Ulrich Körner explique que la moitié des 9000 suppressions de postes annoncées aujourd’hui le seront par fluctuation naturelle, sans recourir à des licenciements.
Dans le cadre de son vaste plan de restructuration annoncé jeudi matin, le directeur général (CEO) de Credit Suisse, Ulrich Körner, estime que sur la suppression des quelque 9000 emplois prévue d’ici 2025, environ la moitié pourra s’effectuer par fluctuation naturelle, sans avoir à recourir à des licenciements.
A propos de la Suisse, où quelque 2000 postes devraient passer à la trappe, le taux de fluctuation s’établit autour de 7 à 8%. Les suppressions d’emplois dans le pays ne concernent pas seulement les unités opérationnelles, mais aussi les fonctions à l’échelle du groupe. «Nous devons simplement devenir plus efficients et plus efficaces», a résumé le président du conseil d’administration Axel Lehmann.
En référence aux collaborateurs ayant déjà quitté le navire en raison de la situation difficile, le dirigeant a assuré n’avoir «absolument aucun problème pour les remplacer et pour trouver et engager de nouveaux talents».
Aujourd’hui, Credit Suisse a essentiellement fait état de mesures de réduction et de cessions. Pourtant, dans son coeur de métier qu’est la gestion de fortune, la banque aux deux voiles entent renouer avec la croissance au fil du temps.
Selon le nouveau patron du numéro deux bancaire helvétique, ce segment croît dans l’ensemble plus vite que le produit intérieur brut et est en outre très fortement fragmenté, ce qui devrait offrir à Credit Suisse «suffisamment de place pour la croissance».
En ce qui concerne l’augmentation de capital annoncée, les dirigeants n’ont pas souhaité fournir plus de détails. Outre le nouvel investisseur saoudien, des actionnaires existants participeront également à l’opération, a tout de même lâché le M. Lehmann. Interrogé sur la recherche d’autres investisseurs, américains plutôt que saoudiens, il s’est refusé à tout commentaire.
Il n’a en revanche pas boudé son plaisir à la réaction des marchés. «»Les spreads sur les CDS (couvertures de défaut de crédit, ndlr) sont revenus de manière spectaculaire après notre annonce», s’est réjoui le président de Credit Suisse: «c’est exactement ce qu’on voulait obtenir: montrer que Credit Suisse veut redevenir une banque très stable».