banque ne passe sa comptabilité en billet vert, la collecte avait atteint 13,5 milliards de francs. Les volumes gérés par la division gestion de fortune atteignaient 2502 milliards de dollars (+3% sur trois mois) au terme de la période sous revue.

A l’échelle du groupe, UBS administrait des actifs à hauteur de 3422 milliards, en hausse de 1,2%.

Les analystes ont relevé la performance de l’unité administrative Corporate Centre, qui a subi une perte de 200 millions, moins élevée que prévu. La division Personal & Corporate Banking a complétement manqué les attentes.

La division de banque d’affaires (Investment Banking) a vu son bénéfice avant impôts fondre de moitié, bien plus qu’attendu, en raison d’une érosion des recettes et d’une hausse des charges.

Nouvelles mesures d’économie

Certains analystes évoquent le repli du ratio de fonds propres de première catégorie (CET1) à 13,1% (-0,2 point). Mais, dans l’ensemble, les commentaires demeurent magnanimes vis-à-vis du géant bancaire zurichois.

Sergio Ermotti ne semble cependant pas satisfait du niveau de rentabilité du groupe. Il a annoncé de nouvelles mesures d’économies. La direction de la banque table sur des coûts de restructuration de 100 millions de dollars pour le dernier partiel 2019, après 69 millions au troisième trimestre.

Malgré les efforts déployés pour réduire les coûts, UBS n’est pas parvenue à raboter ses charges opérationnelles, qui ont stagné à 5,74 milliards de francs. Les provisions pour litiges n’ont pas pesé davantage sur la performance, puisqu’elles sont restées stables (-0,2%) à 2,50 milliards de francs, dont 516 millions pour l’affaire en France.

Sans tenir compte des frais liés aux litiges, le ratio coût/revenu s’est détérioré de 0,7 point sur un an à 77,7%. Sur chaque franc gagné, UBS dépense ainsi presque 78 centimes de charges.

Malgré cela, la Banque cantonale de Zurich va revoir ses estimations à la hausse de 3 à 5%. L’analyste titulaire se dit surpris positivement par l’évolution des coûts, mais attend une confirmation dans les trimestres à venir.

L’action UBS a terminé la séance stable à 11,45 francs, dans un indice SMI en hausse de 0,26%.

A lire aussi...