Credit Suisse fixe les conditions de son augmentation de capital

AWP

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Chaque droit d’émission permettra d’acquérir deux nouvelles actions, le prix d’émission de référence se monte à 4,07 francs par titre.

Confirmant ses augmentations de capital d’un montant total de 4,0 milliards de francs, Credit Suisse présente les premières conditions de l’opération. Alors que chaque droit d’émission permettra d’acquérir deux nouvelles actions, le prix d’émission de référence se monte à 4,07 francs par titre.

Ce montant correspond au prix moyen pondéré en fonction du volume des actions de la banque négociées à la Bourse suisse les 27 et 28 octobre, précise lundi Credit Suisse. Pour les investisseurs qualifiés, qui se sont engagés à acquérir près de 462 millions de nouvelles actions d’une valeur nominale de 0,04 franc chacune, le prix d’achat se monte à 3,82 francs par titre, soit 94% du prix de référence. Le produit brut attendu de ce placement devrait s’élever à 1,76 milliard.

Comme indiqué jeudi dernier, l’établissement saoudien Saudi National Bank (SNB) s’est engagé à acheter plus de 307,5 millions de nouveaux titres sur les plus de 462 millions à émettre. A l’issue de l’augmentation de capital, SNB devrait ainsi détenir 9,9% du capital-actions de la banque aux deux voiles. SNB, ainsi que les autres investisseurs qualifiés, se sont engagés à ne pas vendre les nouvelles actions avant la date de règlement de l’offre de droits ultérieure et à exercer tous les droits qui seront attribués aux actions à acquérir.

Dans le cadre du 2e volet de l’augmentation de capital, destiné lui à ses actuels actionnaires, Credit Suisse entend émettre 889,3 millions de nouvelles actions d’une valeur nominale de 0,04 franc chacune. Les propriétaires de la banque aux deux voiles se verront attribuer un droit de souscription préférentiel pour chaque titre en leur possession le 25 novembre (après la clôture de la Bourse). Il est prévu que sept droits de souscription préférentiels permettent à leur détenteur – sous réserve de certaines restrictions légales – d’acheter deux nouvelles actions à un prix prévu de 2,52 francs suisses par titre.

Feu vert des actionnaires requis

Cela se traduira par un produit brut d’environ 2,24 milliards de francs. Au final, les deux placements doivent permettre de lever, comme indiqué jeudi dernier, 4,0 milliards de francs. L’émission des nouveaux titres est toutefois conditionnée à l’approbation par l’assemblée générale extraordinaire des augmentations de capital à cet effet, réunion qui doit se tenir le 23 novembre.

Si les propriétaires de l’établissement zurichois venaient à refuser l’opération, Credit Suisse prévoit d’émettre 1,76 milliard de nouvelles actions d’une valeur nominale de 0,04 franc chacune dans le cadre d’une émission de droits. Dans ce cas, trois droits de souscription préférentiels permettront à leur détenteur - sous réserve de certaines restrictions légales - d’acheter deux nouveaux titres à un prix de 2,27 francs chacun, ce qui correspond à la décote approximative publiée précédemment de 32% par rapport au prix de référence. Le produit brut de l’opération est aussi attendu à environ 4,0 milliards de francs.

Les conditions finales de l’émission de droits devraient être communiquées le 24 novembre.

A la Bourse suisse, le titre Credit Suisse poursuivait le rebond entamé avant la week-end consécutif à une chute de près de 19% jeudi. Peu avant 10h15, l’action de la banque gagnait 2,1% à 4,007 francs, alors que l’indice SMI cédait 0,19%.

Désengagement dans la banque d’affaires

Cette opération doit financer la «restructuration radicale» de la banque d’affaires de Credit Suisse et une réduction des coûts se soldant par 9000 emplois supprimés dans le monde sur un total actuel de 52’000. La future unité de banque d’investissement, qui reprend l’ancienne raison sociale CS First Boston (CSFB), se concentrera sur les affaires globales, soit les conseils en fusions-acquisitions, les levées de capitaux ainsi que sur la «leveraged finance» pour les reprises d’entreprises.

Le numéro deux bancaire helvétique a en outre dévoilé jeudi une perte nette de 4,03 milliards de francs au troisième trimestre, à comparer avec un bénéfice de 434 millions un an plus tôt. Le quatrième débours trimestriel d’affilée reflète une provision de 3,7 milliards pour dépréciation relative aux actifs d’impôts différés et en lien avec la restructuration de l’établissement.

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