NatWest renoue avec les bénéfices en 2021 grâce aux reprises de provisions

AWP

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Le bénéfice net part du groupe s’est affiché à 2,95 milliards de livres, contre une perte de 753 millions de livres un an plus tôt.

La banque britannique NatWest a renoué avec les bénéfices en 2021, portée par le rebond de l’économie qui lui a permis des reprises de provisions pour impayés, et d’augmenter largement les bonus.

Le bénéfice net part du groupe s’est affiché à 2,95 milliards de livres, contre une perte de 753 millions de livres un an plus tôt. La banque a repris 1,28 milliard de provisions l’an dernier, a-t-elle précisé vendredi dans un communiqué.

NatWest Group «a réalisé une solide performance opérationnelle en 2021» et le groupe a «atteint (son) objectif de réduction des coûts de 4%», s’est félicitée la directrice générale Alison Rose citée dans le communiqué.

La banque a notamment «continué à progresser dans son retrait progressif du marché irlandais», une décision annoncée un an plus tôt pour faire des économies.

NatWest annonce en parallèle un ralentissement de ses réductions de coûts sur les deux prochaines années, en raison notamment de l’inflation, qui s’envole dans le pays.

Le chiffre d’affaires est resté stable sur un an, à 10,28 milliards de livres, inférieur aux attentes des investisseurs qui s’attendaient à le voir progresser.

Les actions du groupe chutaient de 2,95% à 233,20 pence vendredi vers 11H20 GMT à la Bourse de Londres.

NatWest affiche «un optimisme réservé» dans un contexte d’»incertitude persistante» des perspectives économiques, relève Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

«Il est probable que les investisseurs attendent davantage des banques dans le contexte favorable des taux d’intérêts», selon Sophie Lund-Yates, en référence aux récentes hausses de la Banque d’Angleterre pour tenter de calmer l’inflation.

NatWest a reconnu vendredi que les augmentations des taux d’intérêts peuvent «soutenir les revenus» de la banque mais prévient que des hausses prononcées pourraient aussi «avoir des effets macroéconomiques aux conséquences défavorables pour l’entreprise».

Les prêts immobiliers risquent notamment de ralentir si les emprunts deviennent plus coûteux.

Sophie Lund-Yates note que le groupe pourrait avoir des difficultés à trouver d’autres relais de croissance à court terme alors que le marché immobilier britannique a «peut-être passé le pic de la demande».

Les bonus s’envolent

Selon les analystes, la banque s’expose à des critiques du public alors les bonus s’envolent de 44% à 298 millions de livres - même s’ils sont encore 3% sous leurs niveaux pré-pandémie - dans un contexte de hausse du coût de la vie pour une grande majorité de Britanniques.

Les résultats de la banque sont aussi marqués par des charges liées à ses démêles judiciaires l’an dernier. Une lourde amende infligée en décembre par la justice britannique, près de 265 millions de livres, dans une affaire de blanchiment, suivie par une amende de 35 millions de dollars aux Etats-Unis dans une affaire de fraudes.

Après être tombées à des planchers record en 2020, l’action du groupe a globalement retrouvé ses niveaux pré-pandémie, relève toutefois Michael Hewson, analyste chez CMC Markets et «la banque a généré des bénéfices constants ces 12 derniers mois».

Le groupe va distribuer un dividende de 7,5 pence par action et annonce un programme de rachat d’actions ordinaires jusqu’à 750 millions de livres pour la première moitié de l’année en cours. Il prévoit de «distribuer au minimum un milliard de livres à la fois en 2022 et en 2023» en dividendes.

L’an dernier la banque a «distribué plus de 3,8 milliards de livres de capital à (ses) actionnaires, dont 1,7 milliard au contribuable», a encore fait valoir la banque, nationalisée lors de la crise financière de 2008 et dont le gouvernement détient encore un peu plus de la moitié du capital.

L’exécutif a commencé à réduire sa participation au capital de NatWest ces dernières années et prévoit de continuer de le faire. La banque se dit prête à «participer aux rachats» de ses parts dans la limite de «4,99% du capital par période de 12 mois».

 

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