Fusion Société Générale/Crédit du Nord: 3'700 suppressions de postes

AWP

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«Ces suppressions de postes s’appuieront sur les départs naturels (estimés à 1'500 par an d’ici 2025) et la priorité donnée aux reclassements et mobilités internes», a précisé le groupe.

Regroupements d’agences, fusion des réseaux: le groupe Société Générale a détaillé mardi la fusion de son réseau de banque de détail avec celui de Crédit du Nord, qui entraînera 3’700 suppressions nettes de postes entre 2023 et 2025, «sans aucun départ contraint».

«Ces suppressions de postes s’appuieront sur les départs naturels (estimés à 1’500 par an d’ici 2025) et la priorité donnée aux reclassements et mobilités internes», précise le groupe dans un communiqué.

«Nous utilisons une démarche progressive, étalée dans le temps», a assuré à l’AFP Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe. «Cela nous permet de débuter tous nos parcours de formation, d’accompagnement individuel, très en avance par rapport à la mise en oeuvre effective de la transformation» de 2023 à 2025.

Quelque 100 millions d’euros seront consacrés entre 2022 et 2025 à un plan pour la formation et l’accompagnement de collaborateurs, dont le métier évoluera dans le cadre de cette fusion, selon M. Proto.

Des assurances qui n’ont pas convaincu la CGT, le deuxième syndicat du groupe dénonçant dans un communiqué un «projet stratégique risqué et socialement coûteux».

«Il faut dès à présent (...) apporter des garanties sociales», martèle le syndicat. «Le niveau de démissions actuel est déjà tellement important que certaines équipes sont déjà en difficulté. Il faut donc combler les effectifs sortants.»

«C’est un scandale», fustige Khalid Bel Hadaoui, délégué national syndical CFDT.

«Société Générale n’arrête pas de nous dire qu’il n’y aura pas de départ contraint mais sur un laps de temps 2023-2025, on sait qu’on va forcer les gens à (...) déménager parce que des sièges sociaux vont bouger et ça, ça va être une catastrophe», regrette-t-il.

Laetitia Vidoni, déléguée syndicale CFTC Crédit du Nord et négociatrice de fusion, déplore pour sa part un «flou total alors que c’est un projet de très grande envergure».

10 millions de clients

Depuis l’annonce du projet en 2020, «nous avons déjà négocié plusieurs éléments importants dans cette opération de fusion, notamment les conditions de bascule des collaborateurs Crédit du Nord vers le statut Société Générale», assure Sébastien Proto.

«On aura les avantages sociaux conservés et une augmentation sous la forme d’une prime pérenne de 1,5% qui va permettre aux salariés du Crédit du Nord de ne pas perdre en pouvoir d’achat, pour pallier les surcotisations qu’ils ont à Société Générale», remarque Mme Vidoni.

Le nouvel établissement issu de ce mariage repose sur «une fusion complète» des deux banques de détail: «une seule banque, avec un seul réseau, un seul siège et un seul système informatique, au service de près de 10 millions de clients et forte de plus 25’000 collaborateurs», selon le groupe.

«Aujourd’hui, on répartit notre enveloppe d’investissements sur deux systèmes informatiques. A la fin, cela fait moins d’euros investis par client», ajoute Sébastien Proto.

Le groupe Société Générale, qui possède également la banque en ligne Boursorama, cible 30% de ventes «totalement digitales en 2025 sur les produits éligibles».

La nouvelle banque bénéficiera en outre d’un maillage territorial de 1’450 agences -contre 2’100 au total fin 2020- maintenues dans les mêmes villes qu’aujourd’hui. Le regroupement des agences «sera réalisé sans quitter de ville», selon le groupe.

Ces regroupements représenteront plus de points de vente pour les clients: 15% de plus pour ceux de Société Générale par rapport à 2020 et près de trois fois plus pour ceux de Crédit du Nord.

Cet ancrage territorial devrait se refléter dans la stratégie de marque du groupe, qui se dotera d’une marque nationale, associée à des dénominations régionales issues de Crédit du Nord (Crédit du Nord, Courtois, Tarneaud, Laydernier, SMC). La stratégie de marque sera dévoilée courant 2022.

La fusion juridique devrait intervenir au 1er janvier 2023 et la fusion informatique au premier semestre 2023. La facture à régler pour mener à bien le projet est toujours estimée entre 700 et 800 millions d’euros, comme annoncé en 2020.

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