Credit Suisse s’en prend à Softbank dans l’affaire Greensill

AWP

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La plainte du numéro deux bancaire helvétique serait liée au groupe de construction américain Katerra, lui-même au bord de la faillite et dont Softbank est l’un des principaux actionnaires.

Credit Suisse envisagerait une action en justice contre la banque japonaise Softbank, dans le sillage de la débâcle de la société d’affacturage britannique Greensill et le désengagement forcé des fonds «Supply Chain Finance Funds» (SCFF). La plainte du numéro deux bancaire helvétique serait liée au groupe de construction américain Katerra, lui-même au bord de la faillite et dont Softbank est l’un des principaux actionnaires, affirme mercredi le Financial Times.

Credit Suisse Asset Management, l’unité de gestion d’actifs du groupe, veut affirmer devant la justice que Softbank a fourni des informations erronées sur l’état de santé de Katerra, rapporte le quotidien britannique. A en croire l’article, la banque japonaise aurait accepté un paiement émanant des fonds Greensill afin d’endiguer l’endettement du groupe américain. Le montant n’aurait cependant jamais atteint son destinataire.

Contacté, Credit Suisse n’a pas souhaité commenter ces allégations.

Selon les indications fournies en avril par la grande banque suisse, l’encours de la dette de Katerra vis-à-vis des fonds Greensill de Credit Suisse s’élevait à 440 millions de dollars (395,2 millions de francs au cours actuel). Selon des articles de presse parus mercredi, le groupe américain de construction serait mal en point, aurait licencié des milliers d’employés et se serait retiré de dizaines de projets en cours.

La semaine dernière, l’agence Bloomberg rapportait une rupture des relations d’affaires entre Credit Suisse et Softbank, le géant suisse ne voulant plus traiter avec son homologue japonais. Le numéro deux bancaire helvétique n’avait alors pas commenté.

Credit Suisse a annoncé début mars la liquidation des fonds SCFF liés à la société Greensill et affichant à l’époque un volume de quelque 10 milliards de dollars. A la mi-mai, les liquidités totales de ces véhicules d’investissements s’élevaient à 5,9 milliards de dollars, pour 4,8 milliards remboursés aux investisseurs.

Les fonds SCFF de Credit Suisse sont composés de créances des fournisseurs d’entreprises comme Katerra: au lieu d’attendre le paiement du groupe américain, les fournisseurs vendaient cette dette pour un prix réduit à Greensill Capital, qui titrisait ces actifs avant de les inclure dans des fonds.

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