Les céréales soutenues par les freins éventuels aux exportations de la mer Noire

AWP

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Le prix du blé européen, qui s’était déjà raffermi après avoir atteint début mars son plus bas niveau depuis l’été 2020, est repassé mardi au-dessus de la barre des 200 euros la tonne, avant de se tasser un peu mercredi.

Les cours des céréales se sont consolidés des deux côtés de l’Atlantique ces derniers jours, soutenus notamment par les limitations décidées par Bruxelles sur certaines importations ukrainiennes et des rumeurs sur une possible taxation des importations russes.

Le prix du blé européen, qui s’était déjà raffermi après avoir atteint début mars son plus bas niveau depuis l’été 2020, est repassé mardi au-dessus de la barre symbolique des 200 euros la tonne pour l’échéance de mai, avant de se tasser un peu mercredi.

La tendance était la même pour le maïs, qui s’échangeait mercredi autour de 186 euros la tonne sur l’échéance de juin sur Euronext.

A Chicago, le blé et le maïs américains ont évolué en dents de scie, se stabilisant sur une semaine. Mercredi en début de séance, le blé évoluait à 5,4200 dollars le boisseau (environ 25 kg) et le maïs à 4,3650 dollars.

Les courtiers prennent en compte un léger regain de risques géopolitiques, selon Damien Vercambre du cabinet Inter-Courtage.

Une importante attaque russe sur le port ukrainien d’Odessa en fin de semaine dernière a d’abord ravivé les craintes d’un regain de tensions en mer Noire, a-t-il expliqué. Les prix des céréales russes, qui restent le baromètre sur les marchés mondiaux, ont un peu grimpé.

Le marché a ensuite été aiguillonné par le fait que Bruxelles «est en train de se doter de mécanismes visant à limiter les importations de céréales ukrainiennes et russes», a-t-il ajouté.

Les Etats de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen se sont d’une part entendus dans la nuit de mardi à mercredi pour plafonner certaines importations agricoles ukrainiennes exemptées de droits de douane, dont l’avoine et le maïs.

Le blé a été exclu de l’accord, mais la Commission s’est engagée à agir «en cas d’augmentation subite» des importations ukrainiennes, a affirmé le Parlement.

«Retour au sec en Russie»

Selon des informations de presse, l’UE envisage d’autre part d’imposer des droits de douane sur les importations de céréales et d’oléagineux en provenance de Russie et Biélorussie, un geste qu’elle s’est jusqu’à présent refusée à faire au nom de la sécurité alimentaire dans le monde.

Le marché «a l’impression qu’on pourrait voir moins de blé russe mais cette perception doit encore être confirmée» par une nouvelle hausse des prix russes, a relevé Mike Zuzolo du cabinet de conseil Global Commodities Analytics.

Moscou «pourrait décider de saper les autres grands exportateurs en abaissant par exemple ses taxes sur les exportations de céréales», a-t-il relevé.

L’effet de ces initiatives politiques sur les marchés agricoles pourrait donc «être de court terme», a abondé Damien Vercambre.

L’Egypte doit passer ce mercredi un nouvel appel d’offres qui devrait «remettre la compétitivité au centre du terrain», a-t-il ajouté.

Le marché a aussi été tiré vers le haut par un «très léger retour du risque climatique», entre un «excès de pluies» en Europe de l’Ouest et «un retour au sec» en Russie et dans la région des Plaines aux Etats-Unis, a avancé Sébastien Poncelet, analyste chez Agritel-Argus Media France.

Sur le marché des oléagineux (tournesol, colza...), les cours sont soutenus par les informations sur de possibles taxes sur les importations russes en Europe, selon Damien Vercambre.

Ils continuent aussi à profiter de la fermeté de l’huile de palme depuis la publication sur les stocks en Malaisie fin février, «qui tirent à la hausse les autres huiles», a relevé Sébastien Poncelet.

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