La chronique des marchés de Vontobel au 26 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -1,33%, S&P 500 -1,37%, Nasdaq -2,09%, Russell 2000 -1,67%, Eurostoxx -2,1%, SMI -1,83%.

 

Wall-Street en net recul à la cloche hier, les craintes d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine commençant à peser sur les esprits. Plus ou moins chaque jour apporte son lot de nouvelles déplaisantes sous la forme d’annonces protectionnistes. Ainsi, Donald Trump menace désormais de limiter les investissements chinois dans le secteur des technologies aux Etats-Unis. Selon le Wall Street Journal, les firmes dont plus de 25% du capital serait détenu par des intérêts chinois ne pourraient pas acquérir d’entreprises américaines aux technologies «industriellement significatives». Les véhicules électriques, la robotique et l'aérospatiale seraient particulièrement visés, des investissements chinois dans ces secteurs étant considérés comme des «menaces pour la sécurité du pays». Le Département US au commerce et le Conseil de sécurité nationale proposeraient par ailleurs des contrôles accrus des exportations, afin d'empêcher de telles technologies d'être livrées en Chine.

En cours de séance, le conseiller au commerce de Donald Trump, Peter Navarro, tente de rassurer les marchés en indiquant «qu’il n’y a pas de plan visant à restreindre l’investissement». Cela permet aux indices de se reprendre quelque peu en fin de séance. Cela dit on assiste à la plus forte baisse des actions américaines depuis le début du mois d’avril, l’indice Dow Jones terminant en-dessous de sa moyenne mobile à 200 jours, ce n’était plus arrivé depuis le Brexit en juin 2016. C’est le Nasdaq 100, truffé de valeurs technologiques, qui perd le plus de plumes, notamment à cause des FAANGs qui souffrent d’avoir trop été à la mode, Netflix en particulier, son titre chutant de 6,5%. L’indice S&P500 (SPX) casse sans vergogne ses moyennes mobiles à 50 et 100 jours et voit son prochain support à 2664 points (moyenne mobile à 200 jours, clôture d’hier 2717,07 pts).

On peut raisonnablement penser que cette guerre commerciale est le meilleur moyen que Donald Trump a trouvé pour préparer l’opinion publique américaine aux élections de mi-mandat qui auront lieu le 6 novembre. A cette occasion, le peuple américain renouvellera l’ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants ainsi qu’un tiers des 100 sièges du Sénat. En parallèle, le président des Etats-Unis travaille pour l’économie de son pays, à court terme cela dit. Quoi qu’il en soit, le fait est que les marchés s’inquiètent à juste titre de cette guerre commerciale. Il est quasiment impossible de la chiffrer dans les modèles mais ce qui est hautement probable, c’est qu’elle soit mauvaise pour les actions. Dans ce contexte, la prudence est de mise, pas la peur ni la panique, la prudence. A ce propos, l’indice Arms Index, qui permet de jauger l’état d’esprit du marché à court terme, n’indique aucune panique à bord.

Anecdote piquante, Harley Davidson chute de 6% après avoir dévoilé les effets négatifs sur ses ventes des taxes de 25% imposées par l'UE à ses motos depuis le 22 juin. HD a annoncé qu'il comptait délocaliser une partie de sa production vers des sites internationaux afin d'éviter de payer ces nouvelles taxes. Donald Trump a apprécié…

La baisse des indices, accompagnée d’un rebond de la volatilité, offre de belles opportunités d’investissements, que ce soit en direct ou au moyen de produits structurés.

Ce matin les places financières européennes ouvrent en légère hausse, l’euro est bien orienté, à 1,1691 contre dollar, les taux obligataires sont relativement stables, le 10 ans US à 2,89%, le pétrole se maintient, le WTI Light Crude à 68,31$ et l’or végète à 1266$ l’once. Santander relève son dividende plus qu’attendu et offre désormais un rendement de 4,8%, l’action en hausse de 1%, le Tages Anzeiger annonce que Novartis pourrait lancer Alcon dans le marché, le titre Novartis en très légère baisse, Morgan Stanley relève Renault à EqualWeight, l’action en hausse de 0,2%. Swisscom est relevée par Macquarie à OutPerform, le titre gagne 0,5%. AMS rebondit de 2,6% sans nouvelle particulière parce que quand AMS a trop baissé, il faut l’acheter!

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