La banque d’affaires Rothschild & Co a publié jeudi un bénéfice net de 128 millions d’euros au premier semestre, moitié moins que l’an dernier, du fait du coup de frein des fusions et acquisitions.

«Après deux années exceptionnelles en 2021 et 2022, nous publions des résultats solides pour ce premier semestre», a expliqué lors d’une présentation à la presse François Pérol, associé et coprésident du comité exécutif de la banque d’affaires.

Les revenus ont atteint 1,24 milliard d’euros entre janvier et juin, soit 10% de moins que l’année dernière sur la même période.

Le résultat net est conforme à celui communiqué par la banque le 19 juin, estimé alors à 125 millions d’euros.

L’activité de conseil financier est sans surprise celle qui souffre le plus, avec un chiffre d’affaires en baisse de 21%, à 676 millions d’euros.

«La banque d’affaires a été impactée par la forte baisse du marché mondial des fusions et acquisitions», a souligné M. Pérol.

Le resserrement des conditions financières et l’incertitude géopolitique ont mis depuis plusieurs trimestres un coup de froid sur le marché.

La banque privée, réservée aux clients fortunés, associée à la gestion d’actifs, a vu son revenu progresser de 24% et fait état d’une «forte collecte nette» et d’une «performance positive du marché» dans la première moitié de l’année.

Les résultats de Rothschild & Co contrastent ce semestre avec ceux de son concurrent de toujours, la banque d’affaires Lazard.

Cette dernière, plus dépendante du conseil financier et des opérations d’envergure, a annoncé le 27 juillet une perte nette de 146 millions de dollars entre janvier et juin.

L’offre publique d’achat (OPA) de Rothschild & Co par la holding de la famille Rothschild, Concordia, lancée le 24 juillet, suit par ailleurs son cours.

Au dernier pointage communiqué par M. Pérol, le consortium d’investisseurs autour de Concordia détient déjà plus de 80% du capital et de 85% des droits de vote, s’approchant donc du seuil de retrait de cote de 90%.

La banque d’affaires avait réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de près de 3 milliards d’euros, pour un bénéfice net de 606 millions d’euros, après une année 2021 record.

Dans la lignée du premier semestre, les ambitions sont plus réduites en 2023, avec environ 280 millions d’euros de bénéfice attendu.