Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Les bouclements annuels des entreprises suisses répondent en grande partie aux attentes des analystes. Cela ne suffit toutefois pas à stimuler les marchés des actions. La perspective de dividendes stables constitue une lueur d’espoir.

Ambiance boursière mitigée

Alors que les bourses américaines poursuivent leur chasse aux records, le marché suisse des actions stagne. Les bouclements annuels sont mitigés. Ainsi, le groupe de télécommunication Swisscom a certes enregistré une stagnation du chiffre d’affaires en 2023, mais il a réalisé davantage de bénéfices. Le dividende est maintenu à 22 francs, ce qui représente un rendement sur dividendes d’environ 4,4% au cours actuel. La banque privée Vontobel a gagné moins l’an passé. Alors que l’Asset Management a connu des sorties de fonds, les opérations avec la clientèle privée ont bénéficié d’une croissance du nombre de clients. Des signaux mitigés proviennent de la société immobilière SPS. Des taux d’intérêt plus élevés augmentent certes les revenus locatifs, mais pèsent en même temps sur les évaluations. Le groupe agroalimentaire Bell a augmenté son chiffre d’affaires durant l’année écoulé, principalement en raison de prix plus élevés. La rentabilité a toutefois légèrement diminué. En revanche, Dätwyler se porte moins bien. Le groupe industriel a en effet enregistré une baisse de 20% de son bénéfice d’exploitation en 2023. Le bénéfice net a même chuté d’un tiers. Le groupe de construction Implenia a annoncé des commandes d’un montant de 110 millions de francs en provenance de Suisse et d’Allemagne. Le groupe pharmaceutique Novartis, quant à lui, rachète la société allemande de biotechnologie Morphosys.

UBS passe à la vitesse supérieure

Comme au troisième trimestre, la grande banque UBS a enregistré une perte au quatrième trimestre 2023 en raison de la reprise de Credit Suisse (CS). Le prix de rachat avantageux de son ancienne concurrente lui permet néanmoins de réaliser un bénéfice record de 29 milliards de dollars US sur l’ensemble de l’année. L’intégration de CS a également été au centre des préoccupations. Après avoir déjà réduit les coûts de 4 milliards de dollars en 2023, il est prévu d’économiser 13 milliards par an jusqu’en 2026. UBS estime le coût de la fusion à environ 13 milliards. Pour adoucir l’humeur des actionnaires, le dividende sera augmenté d’environ 25% à 0,70 USD. Si l’intégration de CS semble en bonne voie, il n’y a cependant pas eu de bonnes surprises, ce qui a pesé sur le cours de l’action.

Le chômage augmente en Suisse

Le taux de chômage en Suisse est passé à 2,5% en janvier, contre 2,3% en décembre. Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), cette hausse s’explique surtout par des raisons saisonnières. En hiver, il y a en effet moins de travail dans la construction, l’agriculture et la restauration. Le ralentissement économique joue toutefois également un rôle. Ainsi, la demande de main-d’œuvre diminue depuis quelques mois. Le chômage partiel, qui a augmenté au cours des derniers mois, confirme cette tendance. Malgré ce net ralentissement, il faut relativiser le résultat. En effet, tant en comparaison historique qu’internationale, le nombre de personnes en recherche d’emploi est très faible.

Une maigre consolation pour l’Allemagne

L’industrie allemande se porte mal. L’augmentation réjouissante des commandes de 8,9% en décembre, qui a été alimentée par le secteur aérien, n’y change rien. La demande continue en effet de baisser dans les secteurs importants que sont l’industrie automobile, la construction de machines et l’industrie chimique. En 2023, les entrées de commandes ont diminué de 5,9% par rapport à l’exercice précédent. Les exportations allemandes ont elles aussi reculé de 1,4% au cours de l’année écoulée par rapport à 2022. C’est surtout la chute de 4,6% en décembre qui est inquiétante.

Les services américains sont prisés

L’indice des directeurs d’achat (PMI) pour le secteur des services américains a augmenté de 2,9 points en janvier pour atteindre 53,4 points. Ce chiffre est nettement supérieur aux attentes des économistes et se situe dans la zone expansionniste. Le secteur industriel a lui aussi montré des signes encourageants en début d’année. Cette évolution souligne la robustesse de l’économie américaine. Dans le même temps, cela signifie que les taux devraient baisser plus tard et de manière moins prononcée.

Graphique de la semaine

Les actions de Meta Platforms, la maison-mère de Facebook, ont gagné 20% pour son 20e anniversaire, atteignant un niveau record. Cette évolution s’explique par de bons résultats, des perspectives prometteuses et un premier versement des dividendes. La hausse du cours entraîne une augmentation de la capitalisation boursière de 200 milliards d’USD, soit à peu près la valeur du géant pharmaceutique Roche ou de la chaîne de fast-food McDonald’s. Cela recèle un potentiel de déception, la valeur des titres ayant presque quintuplé au cours des 15 derniers mois.

GROS PLAN

Les ventes de voitures électriques en perte de vitesse

Un peu plus d’un véhicule sur cinq nouvellement immatriculé en Suisse est doté d’un moteur entièrement électrique. La dynamique de croissance s’est toutefois affaiblie en 2023.

LE PROGRAMME

Inflation suisse

Le 13 février, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera l’indice suisse des prix à la consommation pour le mois de janvier 2024.

A lire aussi...