Banque Audi (Suisse) mise à l’amende par la Finma

AWP

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«Banque Audi (Suisse) a manqué à ses obligations en matière de prévention du blanchiment d’argent et a ainsi gravement violé les règles du droit des marchés financiers», a constaté l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers.

L’établissement genevois Banque Audi (Suisse), aux mains du groupe bancaire libanais Bank Audi, «a manqué à ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent», fait savoir la Finma lundi. Des gains à hauteur de 3,9 millions de francs sont confisqués.

«Banque Audi (Suisse) a manqué à ses obligations en matière de prévention du blanchiment d’argent et a ainsi gravement violé les règles du droit des marchés financiers», a constaté l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) dans le cadre d’une procédure «d’enforcement» ouverte en 2022 et close depuis.

Le gendarme de la Bourse a également ordonné un renforcement des fonds propres de 19 millions de francs.

La Finma a par exemple «constaté que la banque n’avait pas suffisamment clarifié l’origine des valeurs patrimoniales de certaines relations clients à haut risque. Par exemple, un paiement d’une personne politiquement exposée est arrivé sur le compte d’un haut fonctionnaire libanais. Ce montant a ensuite été transféré.» La banque privée, spécialisée dans les offres destinées aux clients fortunés, «a renoncé» à prévenir le «Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent».

Dans d’autres cas de relations clients, l’établissement du bout du lac «n’a pas suffisamment enquêté» sur des soupçons relayés par des articles de presse et «et n’a pas pu les dissiper».

Encore des relations clients à risques

Au cours de la procédure, la banque a coopéré et pris des mesures visant le rétablissement de l’ordre légal. Banque Audi (Suisse) a «procédé à des changements de personnel à plusieurs postes clés et a nettement augmenté les ressources» dans le domaine de la conformité. Elle a «clarifié de manière approfondie certaines relations clients», s’est aussi séparée de plusieurs clients, «mais a toutefois décidé de maintenir certaines relations clients présentant des risques accrus», souligne la Finma.

Le régulateur a par ailleurs ordonné à ce que «pendant deux ans ou jusqu’à la mise en oeuvre complète de ces mesures», la banque ne puisse pas ouvrir de nouvelles relations avec des personnes politiquement exposées ou avec des clients commerciaux présentant des risques accrus. Un chargé d’audit se chargera du contrôle.

La Finma ajoute que «les personnes présumées principalement responsables des violations du droit de la surveillance ont quitté la banque et la place financière suisse» et qu’elle «renonce donc à engager des procédures» contre elles.

Selon le rapport annuel de la banque en 2022, celle-ci a dégagé un bénéfice net de 7,9 millions de francs. Le résultat d’exploitation a atteint 56,3 millions et le total du bilan 1,33 milliard.

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