La chronique des marchés de Vontobel au 21 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0.17%, S&P 500 +0.17%, Nasdaq +0.72%, Russell 2000 +0.80%, Eurostoxx +0.13%, SMI +1.11%.

Wall-Street en hausse dans une journée calme et pauvre en nouvelles. Les marchés semblent de plus en plus sceptiques qu’une guerre commerciale entre Pékin et Washington éclate véritablement, on sent une détente générale à ce sujet, malgré les déclarations du ministre chinois du commerce qui indique sans surprise que la Chine répondra du tac au tac aux vociférations de Donald Trump. Les obligations gouvernementales restent stables, le 10 ans US à 2.93% ce matin, l’or baisse légèrement à 1271$ l’once et le pétrole traite à 65.36 $ le baril (WTI Light Crude) dans l’attente de la réunion de l’OPEP vendredi et samedi à Vienne. Notons que la publication hebdomadaire des stocks de pétrole aux USA, publiées hier et montrant un recul plus net que prévu, a soutenu le cours de l’or noir. Le dollar remonte contre yen à 110.61, ce qui permet d’ailleurs à la bourse Japonaise de clôturer en hausse. Le billet vert reste stable contre euro à 1.1551 et traite quasiment à parité contre le franc suisse, à 0.9975. A propos de la Suisse, la Banque Nationale Suisse (BNS) publie son rapport sur la stabilité financière. On retiendra surtout cette phrase où la BNS constate «des signes de valorisation exagérée dans l’immobilier, les marchés actions et des crédits dans plusieurs pays»…

Pour en revenir au marché, il est intéressant de noter que, depuis que Donald Trump a provoqué l’escalade de menaces quant à une guerre commerciale avec la Chine, le Dow Jones, majoritairement composé de multinationales industrielles, a clôturé en baisse 7 séances de suite. En revanche, les indices Nasdaq et Russell 2000, les valeurs de croissance et les petites capitalisations donc, se sont très bien comportées. Il est rassurant de constater que les intervenants font la part des choses, cela indique que les investisseurs restent rationnels et font avec les décisions du président des Etats-Unis en conservant leur capacité de discernement. Cela indique également que le fameux TINA (There Is No Alternative) est toujours bien présent dans l’esprit de bon nombre de participants. Où donc trouver du rendement ailleurs que dans les actions ?

Starbucks émet un avertissement sur bénéfice en citant notamment la Chine. La compagnie va fermer 150 magasins non profitables aux Etats-Unis et tente de rassurer les investisseurs en rachetant plus de titres et en augmentant son dividende. Son action boit la tasse et chute de 10% pour clôturer à 52.22$. Le titre voyait un support à 52.60$, niveau qui devrait être rapidement récupéré sous peine de baisser encore plus.

Les banquiers centraux s’inquiètent d’un ralentissement de la croissance mondiale. Face à la montée du protectionnisme initié par les Etats-Unis, les principales banques centrales ont tiré mercredi la sonnette d’alarme. Réunis à Sintra, au Portugal à une conférence organisée par la BCE, les patrons de la Fed, la BCE, la Banque du Japon et la Banque de Réserve d’Australie ont mis en garde contre l’escalade des tensions commerciales. Celles-ci ont commencé à entamer la confiance des entreprises mondiales, et menacent désormais d’entraîner un ralentissement de la croissance économique, ont estimé les banquiers centraux.

Ce matin les places financières européennes ouvrent en hausse de 0.4% environ. La Suisse, qui a surperformé hier, suit la marche, le bon Roche poursuivant sa hausse de la veille en s’adjugeant encore 1.5%. Une rumeur circulait dans la journée que Roche pourrait racheter la société Tesaro, une compagnie biotech basée dans le Massachusetts et active dans la lutte contre le cancer. Les tarifs implémentés par les Etats-Unis commencent à produire leurs effets, Daimler lance un avertissement sur bénéfice, le titre abandonne 3.2%. A qui le tour ? Renault baisse aussi fortement aujourd’hui, de 4%, Christophe Castaner, ministre français des relations avec le parlement (sic) indiquant que le gouvernement doit revoir ses participations dans les entreprises de l’hexagone et notamment Renault.

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