La chronique des marchés de Vontobel au 22 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0.80%, S&P 500 -0.63%, Nasdaq -0.88%, Russell 2000 -1.06%, Eurostoxx -1.05%, SMI -1.14%.

 

Wall-Street vire au rouge avec l’arrêt des négociations sino-américaines et la publication d’un indicateur d’activité régionale en nette baisse aux US. Les investisseurs y voient les premiers signes que les barrières douanières érigées par Donald Trump face aux partenaires commerciaux des Etats-Unis pourraient peser sur la croissance mondiale. Selon des économistes, une longue bataille tarifaire entre les deux plus grosses économies mondiales entrainerait un recul du PIB chinois de 0.3% à 0.5% passant de 6.5% (estimé) à 6%. Par ailleurs, les groupes de commerce en ligne chutent après une décision de la Cour Suprême autorisant les Etats américains à taxer l’e-commerce. Le rendement du T-Bond américain à 10 ans cède 4 points de base à 2,90%, tandis que le Bund allemand traite à 35 points de base. Le dollar glisse quelque peu après la publication d’un indice d’activité décevant de la Fed de Philadelphie, considéré comme précurseur pour les autres régions américaines. Du coup l’euro progresse à 1.1652 $, malgré l’annonce de la nomination de deux responsables anti-euro de la ligue à la tête des commissions des finances du parlement italien. Notons le rebond de la livre sterling après des commentaires plutôt «hawkish» (restrictifs) de la Banque d’Angleterre (BoE). 

Pour en revenir au marché, il faut souligner que l’indice Dow Jones termine sa séance dans le rouge pour la huitième journée consécutive. Ça faisait quarante ans que cela ne s’était plus produit… Depuis le début de l’année, le vénérable indice est en baisse de 1% alors que son petit frère, le Nasdaq Composite, gagne près de 12%... Bonne nouvelle pour les traders, la volatilité remonte, l’indice VIX, de la volatilité du S&P500 (SPX), en hausse de 10% sur la journée et clôturant à 14.64. Cela dit ce n’est pas une bonne nouvelle pour les traders uniquement. Les intervenants désireux d’acheter des produits structurés trouveront des coupons intéressants aujourd’hui.

Au chapitre des sociétés, notons la démission du patron d’Intel qui entraîne le titre en baisse de 2.4% et la forte hausse de Kroger (KR +9.7%) qui publie d’excellents résultats et de meilleures perspectives que prévu. 

En Europe hier, l’ambiance est également morose. De notre côté de l’Atlantique aussi les opérateurs sont rendus frileux par l’escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Un autre dossier fâche les intervenants :  les déclarations anti-européennes de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, qui déclare dans un entretien que son pays pourrait réduire sa contribution au budget de l’Union européenne en l’absence d’aide sur l’immigration. En outre, la nomination de deux membres du parti de la Ligue, très eurosceptiques, à la tête de commissions parlementaires italiennes apporte de l’eau au moulin de l’aversion pour le risque. Du coup la bourse de Milan abandonne 2% alors que l’écart de rendement entre les obligations d’Etat à 10 ans italiennes et allemandes remonte à 230 points de base.

Une bonne nouvelle tout de même, en provenance de Grèce. Deux mois avant la sortie d’Athènes du plan de sauvetage, les membres de la zone euro ont accepté de rééchelonner sa dette colossale. L’accord obtenu permettra à Athènes de quitter, comme prévu, la tutelle de ses créanciers.

Ce matin, les places financières européennes ouvrent en hausse de 0.5% avec Milan qui surperforme légèrement. Le future SPX gagne 10 points. On suivra attentivement la réunion de l’OPEP, le WTI Light Crude rebondissant à 66.26$ le baril. Le sentiment général se détend à nouveau quelque peu, Washington et Pékin semblant vouloir se parler à nouveau. A Londres, sans surprise, c’est le brouillard total autour du Brexit et le peuple turc se rend aux urnes ce dimanche pour élire son président. Cette élection a été voulue par le président Erdogan qui souhaite renforcer son pouvoir. Mais la chute vertigineuse de la livre turque de ces derniers mois a changé la donne et un deuxième tour n’est pas à exclure, qui mettrait Mr Erdogan en mauvaise posture, à suivre de près.

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