«Notre horizon de rentabilité se situe à 24 mois», assure la néobanque allemande tout en annonçant une perte nette de 172,4 millions d’euros pour l’an dernier, contre 150,7 millions un an plus tôt.
La néobanque allemande N26, qui a encore creusé ses pertes en 2021, affirme viser la rentabilité d’ici deux ans et se met «en ordre de bataille» pour une future entrée en bourse, selon un dirigeant.
«Nous visons à terme d’entrer en bourse mais en cherchant à le faire dans des conditions favorables», qui signifient de «se rapprocher de la rentabilité», a expliqué mardi à l’AFP Jérémie Rosselli, directeur général de N26 pour la France et le Benelux.
«Notre horizon de rentabilité se situe à 24 mois», soit d’ici fin 2024, précise-t-il, en comptant sur une accélération mécanique des recettes alors que l’ère des taux d’intérêt historiquement bas prend fin.
Les comptes financiers de N26 pour 2021 communiqués mardi font état d’une perte nette de 172,4 millions d’euros, contre 150,7 millions un an plus tôt.
Les ventes nettes ont elles grimpé de 67% à 120,3 millions d’euros, en faisant fructifier les dépôts des clients parvenus à 6,1 milliards d’euros fin 2021, contre 4,0 milliards en 2020.
Dans un environnement de taux en hausse, «le chiffre d’affaires par client va augmenter», estime M. Rosselli.
N26 a lancé une activité de crédit en Allemagne (découvert bancaire, crédit à la consommation) et une offre de paiement fractionné en France, Espagne et en Allemagne.
La néobanque s’est vu imposer l’an dernier par le gendarme allemand de la finance Bafin de limiter à 50.000 ses nouveaux clients par mois sur ses 24 marchés européens. Sa croissance rapide risquait, selon le superviseur, de l’exposer à des risques opérationnels, par exemple en cas de choc financier.
N26 dit continuer à investir pour se conformer à la réglementation, prévenir la fraude en ligne et évoluer vers la forme de «holding financière», un préalable avant d’entrer en bourse, selon un communiqué.
En 2021, elle a levé plus de 900 millions de dollars (927 millions d’euros) auprès d’investisseurs privés, portant sa valorisation à plus de 9 milliards de dollars (9,3 milliards d’euros), supérieure à celle de la seconde banque allemande Commerzbank.