La plateforme basée à Berlin préfère se concentrer sur ses activités européennes où sa croissance demeure bridée par le superviseur allemand.
La néobanque allemande N26 a annoncé mardi mettre fin à son projet d’implantation au Brésil, un choix stratégique pour se concentrer sur ses activités européennes où sa croissance demeure bridée par le superviseur allemand.
N26 va «interrompre sa phase de test au Brésil» et «mettre fin à ses opérations sur le marché», annonce la banque berlinoise dans un communiqué.
Cette décision «souligne la stratégie de N26 consistant à se concentrer sur ses principaux marchés européens», parmi lesquels figurent l’Allemagne et la France, poursuit l’entreprise.
Une phase pilote auprès de clients sélectionnés avait été lancée au Brésil il y a deux ans, mais sans jamais déboucher sur une offre grand public, dans un marché dominé par le géant local Nubank, une des principales banques numériques au monde.
La soixantaine de salariés au Brésil va se voir proposer une offre de reclassement interne, selon le communiqué.
Il y a deux ans, N26 annonçait son retrait des Etats-Unis, après s’y être lancée courant 2019.
La banque, qui compte 1.700 salariés, détient près de 8 millions de clients dans vingt-quatre pays d’Europe.
L’établissement a mis depuis sa création en 2013 l’accent sur la croissance rapide de la clientèle, mais s’est vu imposer en 2021 un plafond de 50.000 clients nouveaux mensuels par le superviseur financier allemand.
La Bafin a dénoncé à l’époque des lacunes dans les structures de la banque, concernant notamment la lutte contre le risque de blanchiment, allant jusqu’à nommer un représentant spécial pour superviser les activités de la jeune société.
Les dirigeants de la banque espèrent désormais que le dit plafond va être prochainement relevé, à 60.000 clients mensuels, dès lors que la Bafin aura attesté de progrès dans la gestion des comptes, a écrit fin octobre le Financial Times.
Contacté par l’AFP, la Bafin n’a pas fait de commentaire.
N26 présentera ses comptes de l’année 2022 à la fin novembre.
En 2021, ses pertes se sont creusées à 172 millions d’euros malgré une hausse annuelle de 50% de ses recettes, à 182,4 millions d’euros.