Filippo Rima va prendre de manière intérimaire les commandes de l’unité pour la Suisse et la région Emea, tout en restant responsable des marchés actions pour ces deux zones géographiques.
La banque Credit Suisse a annoncé mercredi la suspension temporaire du responsable de l’unité de gestion d’actifs pour la Suisse et la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea) Michel Degen et de deux collègues, selon un document interne de l’établissement obtenu par AWP. Ces mesures seraient liées à l’affaire des fonds rattachés à Greensill.
Filippo Rima va prendre de manière intérimaire les commandes de l’unité pour la Suisse et la région Emea, tout en restant responsable des marchés actions pour ces deux zones géographiques, selon le document signé par le directeur général de la division de gestion d’actifs Eric Varvel.
Selon le portail d’informations financières Finews.ch, M. Degen fait partie des «architectes» de fonds Greensill chez Credit Suisse.
La banque aux deux voiles avait annoncé début mars la liquidation des fonds liés à la société d’investissement controversée. Le numéro deux bancaire helvétique va commencer le remboursement des quelque 10 milliards de dollars (9,3 milliards de francs) investis dans ces quatre véhicules de placement nommés «Supply Chain Finance Funds» (SCFF).
Un premier remboursement aux investisseurs de 2,6 milliards de dollars a débuté le 8 mars pour les trois fonds domiciliés au Luxembourg, selon un autre document consulté par AWP. La liquidation du fonds basé au Liechtenstein, avec des paiements de 480 millions, va débuter ce mercredi. Les autres remboursements suivront «dès que possible», selon Credit Suisse qui ne va procéder à aucun nouvel investissement dans ces véhicules de placement.
Environ 1000 investisseurs ont placé leurs avoirs dans ces quatre fonds.
Les fonds «Supply Chain Finance» sont composés d’actifs sélectionnés par la société britannique Greensill, spécialisée dans le prêt, et dont la valeur des actifs a été mise en doute. Credit Suisse a cependant souligné que les avoirs de 10 milliards de dollars investis dans les SCFF ne représentaient «qu’une très petite partie du total des avoirs sous gestion (AuM)» de la division Gestion d’actifs, évalués à 450 milliards de dollars.
Greensill n’est pas une banque à proprement parler, mais une société financière spécialisée dans la gestion de la trésorerie des entreprises. Concrètement, elle leur prête de l’argent pour aider à payer les factures: une forme d’affacturage.
Credit Suisse n’est pas l’unique institution financière helvétique concernée par les soucis de Greensill. Le gestionnaire d’actifs GAM a récemment annoncé la liquidation de ses propres fonds «Supply Chain Finance», dans lesquels 842 millions de dollars étaient investis.
Lundi, Greensill a déposé le bilan au Royaume-Uni ce qui pourrait avoir des répercussions sur une multitude de ses clients, malgré un sauvetage possible par l’américain Apollo.
A la Bourse suisse, l’action Credit Suisse semblait imperturbable face à ces annonces et poursuivait sa progression. Vers midi, la nominative montait de 1,0% à 13,11 francs, alors que l’indice vedette SMI était quasiment stable (+0,07%).