L’appétit au risque fait son retour en force à Wall-Street, qui se sent pousser des ailes dans l’espoir d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et après l’annonce d’un rebond marqué de l’activité manufacturière en Chine, qui a nettement repris son expansion en mars. On spécule par ailleurs de plus en plus dans le marché sur une longue pause de la Fed dans son cycle de hausse de taux. Il semblerait même que, chez BTIG, on se prépare désormais à deux baisses de taux en 2019…Le marché se lâche donc, l’indice S&P500 (SPX) termine sa journée près du sommet du jour et réalise un nouveau plus haut en clôture cette année. Le Dow Jones parvient enfin à se maintenir au-dessus des 26'000 points à la cloche, ce n’était plus arrivé depuis le 1^er mars. Le Nasdaq 100 (NDX) est à une encablure des 7500 points et l’indice des Transports (TRAN) repasse au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours. Le pétrole participe à la fête, sans raison particulière, le WTI Light Crude à 61,74 dollars le baril ce matin et désormais au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours. Sur la partie des taux d’intérêts, les investisseurs sont détendus et se débarrassent donc de leurs obligations gouvernementales, le rendement du 10 ans US remonte à 2,48%. Le dollar est recherché, la paire euro/dollar à 1,1196 ce matin. L’or est délaissé, l’once à 1287 dollars. Corrélation avec l’appétit au risque? Le Bitcoin décolle à nouveau, de 23% en séance, pour se calmer quelque peu par la suite et traiter actuellement à 4710 dollars. Au chapitre des secteurs, c’est assez simple à résumer. Tout ce qui a trait à la Chine monte (autos, casinos, actions chinoises cotées au NYSE, minières, parmi d’autres), les actions défensives sont dédaignées et les bancaires font la fête aux taux. Jefferies en profite pour publier une note positive sur les banques américaines. Pas de couvertures de shorts hier mais de vrais acheteurs, probablement aussi du FOMO (Fear Of Missing Out) et peut-être aussi un peu de TINA (There Is No Alternative … aux actions).

Donc hier, de nombreux indices envoient des signaux techniques haussiers avec des cassures et des passages au-dessus des moyennes mobiles à 200 jours. Voyons par exemple l’indice Stoxx Europe 600 (SXXP), qui représente bien le vieux continent. Le SXXP donc tente actuellement de sortir de son canal baissier par le haut. Sa configuration technique est encourageante et si cassure il y a, cela pourrait accélérer assez vite.

Cela dit, on se disait déjà la semaine passée que la hausse des indices n’est plus basée sur grand-chose, que la plupart des bonnes nouvelles sont déjà intégrées dans les prix. Nous continuons de penser cela et insistons sur l’importance de protéger un portefeuille investi en actions. Il existe diverses façons de faire, plus ou moins radicales dirons-nous. Ce qu’il ne faut surtout pas faire en revanche, c’est neutraliser son portefeuille. Les marchés semblent embarqués dans une dynamique haussière qui peut tout à fait durer, même si de nombreuses raisons plaident pour un recul. C’est la fameuse vague. Elle est belle cette vague, restons-y mais portons un gilet. D’ailleurs il est intéressant de constater que la volatilité baisse peu hier, l’indice VIX reculant de 2,3% à 13,40. Cela indique que tout le monde ne baisse pas la garde.

Selon la chaîne 'CNBC', Apple a baissé les prix de ses produits, dont ceux de l'iPhone, de l'iPad et de ses écouteurs AirPods de près de 6% en Chine. L’action Apple en hausse de 0,68% hier. L'autorité en charge de la gestion civile aérienne aux États-Unis estime que Boeing doit encore améliorer le logiciel du B737MAX avant que l'appareil puisse revoler. La FAA, déjà mise en cause dans le processus de certification initiale, ne prendra aucun risque. En parallèle, les autorités éthiopiennes pourraient communiquer leur rapport préliminaire sur le crash du B737MAX d'Ethiopian Airlines dès cette semaine, conformément aux rumeurs qui circulaient déjà hier. Boeing en hausse de 2,65% hier. Lyft chute sous son prix d'introduction (LYFT -11.85%) à 69.01$). Kellogg a cédé plusieurs actifs, notamment des marques de gâteaux, de cônes glacés et d'en-cas fruités, à l'italien Ferrero pour 1,3 milliard de dollars (K -2,39% à 56,02 dollars).

Au Royaume-Uni, la Chambre des Communes s'est à nouveau déchirée sur le Brexit hier. Les parlementaires avaient à se prononcer sur de nouvelles propositions indicatives pour tenter de sortir de l'impasse. Pour quel bilan? Les quatre scénarios ont été retoqués, comme l'avaient été les huit premiers, vendredi. Toutefois, la motion proposant le maintien du pays dans une union douanière avec l'UE n'a échoué que de trois voix. Et celle demandant la tenue d'un référendum de confirmation avant la ratification de tout accord de divorce a recueilli 280 voix pour et 292 contre, un écart relativement faible. En l'absence de compromis, c'est un Brexit dur qui s'annonce. A moins que?

Tôt ce matin, la banque centrale australienne a laissé ses taux inchangés. En matinée, Eurostat publiera à 11h00 les prix à la production mensuels. Aux Etats-Unis, les regards se tourneront à 14h30 vers les commandes de biens durables, attendus en baisse de -1,1%, mais en progression de +0,3% sur les composantes sous-jacentes («core»).

La justice américaine estime que les autorités du pays ont prouvé que Novartis a organisé un «vaste système de pots-de-vin» destinés à des médecins afin qu'ils prescrivent ses médicaments, ce qui permet des poursuites en justice. Un porte-parole du groupe suisse a toutefois déclaré qu'il continue à penser que les autorités n'ont pas d'éléments suffisants. L’action Novartis en recul de 0,75%. BHP a annoncé que ses opérations en Australie-Occidentale ont été affectées par un cyclone tropical qui a réduit la production de minerai de fer.

Ce matin les indices européens ouvrent autour de l’équilibre, on reprend son souffle dans les salles de marché, sur le future S&P500 aussi, qui rend 5 points.