Swiss Re: perte de près de 300 millions sur neuf mois

AWP

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«Les neuf premiers mois de l’année ont été marqués par une convergence d’événements qui ont affecté la performance financière», a indiqué le directeur général (CEO) de Swiss Re, Christian Mumenthaler.

Swiss Re a bouclé le troisième trimestre dans le rouge vif, en raison de la hausse des dommages occasionnés par les catastrophes naturelles. Si la perte de 442 millions de dollars essuyée entre juillet et septembre s’est avérée nettement inférieure à ce que redoutait le marché, certains indicateurs sont restés en deçà des expectatives.

«Les neuf premiers mois de l’année ont été marqués par une convergence d’événements qui ont affecté la performance financière», a indiqué le directeur général (CEO) de Swiss Re, Christian Mumenthaler, cité dans un communiqué, évoquant les turbulences sur les marchés financiers, l’augmentation des sinistres liés aux catastrophes naturelles, la flambée de l’inflation et la guerre en Ukraine.

Pré-annoncé il y a une dizaine de jours, le débours depuis le début de l’année se monte à 285 millions de dollars, contre un bénéfice de 1,26 milliard sur la même période en 2021.

Dommages en crue

Fortement affectée par l’ouragan Ian, qui a ravagé la Floride et la Caroline du Sud fin septembre mais aussi les inondations en Australie et en Afrique du Sud, la division Dommages (P&C) a bouclé les neuf premiers mois de 2022 sur une perte nette de 283 millions de dollars, contre un gain de 1,5 milliard sur la même période en 2021.

Le ratio combiné (rapport entre les primes encaissées et les prestations versées, ndlr) est ressorti à 106,1%, en hausse de 8,6 points de pourcentage (pp). Ajusté des effets jugés exceptionnels, cet indicateur s’est inscrit en légère baisse, à 96,2%, mais toujours au-dessus des 94% visés par l’entreprise.

Au contraire, les affaires de réassurance-vie (L&H), déficitaires l’an dernier en raison de la surmortalité occasionnée par la pandémie de Covid-19, ont dégagé un bénéfice net de 221 millions de dollars.

Dans l’assurance directe aux entreprises (CorSo), le bénéfice net a chuté de 16,2% pour s’établir à 356 millions, mais avec un ratio combiné de 93,1% sur les neuf premiers mois, Swiss Re devrait être en mesure d’atteindre l’objectif fixé pour cette division (moins de 95%).

La progression des primes nettes (+1,3% à près de 32,37 milliards de dollars) a été freinée par des effets de change négatifs, ajustée desquels la croissance eût été de 5,2%, précise le numéro deux mondial de la branche.

Fonds propres amputés

A fin septembre, Swiss Re affichait des fonds propres à hauteur de 11,91 milliards de dollars, en baisse de près d’un cinquième par rapport à fin juin et de moitié depuis le bouclement de 2021. En téléconférence, le directeur financier (CFO) John Dacey s’est voulu rassurant, insistant sur la solidité de la capitalisation, rappelant les 274% du ratio de solvabilité SST début juillet.

Afin de préparer son bilan aux conséquences du renchérissement, Swiss Re a agrémenté les provisions à cet effet de 700 millions de dollars depuis le début de l’année. «Nous procéderons à d’autres ajustements de nos réserves si nécessaire», a assuré le CFO.

Les actionnaires en tout cas ne devraient pas être en reste, selon le responsable, qui a affirmé qu’ils seront gratifiés d’un dividende au moins égal à celui de l’année précédente. «Mais je ne pense pas que nous prendrons d’autres mesures en matière de capital», a-t-il poursuivi, laissant entendre qu’il n’y aurait pas de rachat d’actions l’année prochaine.

Si le résultat net, le ratio combiné CorSo et les fonds propres ont dépassé les attentes des analystes du consensus AWP, le volume des primes et le ratio combiné P&C ont manqué le coche.

Ce dernier a même manqué la moyenne des projections de 2,6 points de pourcentage (pp), et l’objectif plafonné à 94% cette année ne sera pas atteint, prédit la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans une note.

Comme indiqué il y a une dizaine de jours, Swiss Re s’attend à ne pas atteindre son objectif de rendement des fonds propres (RoE) de 10% fixé pour l’ensemble de l’année, mais la direction se dit «toujours confiante» pour ses ambitions à moyen terme, à savoir un RoE de 14% à l’horizon 2024.

La copie présentée par le géant zurichois n’a pas eu l’heur de plaire aux détenteurs de capitaux. A 11h25, la nominative Swiss Re se délestait de 3,1% à 74,84 francs, ce qui lui valait de figurer dans le wagon de queue d’un SMI en repli de 0,20%.

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