Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La Fed veut éviter une deuxième vague d’inflation. Elle fait donc preuve de prudence en ce qui concerne les baisses de taux d’intérêt.

La Fed affaiblit la confiance dans les taux d’intérêt

Les investisseurs se sont intéressés ces jours-ci à la réunion de la Fed sur la politique monétaire. Les autorités monétaires ont maintenu le taux directeur entre 5,25% et 5,50%. Ils ont toutefois résolument tempéré les attentes du marché quant à une éventuelle baisse des taux en mars. Les marchés des actions ont réagi par de fortes baisses, après un début de semaine favorable. Malgré le resserrement de la politique monétaire, la conjoncture américaine reste robuste, notamment grâce aux Américains qui demeurent d’avides consommateurs. Le baromètre du climat de la consommation a même grimpé de 108 à 114,8 points en janvier. L’économie suisse a elle aussi fait l’objet de bonnes nouvelles. Au cours du premier mois de l’année, le baromètre conjoncturel du KOF est repassé au-dessus de sa valeur moyenne à moyen terme de 100 points pour la première fois depuis mars 2023. Le bilan des entreprises suisses pour l’exercice qui vient de se terminer est cependant mitigé. En 2023, le géant pharmaceutique Novartis a enregistré une forte croissance aussi bien de son chiffre d’affaires que de ses bénéfices. Les actionnaires peuvent par ailleurs se réjouir d’une hausse du dividende de 3,20 à 3,30 francs. Les analystes espéraient toutefois des objectifs financiers plus ambitieux pour l’année en cours. L’action a accusé le coup en perdant temporairement de plus de 5%. Roche, concurrent de Novartis, n’a pas non plus su convaincre. En plus de la suppression des recettes liées à la pandémie, l’érosion du chiffre d’affaires due aux biosimilaires et la force du franc suisse ont pesé sur son résultat. Il convient de se tourner vers l’avenir avec prudence. ABB a répondu aux attentes. Le groupe industriel a augmenté son bénéfice net de 46% à 3,85 milliards de francs au cours de l’exercice écoulé. Malgré le ralentissement conjoncturel, il est parvenu à maintenir son carnet de commandes à un niveau stable au cours du dernier trimestre et à améliorer sa rentabilité. Julius Baer fait table rase: le CEO Philipp Rickenbacher quitte son poste en raison de la débâcle liée à la faillite de Signa. En outre, la banque privée déprécie entièrement les crédits qu’elle a accordés au conglomérat immobilier, d’un montant de plus de 600 millions de francs. En 2023, le groupe industriel Bucher a enregistré un recul de près de 18% du nombre de ses commandes, mais a réussi à maintenir son chiffre d’affaires au niveau de l’année précédente grâce à des augmentations de prix et à un carnet de commandes bien garni. En revanche, Interroll a déçu les analystes. Le spécialiste de la logistique de stockage a en partie souffert de la force du franc suisse.

Les géants technologiques ne sont pas à la hauteur des attentes. 

Le groupe informatique Microsoft et Alphabet, la maison mère de Google, profitent du boom de l’intelligence artificielle. Les deux entreprises ont encore accéléré la hausse de leur chiffre d’affaires au cours du dernier trimestre, affichant chacune un bénéfice net de plus de 20 milliards de dollars. Alphabet n’a toutefois pas atteint les prévisions des analystes en matière d’activité publicitaire. Les performances d’AMD sont également mitigées. Le fabricant de puces a augmenté son chiffre d’affaires et ses bénéfices, mais ses perspectives commerciales pour le trimestre en cours se sont révélées décevantes. Compte tenu des valorisations élevées, les investisseurs ont accueilli défavorablement les chiffres des trois valeurs technologiques.

Exportations horlogères record

Malgré l’inflation et le ralentissement économique, les montres suisses n’ont jamais été aussi prisées qu’en 2023. Les exportations horlogères ont augmenté de 7,6% pour s’établir à 26,7 milliards de francs. La reprise en Asie et la robustesse de la consommation sur le principal marché, les Etats-Unis, ont contribué à cette évolution.

Tout le monde achète de l’or, sauf les Allemands

La demande mondiale d’or a augmenté de 3% en 2023 à cause des incertitudes persistantes pour atteindre un niveau record de 4’899 tonnes, selon les données du World Gold Council, l’association professionnelle du secteur. En Allemagne, la hausse des taux d’intérêt, la téna-cité de l’inflation et le prix élevé du métal précieux ont en revanche entraîné une chute de 75% des achats de l’or.

Graphique de la semaine

Frôlant les 84 dollars, le baril de pétrole brut Brent de la mer du Nord a temporairement atteint son prix le plus élevé depuis novembre dernier. En janvier, son prix a grimpé de près de 9%. Libellé en francs suisses ou en euros, il a même deux chiffres. Les raisons à cela sont les incertitudes géopolitiques au Proche-Orient et la politique de production restrictive de l’OPEP. La hausse du prix du pétrole s’accompagne du risque d’une nouvelle flambée d’inflation. Une telle mesure limiterait massivement la marge de manœuvre des banques centrales pour baisser les taux directeurs et pèserait fort sur le cours des actions.

GROS PLAN

Une récession évitée de justesse

L’économie de la zone euro a stagné au quatrième trimestre 2023, échappant de peu à une récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance négative), contrairement aux prévisions de nombreux économistes.

LE PROGRAMME

Résultat de l’exercice d’UBS

Le 6 février, UBS présentera ses résultats pour l’exercice 2023 et fera le point sur la stratégie du groupe.

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